fell in love with a storm. (noriam)

une nouvelle année qui commence alors t'as décidé de commencer à prendre de nouvelles habitudes. enfin, t'es vachement sélective. ta planque de clope et de flasques, t'as pas pensé à les jeter plus de deux secondes. une seule oui, un instant de lucidité que tu finissais vite par oublier. tu comptais te rattraper sur ta principale addiction, priam. ce soir, tu voulais lui faire plaisir. plus que d'habitude. lui préparer son plat préféré, posé sur une table que t'avais perfectionné pendant une demie-heure et enfiler la robe qui fera monter sa pression. sur la terrasse, tu profites de ta dernière clope de la journée. la fumée qui s'efface devant le coucher de soleil. l'arrivée de la nuit était proche et celle de ton mari aussi. une petite pointe de stress ou plutôt de peur. un sentiment anormal, tu le saurais si tu n'étais pas aussi obnubilée par lui. un dernier coup d'oeil sur la table où tout est déjà prêt, il ne manquait plus que toi. une rapide douche pour cacher l'odeur de tes addictions, tu râpes les moindres recoins de ton corps, tu brosses ta denture d'un rythme effréné. plus que quinze minutes. tu te vêtis d'une robe blanche simple, légère et cintrée, tu ne voulais pas non plus en faire trop. un coup de mascara, une fine couche de rouge à lèvres. ton reflet met en évidence toutes tes imperfections, tu chasses ses critiques d'un mouvement de tête. ton doigt vient gommer le millimètre de rouge à lèvres dépassant de ta lèvre avant de passer une dernière fois dans tes cheveux. cinq minutes. dernier coup d'oeil sur la table en enfilant tes talons avec maladresse. tout te semblait parfait mais monsieur avait un sens du détail que tu n'atteindras sûrement jamais. une minute. le cliquetis de tes talons s'approchant de la porte résonne dans le couloir puis enfin l'entrée. entrée dont la porte s'ouvre, enfin. priam passe le pas de la porte et tu l'accueilles avec un sourire chaleureux. « hello toi. » même avec des talons tu devais te mettre, légèrement, sur la pointe des pieds afin de déposer un baiser sur les lèvres du brun. de nouveau les pieds sur terre, tu le débarrasses de son manteau avant d'attraper sa main pour le guider à ta fameuse bonne résolution. ton regard remonte vers le sien, anxieuse de son avis. et s'il n'aimait pas..? « qu'est ce t'en penses ? ça te plait ? » que tu demandes d'une petite voix. peut-être que t'en avais pas fait assez.

une nouvelle année ouais, mais aucune nouvelle résolution que tu comptes appliquer, parce que tu sais que ça rime à rien. que tu ne parviendras pas à les tenir. alors, dans ta grande intelligence ou ta plus sombre connerie, tu préfères éviter les plans sur la comète. qui dit nouvelle année, dit nouveau départ et cette nécessité à apprendre à gérer seul les grands hôtels de la famille. parce qu’il y a plus que toi maintenant pour reprendre le flambeau. alors pour ces premiers jours de l’année, au lieu de rester à la maison, à ses côtés, tu t’es déjà barré, t’as passé la journée à taffer, à plus ou moins écouter ce qu’on te disait. faut dire qu'à la fin, t’avais qu’une seule envie, rentrer chez toi, chez vous. retrouver noor, en espérant plus de calme que de tempête. d’ailleurs après le boulot, tu te décides à faire un détour chez le bijoutier. un joli bracelet que tu comptes lui offrir en cette soirée. un geste tendre qui pardonnera sûrement les autres. comme une preuve de l’amour que t’as encore pour elle, malgré les nombreux faux pas que t’enchaînes. tu mets un peu de temps pour rentrer et t’espère secrètement qu’elle ne te le fera pas remarquer en arrivant. parce que faudrait encore te justifier, justifier des actes légitimes et sans aucune arrière-pensée. ça t’fatigue parfois de devoir toujours t’expliquer, t’excuser et finir par te disputer. la routine vous a tué sans même que vous ayez pu la contrer ou lutter. mais c’est comme ça, pas d’autres choix que de s’adapter. dans la voiture, sur le chemin qui te conduit jusqu’à la maison, tu chasses rapidement ses mauvaises idées, t’as pas envie de tout gâcher, encore. tu finis par arriver, poussant la porte d'entrée. elle t'attends ta femme, si divine dans sa robe blanche. « salut. » lui réponds-tu, tout en glissant une main autour de sa taille et prolonger le baiser de quelques secondes. mais t’as pas l’temps d’autre chose que tu te retrouves attiré dans la salle à manger. une table dressée avec soin, il faut bien l’avouer. une odeur alléchante qui vient chatouiller ton nez. tu observes quelques secondes la table avant de te retourner vers elle, ta noor. tes yeux se baladent sur elle, sur sa robe blanche qui la fait ressembler à un petit ange. ça t’ramène quelques temps en arrière, l’espace d’un bref instant. sa voix résonne doucement dans tes oreilles te faisant revenir à la réalité. « on fête quelque chose ? », demandes-tu alors que tu la vois légèrement déçu par cette réponse peut-être inattendue. tu l’attires vers toi et dépose un baiser sur ses cheveux comme pour te faire pardonner. comme tu le fais à chaque fois que tu dis quelque chose qu’il ne faut pas. « c’est très joli », finis-tu enfin par avouer en la gardant contre toi, dans tes bras. « au fait, j’ai quelque chose pour toi. », tu te détaches, retournant dans l’entrée. tu fouilles tes poches avant d’en sortir un petit coffret. une petite boite contenant le bracelet. tu reviens, ton sourire au creux de tes lèvres, ce même sourire dont toi seul à le secret. t’attends, impatient, comme un gamin qu'elle ouvre enfin l'écrin.