there's no fixing me (honey)

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" there's no fixing me "

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on abandonne et on accepte. le chagrin peut être une chose que l'on a en commun mais il est différent pour tout le monde. | [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Une course à faire. Faudrait qu'il mange. Ordre de sa frangine. Il a pas vraiment faim pourtant. Il a plus goût à rien d'toutes façons même s'il s'est remis à sourire et à vivre. La façade est revenue mais le cœur est toujours là bas. Dans cette salle trop bondé. Il n'est pas mort au sens propre du terme ce jour là mais quelque chose s'est brisé en lui. La cicatrice reste béante malgré tous les pansements qui ont été posés. Marqué à vie. La solitude qu'il affiche et qu'il consomme à outrance. La peur paralysante de s'accrocher encore à quelqu'un qu'il ne connaitra jamais vraiment. Putain, il passait le plus clair de son temps avec Zane. Ils se sont confiés des millions de fois. Ils ont partagés des moments fous et incroyables. Jamais au grand jamais il aurait pensé qu'il pourrait être ce gars qu'on voit aux infos après un coup de folie. Merde. Un plat préparé à la main, il s'apprête à quitter le rayon quand ses iris croisent les siens. Son corps entier se tend face à elle. Honey. Celle qui aurait pu. Celle qui aurait du. Il se souvient de ce soir là, il allait lui avouer ce qu'il ressent, lui dire qu'elle le rend fou et qu'il nourrissait des pensées non amicales à son égard. A l'instar de son jumeau, parce qu'Orion n'aurait pas validé une telle relation mais tant pis. Elle qui arrive encore aujourd'hui à le faire vibrer d'un battement de cils. Son cœur qui tambourine face à sa perfection subtile et douce d'Honey. Elle semble le reconnaitre mais aucun des deux ne parlent, ses lèvres s'entrouvrent pour lâcher un bref : salut. ça sonne comme un murmure, presque inaudible. Il en arrive même à se demander s'il a vraiment prononcé ce mot. Et l'espace d'un instant, il la revoit ce jour là. Lueur d'angoisse qui traverse son regard. Lui sur l'côté, incapable de se mouvoir, incapable de la protéger. Souvenir qui l'rend hagard. Déséquilibre imposé par la souffrance qu'il subit au quotidien d'puis ce jour. Lui qui fait semblant aux yeux de tous pour qu'on le lâche un peu. Parce que la seule chose qu'ils veulent entendre, c'est qu'il va bien n'est ce pas ? Même si ce n'est pas le cas. Personne n'en a rien à foutre de la vérité. Alors il dit qu'tout va pour le mieux même si son cœur est éteint, carbonisé. Et pour la première fois depuis c'jour d'ailleurs, elle parvient à l'réveiller. Quelques mètres les sépare et il la fixe trop intensément.

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C’est Orion qui fait les courses, quand il n’oublie pas. Parfois, tu commandes en ligne ou appelles ta mère pour qu’elle te dépose de quoi manger pendant une semaine ou deux. Mais depuis plusieurs années maintenant, tu évites par tout les moyens la corvée course. Tu y arrives plutôt bien, quand on y pense, mais ton psychologue t’a expressément dit que, pour faire face à tes vieux démons, il fallait que tu recommences à vivre, comme avant. Alors il t’a proposé d’aller faire les courses. Vous avez ensemble fait une liste, choisi le supermarché et l’horaire où il y aurait le moins de monde possible, histoire d’y aller petit à petit. Clairement, tu aurais préféré rester sous ta couette et faire comme si tu avais oublié. Mais ce n’est pas ton genre, Honey, alors tu as fini par te lever et t’habiller chaudement avant de sortir. L’air s’est rafraichi, ces dernières semaines et tu frisonnes en mettant ton bonnet. Ecouteur dans les oreilles, tu choisis une playlist au hasard sur ton téléphone avant de te mettre à marcher. Le supermarché n’est pas trop loin et il n’y a personne dans la rue, alors tu avances, sans réfléchir, tes pensées concentrées sur la Prélude en mi mineur de Chopin. Ce dernier l’ayant écrit pour ses propres funérailles, tu la trouves parfaitement adéquate. Tu peux encore voir tes mains danser sur le piano, à mesure que les notes défilent, pourtant, jamais plus tu ne pourras connaître l’euphorie de la musique. Tu finis par arriver au super-marché et tu prends un panier, par automatisme en regardant partout, autour de toi. Il y a trop de monde, tu sens immédiatement ton corps se serrer. Farfouillant dans ta poche, tu sors la liste chiffonnée et ta main tremble alors que tu déchiffres l’écriture du psychologue. Des pommes, très bien, allons chercher des pommes. Tes pas sont rapides, mais mal assuré. Les yeux rivés au sol, tu finis par redresser la tête pour chercher l’allée des fruits et légumes. Et c’est là que tu le voix, fantôme de ton passé, cauchemar de tes nuits. Noam, Noam et son texto, archivé dans ton téléphone, que tu n’as pas pu supprimé. Noam et sa fougue, son génie. Noam, Noam et Zane. Le temps s’arrête, parce que tu ne pensais pas le voir ici, parce que tu n’étais pas sûre, véritablement, de vouloir le voir, ici, maintenant, jamais. Parce que lorsque tu le regardes, tu les vois, tous les trois. Leurs chamailleries, leurs petites compétitions à la con. Orion, Zane et Noam. Et tu entends leurs cris, et tu revois le regard de Zane, à l’instant même où il a pensé que ta vie ne valait rien. Salut, qu’il dit. Et que pourrais-tu répondre, alors que tu meurs de l’intérieur, Honey ? « J’ai envie de vomir… » est la seule chose que tu es capable de lui avouer. Parce qu’il y a trop de monde, trop de bruit, trop de lumière. Parce qu’il fait trop chaud, définitivement trop chaud.

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Elle est belle. C'est sa première pensée. Sa première réaction. Il la trouve belle. Dans le raz de marée qu'est sa vie, il parvient a trouver de la beauté chez elle et c'est déjà un grand pas quand on y pense. Ils se regardent fixement, elle est pâle, elle semble mal à l'aise et lui le devient instantanément. Envie de vomir. Alors c'est la sensation qu'il provoque désormais dans son cœur, lui qui avait pourtant l'espoir un peu fou qu'un jours où l'autre leurs deux corps parviendrait à se rejoindre dans une danse sensuelle et envoutante. Pas seulement sexuelle. Parce qu'avec Honey, ça n'a rien à voir. Elle représente bien plus que ça. oh. Dire que dans le passé, c'était un gars jovial. Il ne sait même pas quoi répondre face à l'incertitude de ces mots. Son plat tombe sur le sol et s'écrase lamentablement contre celui ci. La voir provoque des sentiments tout à fait contradictoires. Entre panique et désir. Entre joie et malaise. Il reste là, les bras ballants pendant de longues secondes avant de venir s'approcher un peu. viens on sort. Sans attendre, il pose une main sur son épaule, douce et délicate pour la réveiller de sa torpeur sans la brusquer. Lui même sait que les gestes trop violents peuvent éveiller des souvenirs mesquins et douloureux. Il l'entraine avec lui, oubliant cette histoire de courses. Il mangera pas non plus ce soir, tant pis, ces abdos sculptés qu'il a abandonné y'a quelques années maintenant pour une silhouette frêle. Les secondes avancent à une vitesse folle alors qu'il évite les corps de tous ces gens autour d'eux. Ceux qui n'savent pas. Ceux qui ne peuvent pas comprendre. Ils arrivent finalement sur l'extérieur du magasin et il se tourne vers elle, son visage toujours aussi emprunt de tristesse. tu veux que j'appelle quelqu'un ? Un médecin ? Ton frère ? Il n'a pas revu Orion depuis ce jour là, ils n'ont même pas cherché à se contacter. Sans doutes qu'ils auraient pu se soutenir dans l'absolue merde qu'ils avaient forgés auprès de cet ami commun et pourtant rien. Ils avaient agis en parfait inconnus. Pourtant, son numéro trônait toujours fièrement dans la liste de son téléphone. Triste rappel à cette journée. Tout le ramène là bas de toutes manières, lui qui a arrêté d'vivre ce jour là. Peut être qu'il a choisit la facilité dans l'fond. Pousser le bouton off et s'éteindre, c'est plus facile que de continuer à jouer en sachant qu'on va perdre la partie.

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