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 la pluie (adèle)

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MessageSujet: la pluie (adèle)   la pluie (adèle) EmptyLun 30 Nov - 18:08

depuis trois ans qu'il avait emménagé ici, evan ne s'était jamais vraiment demandé qui étaient ses voisins. il y avait un jeu, pourtant, qu'il adorait faire avant que sa vie change du tout au tout. parfois, il se posait quelque part, écoutait, regardait, analysait chaque personne, leur inventait un prénom, une histoire, des relations, et ça pouvait partir très loin, et parfois, il faisait lui-même des connexions imaginaires entre les individus, c'était lui qui décidait de tout, et même si, au fond, ce n'était rien, tout ça lui donnait presque l'impression d'être important, d'avoir un semblant de pouvoir.

aujourd'hui, il entendait encore les bruits de pas sur son plafond, il les voyait, les gamins qui sortaient de l'école, les gens qui se dépêchaient pour ne pas manquer leur bus, il y avait matière à imaginer, mais il n'y arrivait pas, il n'en n'avait même pas envie, il se fichait bien de qui pouvait habiter près de chez lui, avant, il se le serait demandé, sans jamais oser sonner à la porte voisine pour demander du sel, et faire connaissance, presque par inadvertance.

plus rien n'avait vraiment d'intérêt, au fond.

juste le petit gargouillis de son bas-ventre, ce n'était pas habituel, il n'avait jamais très bon appétit, evan, mais passer plusieurs jours sans s'alimenter, et c'était son corps entier qui parlait pour lui, alors, le gamin levait avec difficulté sa maigre carcasse pour se diriger vers sa porte. il n'oublia pas son écharpe, et son bonnet aussi, car au delà de le couvrir du froid, ces accessoires lui permettaient de se cacher, c'était le maximum qu'il puisse faire.

rapidement, il ouvrait la porte de chez lui, il était vif, car il ne voulait pas prendre le risque de croiser quelqu'un, car, automatiquement, ce quelqu'un lui demanderait comment ça va, et rien que ça, c'était déjà bien trop pour lui. en général, il avait toujours de la chance, mais pas ce soir, ce soir, la porte juste en face de la sienne s'ouvrit presque en même temps.

et il eut envie de mourir à l'instant où il vit la personne qui en sortait.
ce visage du passé, détruit, tout comme lui.

il n'y crut pas tout de suite, en réalité, pensait être fou, car des hallucinations, il en avait déjà eut, mais là, ça semblait vraiment trop réel, et rien n'aurait pu en déclencher une. y'avait une larme qui s'enfuyait de son oeil sans qu'il ne puisse la retenir. "a.........a-dè-le." toujours ce stupide bégaiement, encore plus compliqué à effacer compte tenu de la situation. "c...c'est... toi ?" évidemment, malheureusement.


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MessageSujet: Re: la pluie (adèle)   la pluie (adèle) EmptyMar 1 Déc - 12:09

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la pluie
-- (evèle 1).


Plus l’envie de rien. Les journées s’enchaînaient et rien n’y faisait pas : Adèle, aux poignets mutilés, à la joue marquée d’un bleu, à l’arcade recousue, au retour d’un combat de rue fatal. Au détour d’une nuit de violence comme elle les aimait, les vénérant presque. À en juger ses phalanges, recouvertes de croûtes, l’on voyait bien que la jolie se réfugiait dans tout un tas d’excès. Se blesser, inlassablement. Se détruire à coups de lame tranchante et de poings s’écrasant sur les frimousses des autres. Adèle, reine des limbes et du sang, celui qui la paralysait parfois, quand d’autres fois, elle frémissait à sa vue, emplie d’un sentiment vivifiant de bien-être. Complexe dans son malheur. À se retourner dans les draps soyeux, pas quittés depuis un moment. Elle se renfermait à nouveau, la poupée, enfoncée dans un mutisme assourdissant, à rêver de disparaître, d’arrêter de penser et de se libérer. À jamais. Ne plus revoir les enveloppes inertes des amours de sa vie. S’excuser, avant qu’ils ne posent les armes, de son comportement méprisant et dédaigneux, s’excuser d’avoir été une gamine infâme, à réclamer et insulter, à gueuler pour tout et rien. Sa vie se résumait à des échecs constants, à des regards de déception se posant sur ses nombreux caprices et elle. Espérant secrètement qu’elle se taise, qu’elle cesse de répandre du poison et de montrer les crocs. Putain, elle en avait presque les larmes aux yeux que d’y repenser, à cette enfance catastrophique, puis cette adolescence, où elle s’était peu assagie. Tout était douloureux lorsque l’on portait un regard sur des souvenirs où ceux qui les peuplaient n’étaient plus de ce monde. Alors, peut-être qu’une larme roulait le long de sa joue, jusqu’à sa mâchoire, tandis qu’elle étouffait son visage d’un oreiller. Ne pas faire trop de bruit, ne jamais se donner en spectacle, Adèle : les paroles d’une éducation stricte résonnaient dans son esprit, s’y accrochant, tant bien que mal. Même si elle partait en vrille, déviait de la voie vertueuse qu’elle aurait aimé arpenter de ses gambettes dynamiques, sous le regard fier de ses parents. Et l’enveloppe se levait, enfin, épousant le parquet de ses pieds fins, s’aventurant jusqu’au frigo, pour se remplir l’estomac, mais rien n’y figurait. Juste une lumière aveuglante et sa liste de courses en boule, dans la poubelle, se maudissant de repousser sans arrêt les besoins vitaux. C’était pour dire à quel point elle se négligeait, se tuait à petit feu. Elle se décidait, enfin, à quitter l’appartement, couverte d’un grand manteau, mais cette résolution fut avortée par la silhouette voisine qui lui faisait face. Un coup dans la gueule, pas vrai ? Comme si tous ses fantômes peuplaient la même ville qu’elle. Elle fut prise aux tripes et reculait, le dos percutant la porte. D’abord interloquée, puis en larmes. Émue de revoir un des rares s’étant faufilé jusqu’à son cœur glacé. Et elle restait paralyser de la sorte, se contentant de hocher le visage. La vie ne cessait donc jamais de la surprendre. Sous le choc de longues minutes, à le fixer de ses prunelles humidifiées de chagrin, comme si elle l’avait attendu pour exploser. Se livrer. Son corps, lui, finissait par sortir de son état second et s’approchait de lui, pour l’enlacer délicatement : il était bon de revenir à la maison, pas vrai ?
(c) TORTIPOUSS.


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