power is power ± cinna

camée. la pupille dilatée. devant toi se joue bien des scènes. violentes, obscènes. t'as fuis, encore une fois. t'es instable houna. tu tournes et retournes comme un fauve emprisonné. grondant à la mort son envie de reprendre les combats, de faire saigner. t'as pris ta moto ce soir et tu t'es barrée. dans la ville tu t'es mise à rouler. ça t'aides à réfléchir, te canaliser. frôlant la mort à chaque virage emprunté. t'as roulé vite, dangereusement. si tu crèves, bah c'est qu'il était temps. tu sais pas à quoi ta mort ressemblera tri. mais une chose est sure, tu crèveras pas dans ton lit. tu mourras au champ comme un bon soldat. dans un rire ou dans un fracas. tu t'en branles, t'attends. patiemment. que celui qui sera plus fort que toi vienne te défier. t'invites à danser. t'attends que ça. un peu de challenge, un truc dont tu pourrais pas te relever cette fois. t'as roulé et roulé encore ne sachant où t'échouer. où semer troubles et méfaits. tu redécouvres cette ville que tu connais pourtant depuis des années. toi l'agent double toujours bien rencardée. t'as jamais été fidèle, t'as jamais fait preuve de loyauté. c'est pas inscrit dans tes gènes d'être une chienne dressée. il n'y a qu'à voir l'état dans lequel t'as laissé l'armée. la gru à sûrement envoyé tes frères à tes trousses avec l'espoir de te récupérer. adin, chiést, sièm. tu les attends de pied ferme, tu n'te laisseras pas démonter. à un moment, ta rétine s'est trouvée attirée. Devil's den, en lettres brillantes et soignées. sûrement un autre bar à putes dans cette ville de tarés. t'as abandonné ta victory, tu t'es garée. t'es entrée dans le club avec ton casque sous le bras, ton cuir défoncé sur le dos et la démarche assumée. t'as bien balayé la salle du regard dix fois avant de t'installer. t'avais jamais foutu les pieds ici avant mais tu pourrais t'y habituer. les poulettes y sont fraîches et peu habillées. "vodka, givrée." et si on t'refuses encore une fois des glaçons, ça sera le carnage assuré. comment il s'appelait l'autre débile qui boîtait? seth? ah sacrée soirée. t'es un foutu cyclone quand tu te laisses aller.

camée. la pupille dilatée. devant toi se joue bien des scènes. violentes, obscènes. "et toi chérie tu prend combien pour la nuitée?" tu demandes, la coke encore présente sur le bout de ton nez. ta main claque contre son cul bien moulé. tu te relèves prête à lui bondir dessus totalement affamée. t'as l'amour de la chaire comme péché. en plus de la colère qui fait ton nom et ta fierté.  un espèce de gros balèze se ramène et commence à t'engueuler. à ce qu'il paraît ça serait sa nana que t'es entrain de peloter. ouais et? t'as jamais eu besoin de la permission de qui que ce soit ça se saurait. alors tu l'envoies chier avec toute ta grâce de demoiselle raffinée. "qu'est-ce t'as sale connard?" il en fallait pas moins pour l'allumer le bâtard. les coups se sont mit à pleuvoir. gauche, droite en crochets. le  poing américain sur tes phalanges que t'es venue installer.  l'hémoglobine s'est mise à gicler. sur ta peau blanche le sang est venu s'y parsemer. installée confortement sur le corps du gorille, califourchon pour le terminer. la mâchoire s'est brisée. l'arcade sourcilière sûrement fracturée. tu voulais juste la serrer. passer un peu de bon temps, tout oublier. t'y peux rien toi si elle avait un trou de balle à ses pieds. autour de toi la cohue s'est installée. certains tentent de t'arrêter. comme si t'allais te laisser faire, t'es trop occupée. t'as bien sorti l'une de tes seringues pour les calmer. à ta ceinture fièrement accrochée. poison fétiche, mortel s'il n'est pas traité. ta signature, ce qui permet de t'identifier. il y a bien d'autres sots qui se jettent dans la mêlée. tu ne distingues plus rien tellement ils sont nombreux pour t'arrêter. tu feules, pestes à t'en époumoner. leur accent dérange ton oreille alors qu'ils braillent, foutus irlandais. t'es allée dans ce pays, t'y as été missionné. et franchement rien à déclarer. de la pluie à ne plus en pouvoir, des rouquins partout où tes yeux pouvaient se poser. l'accent à couper au couteau, c'est presque comme si t'étais pas dépaysée. tu t'es mangée un sale coup, ta tête se met à vibrer. foutu traître dans ton dos bien logé. profitant de ton angle mort pour te coucher. c'est que t'en oublierais les règles de base tant t'étais concentrée. ta cible ne ressemble plus à grand chose lorsqu'on te soulève pour le dégager. tu beugles en russe, te débats malgré que tu sois carrément acculée. il y en a bien un autre qui tombe au sol après que tu l'aies piqué. furieuse, prête à tous les décimer. tu te libères, choppes une chaise que tu brises à même une tablée. pieu menaçant, émoussé. tu le balances tel une hachette à travers la pièce, dans une bouteille il se plante et la bouteille se met à trembler. "toi là bas, le bien habillé. ce sont tes gars qui n'savent pas s'arrêter." on ne viendra pas s'en plaindre si trop de victimes sont à déplorer. tu sais où tu te trouves, enfin tu l'as deviné. t'en avais déjà vaguement entendu parlé de ces autres sur le marché. les européens, les turcs déjà bien implantés. à croire que tu t'es mise toi même à la tête d'un duel au sommet. le commun des mortels présent semble totalement paniqué. certains fuient pour vous laisser plus d'intimité. bientôt il n'y a plus que toi contre eux et pourtant tu n'es pas apeurée. juste surexcitée. la vodka, l'adrénaline. la cocaïne. cocktail des plus dangereux te transformant en ce pourquoi tu es née. une créature affamée. "o'reilly c'est ça? je ne me trompe pas? j'ai entendu parler de toi. enchantée, houna. russian bratva." que t'adresses au pingouin, spectateur des hostilités. la scène semble s'être mise en pause, le temps comme arrêté. après tout, il ne s'agit que d'un bête différent. entre toi et l'un de leur clients. tu t'es laissée emportée. c'est vrai. mais la rencontre que tu viens de faire semble des plus intéressantes. alléchantes.