you and me against the world (talia)

" you and me against the world "

Il est sorti la veille, lui qui s'est couché trop tard pour se rendre à ce repas de famille hebdomadaire. Le genre qu'on a pas le droit de louper sous peine de mort. Juste pour que Maman puisse dire à ses copines que ces enfants passent chaque dimanche midi à ses côtés. Parfois, ils arrivent à s'échapper Talia et Noam mais c'est finalement rare. Et puis l'idée d'la voir elle ne lui déplait pas. Son pilier. Il s'est habillé sans envie, correctement, le contraire ne serait tolérer dans cette famille. Même une simple réunion pour un brunch en famille devient ce truc trop officiel auquel on a pas le droit de venir comme on est comme au macdonald. Les imperfections qui n'ont jamais trop été tolérés chez les Jenkins. Il sonne à la porte, accueilli par une énième femme de ménage, maman est trop exigeante et ne les garde jamais très longtemps. Lui s'contente de saluer poliment pour rejoindre la petite famille déjà installée autour de la table. Tu es en retard. ça gronde, reproche qu'il entend mais dont il ne s'enquit pas. Il en a l'habitude. désolé. C'est tout, un mot. Il n'offre pas plus puisque ces excuses n'ont pas de sens aux yeux de la matriarche. Enfance bercée par les réclamations, jamais assez bien pour eux. Pourtant, il a essayé. Les contenter a été un objectif pour le gamin pendant des années, envol qu'il n'a su prendre que lorsqu'il s'est émancipé de cet amour sous conditions. Il vient s'asseoir près de Talia en lui adressant un sourire. Sa petite sœur. Celle qui l'a sauvé d'la tourmente. Si elle n'avait pas été là, il serait peut être encore vautré dans des draps sales à attendre que la douleur passe.  Elle était venu chaque jours pour lui secouer les puces, à la fois douce, patiente et ferme. La seule qui en avait quelque chose à foutre dans c'monde de tarés. Aujourd'hui, il va mieux. Ou peut être qu'il a juste appris à faire semblant. Puisque tout est feint dans c'manoir, la compassion, l'amour. Il oubli les ressentiments et avance comme un tricheur dans un jeu d'échec, sans prendre en compte le fait qu'il a déjà perdu la partie depuis longtemps. Et voilà le paternel qui se joint à cette petite partie de cartes familiale. Enfin au complet. Et lui, personne ne vient lui dire un mot sur le fait qu'il s'installe en dernier à table, puisque c'était pour le boulot. Toujours le boulot. Parce qu'on ne devient pas le meilleur en se tournant les pouces. maman a l'air en forme. qu'il dit dans un murmure à son oreille tandis qu'elle se lance dans une conversation avec son mari sur les bienfaits du gouvernement actuel. Cette famille où on échange pas de banalité, chaque conversation est un débat. On se demande rarement si ça va aussi, on suppose que oui. Noam a si bien appris à faire semblant qu'il arrive presque à y croire parfois à toute cette hypocrisie.  

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