need to know why (duane)

Invité

" need to know why "

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il parait que l'on forge les souvenirs que l'on mérite, noam a du être un tyran dans une autre vie. | [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

La tête sous l'eau. L'cœur au bord du gouffre. Il se rappelle parfaitement de sa main qui a pris l'arme, de cette sensation d'impuissance qui revient le hanter de façon chronique. Sa vie qu'il a reprit comme un pantin. Il sourit, il parle et agit comme son entourage le souhaite parce qu'il en avait ras le cul d'lire la pitié dans leurs yeux mais il ne va pas réellement mieux. Comment pourrait il aller mieux quand celui qui était son meilleur ami a vriller de cette façon. Les questions sans réponses. Les incompréhensions qui le hante. Il n'est pas mort Zane mais son fantôme plane malgré tout autour de lui. Implacable. Ce soir, il feint avec une sortie amicale. Il regarde les autres, les écoute et intervient parfois sans y mettre un engouement incroyable. Les mots qui sortent sans y penser, par mécanisme, lui qui est plus robotique qu'humain par les temps qui courent. j'vais reprendre un verre. qu'il annonce en levant son verre vide. C'est le troisième. Il est éméché même s'il lui en faut beaucoup plus pour passer au stade "bourré". Anesthésiant qui fonctionne qu'à moitié, parce que s'il arrive parfois à oublier quand il est dans un état second, ça lui revient toujours en pleine gueule comme une gifle lorsqu'il reprend ses esprits. Il interpelle le barman d'un geste de la main mais il semble très occupé à discuter avec cette fille trois pas plus loin. Noam lève les yeux au ciel et s'arrête sur son visage. L'homme installé à côté de lui est dans sa mémoire. Souvenir qui ne tarde pas a frapper. L'interrogatoire qui lui revient en tête. Son visage prend la pâleur d'un linge. Vie qui lui rappelle constamment cet évènement tragique. La solution serait peut être de déménager à l'autre bout du monde mais il en est incapable. L'cul entre deux chaises. Cette amitié sur laquelle il n'a pas réussi un trait. Parce qu'il le détestait autant qu'il l'aime ce gosse. Ils ont trop partagé pour qu'il ne cherche pas, pour que ces questions restent là, dans un coin d'son crâne. Et ce soir, l'alcool aidant, il compte bien ne pas laisser tout ça dans un coin d'son être bien enfoui au regard des autres. vous l'avez interrogé aussi ? Pas de présentations, juste ces quelques mots trop brusques qui sortent comme un soulagement. Zane. pas sûr que ce petit plus lui suffise à s'adapter au contexte. Noam est un gars particulièrement physionomiste, trop surement. Il se souvient de chaque visage, chaque détail. Le barman arrive finalement vers lui et il s'contente de dire : la même. avant de se concentrer et fixer l'homme de son regard brisé.

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« Double scotch. » Il a envie de plus, Duane, mais il se contente de quelques gouttes d'alcool pour le moment, lutte pour ne pas quitter le bar à la vitesse de l'éclair et retrouver ses démons quelque part au fin fond d'une sombre ruelle. Les mots prononcés par Trevor quelques jours auparavant demeureront à jamais gravés dans son esprit, font naître en lui une sourde colère, une impatience. Rapidement, toutefois, un verre est posé devant lui et le policier laisse quelques billets sur le comptoir, porte l'alcool à ses lèvres. Coudes posés devant lui, regard fixe sur ce verre qu'il essaie de déguster, Duane n'a plus rien de l'homme qu'il était jadis. C'est du moins ce dont il essaie de se convaincre lors que toute sa vie s'écroule devant lui, qu'il a perdu tout ce qui faisait de lui quelqu'un de bien.

Il grogne un peu lorsqu'il repousse le verre vide vers le barman et qu'il lui fait signe de lui en préparer un autre, s'apprête à lui demander de bouger son cul et d'arrêter de traîner les pieds lorsqu'un gamin, assis un peu plus loin, l'interpelle. Duane aurait pu faire comme s'il ne l'avait pas entendu, comme s'il était persuadé qu'il ne s'adressait pas à lui - et c'est probablement ce qu'il comptait faire - si seulement le nom prononcé n'avait pas attiré son attention. Il se redresse et se retourne lentement vers le gamin dont le visage lui est familier, même s'il ne se souvient pas de son nom. Pourtant, Zane, il s'en souvient, et pour les mauvaises raisons.

Duane fronce légèrement les sourcils, se râcle la gorge et prend une nouvelle gorgée d'alcool lorsque le verre est glissé dans sa direction.

« Oui. » grogne-t-il simplement alors qu'un lourd soupir quitte ses lèvres. « Plusieurs personnes l'ont interrogé, mais nous n'avons pas appris grand chose. » Non, bien sûr, puisque ses problèmes psychologiques ont suffit à l'envoyer au sein d'un hôpital psychiatrique et que la loi n'a rien prévu contre ceux qui commettent des crimes sous cette influence. C'est normal, on va dire, puisqu'il n'avait pas toute sa tête, qu'il ne réfléchit pas comme tout le monde. Qu'il finisse sa vie dans un hôpital ou en prison, Duane s'en fout pas mal puisque la finalité est la même : l'homme est emprisonné et les habitants d'Exeter ne le reverront pas de sitôt dans les rues de la ville.

Il l'espère, du moins.

« Tu peux me rappeler ton nom ? » demande-t-il d'abord alors qu'il n'est pas certain de se souvenir de son interrogatoire, d'autant plus qu'il n'a plus mis les pieds dans un poste de police depuis près d'un an maintenant.

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