Jealous Sea (Sasha)

Invité

jealous sea.

cf sasha. ☾

And you don't think you can stop the jealousy
When it comes, it comes like waves and you can't breathe.
And you don't think you can stop the jealousy
When it runs, it runs like lightning through your teeth.

Nuit familière au souffle carnassier qui effleure sa peau sous le froissement du tissu de la robe qu'elle porte. Qualité soyeuse qui épouse ses courbes, les dessine, les esquisse, les laisse se deviner, à peine une suggestion. Appel à vérifier ce que l'océan de soie dissimule du corps de la sirène qui ondule telle une reine dans cet univers corrompu. Elle a veillé, comme chaque soir, au moindre détail de ce qui compose son être ce soir. Parfum qu'elle entremêle à d'autres, science de l'obsession que l'ange déchu maîtrise mille fois trop. Chevelure qu'elle a ramassée en un chignon dégageant sa nuque, ses épaules, et l'échancrure de sa robe qui s'écoule jusqu'au creux de ses reins. Robe longue, fendue, qui ne fait qu'entrevoir une jambe, une cuisse et presque le haut de ses bas, du clip qui le retient. Et pour tout sous-vêtement, juste le bas, le haut ne le permettant pas. Mais il n'y a ici rien de vulgaire, au contraire... vêtue ainsi, elle pourrait être de ces grandes dames qui s'avancent auprès de leurs prestigieux invités. Effet de prestidigitation du Black Bird, pour que les clients pensent et sachent qu'ils n'achètent que de la qualité, produit de luxe auquel ils ont droit, qu'ils exigent, qu'ils réclament. Talons hauts qu'elle ne porte qu'ici...

Car ce n'est pas réellement elle que la sirène vend entre ces murs, mais une version altérée de son être. Jamais vraiment elle, même si les gestes, les actes, les mots pourraient le suggérer. Elle n'est qu'un mirage créé par les doigts envieux de celui qui ne la partage avec aucun de ses employés. Connard malsain qu'elle déteste pour bien des raisons, mais auquel elle s'offre sans concession, parce qu'elle peut dire non à ceux qu'elle ne veut pas dans son lit, entre autre. Bien sûr, ce n'était pas le métier dont elle rêvait, mais le destin avait été ce crevard qui ne lui avait pas vraiment laissé le choix. Dette abyssale retombée sur ses épaules au décès de sa mère. Dette qui aurait pu la conduire dieu sait où... Edwin paie bien, et elle le sait bien, la poupée, qu'elle ne retrouvera nul part de telles conditions, alors qu'elle ne possède pas le moindre diplôme. Il pourrait bien y avoir la chanson... mais comment croire que les enfers accepteraient de la voir s'élever, échapper à ses griffes affamées si l'occasion se présentait ? Et puis, elle ne vivait pas dans un film... ni dans une fiction. La vie est une chienne, elle l'a bien compris malgré son jeune âge. Comme si le temps passait plus vite dans les enfers que sur terre, et que les années ne s'étaient ancrées que dans son regard.

A cette seconde, extirpé des profondeurs des ténèbres en ayant passé cette porte, c'est au sein du casino qu'elle déambule, suggestive créature sur laquelle les regards se posent. Elle évite de boire lorsqu'elle travaille, à moins que ce soit une demande du client, mais encore là, elle reste prudente, toujours maîtresse d'elle-même. Et elle refuse de toucher à tout le reste. Parce que ce n'est pas prudent, qu'elle ne veut pas toucher le fond plus encore. C'est déjà le cas en un sens, et pourtant, c'est sans honte qu'elle s'avance parmi ces âmes faites de chair et de sang. Elle fait ce qu'il faut pour survivre. Et pourtant, lorsque son regard croise celui de Sasha, c'est son cœur qui s'accélère inutilement, et une vague de regret qui la submerge. Lui... elle... iel... peu importe au fond, c'est moins le corps que l'âme qui la cloue sur place un instant. Elle sait, Sofia, combien c'est une mauvaise idée, eux deux. Pourtant, c'est là, quelque part. Elle se refuse, malgré tout, parce que Sasha ne supporte pas ses mains qui glissent sur elle. Parce que... personne ne le pourrait sûrement. Elle a dit adieu à tout ça, la chimère, dès l'instant où elle s'est sacrifiée au profit de ce qu'elle doit.

Ils savent tous ce qu'elle est. Ils savent tous d'où elle vient, où elle pourrait les entraîner, et s'échouer sous leurs désirs à satisfaire. Une main l'effleure sans qu'elle n'y prête attention, c'est vers iel qu'elle se dirige. Sourire délicat au creux des lèvres, elle se glisse près de son corps, sa main remonte doucement le long de son bras, tandis qu'elle se penche, son souffle qui s'échoue sur sa gorge, ses lèvres qui effleurent son oreille. « Sois sage, Sasha. » Une simple mise en garde, ici... Sofia ne s'appartient plus vraiment. Déjà elle pivote, se plaçant entre iel et un autre, à cette table de jeu. Main différente qui se glisse à sa taille, et sourire qu'elle destine à ce client joueur. « Auriez-vous besoin de chance, mon cher ? »

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Invité

Sasha était de mauvaise humeur ce soir. Plus que d’habitude. La rage léchait ses entrailles alors qu’elle ajustait sa veste en faux cuir chaude. La doublure en tissu doux aurait pu l’apaiser, la renvoyer à des souvenirs doux. Mais la vérité était qu’elle n’avait pas de souvenir aussi doux. Elle savait qu’elle faisait n’importe quoi, mais Sasha s’en fichait. Son reflet lui renvoya son visage dur, le regard clair électrique. Sa coupe courte qu’on qualifiait de garçonne car cette société ressentait le besoin de la mettre dans une case alors qu’iel ne se sentait pas dans une case, mais libre. Iel n’était aucun des deux, affranchi des injections que la société tentait de lui imposer. Ou du moins, Sasha tentait de s’en affranchir. Elle espérait qu’être dans une association féministe l’aiderait ou pas, vu la violence là-dedans et ce qu’elle faisait, vendre sa drogue. Petite frappe. Sa tenue était clairement ambiguë et elle sentait que ce soir, plus que jamais, elle aboierait, elle mordrait. Elle avait le besoin viscéral de voir Sofia. Alors elle se mit en route pour ce foutu casino.

Ce quartier était soi-disant de luxe, mais bon, Sasha riait bien. C’était un quartier pourri jusqu’à la moelle qui lui donnait envie de vomir. Avec son bordel, ces filles pas toutes libres, certaines enchaînées mentalement, détruites. Sasha pénétra dans le casino sans difficulté, on lui servie des « monsieur ». Tant qu’un de ces porcs ne la touchait pas, tout irait bien. Ses poings étaient prêts à en découdre. Elle était comme un taureau. Iel tournait en rond quand soudain, son regard électrique croisa celui de Sofia et son souffle fut coupé. Elle était sublime dans sa robe, son chignon qui dégageait sa nuque. Elle était si majestueuse, une reine. Sasha voyait les regards se poser sur son amante. Elle avait dérobé son cœur au premier regard. Elle n’arrivait pas à la lâcher, à accepter l’idée que d’autres la possédaient, la prenaient. Le pire, était ce foutu gérant qu’elle ne pouvait voir en peinture. Sasha avait merdé, elle le savait très bien. Iel se demanda ce que Sofia pensait. Iel la regarda approcher, le souffle coupé. Iel ferma les yeux en sentant cette déesse proche d’elle, sa main sur son bras.

De l’extérieur, on aurait dit que la belle prostituée draguait un dandy paumé. Car c’était l’image que renvoyait Sasha avec sa chemise déboutonnée, mais plaquée contre sa poitrine qu’iel avait pris soin de cacher. Son pantalon taillé parfaitement qui soulignait ce look si particulier. Iel rouvrit brusquement les yeux, électrique. « Je suis toujours sage. » Mais pas le temps de finir que déjà, sa magnifique sirène s’éloignait. Son regard glissa sur ses fesses, à elle souffla une voix furieuse. Faux, pas à iel. Sasha n’était jamais autant possessive d’habitude, mais là, c’était si différent. Elle avait Sofia dans la peau et la jalousie la dévorait. Sans réfléchir, iel pivota lentement et se rapprocha de Sofia qui parlait à un futur client visiblement. Non, elle n’assisterait pas à ce genre de transaction, pas en direct. Iel détestait déjà ce qu’iel comptait faire, mais iel le ferait. Le pas sûr, sa main, douce malgré la fermeté, s’enroula autour de ce bras. Sa poitrine s’écrasa contre le dos de Sofia, sentant ses fesses contre son intimité et une bouffée de désir gronda. « Je te paye la nuit bébé. » Souffla-t-iel de manière déterminée. Oui, iel payerait la nuit pour que Sofia ne perde pas cette transaction. « T’es à moi ce soir. » Et elle ne serait pas obligée de jouer cet horrible rôle, juste être elle. La Sofia qui l’avait ensorcelé, qui la rendait folle, littéralement.

Son autre main se posa sur la hanche et iel trouva le tissu si doux, iel se demandait déjà ce que cela serait de le retirer. De le faire glisser en bas de ses longues jambes, de faire glisser sa bouche sur elle, de la caresser et de la voir se cambrer.

» Sasha - La haine au corps