saddest little baby in the room ((evan&lou))

saddest little baby in the room

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]tears falling down at the party, saddest little baby in the room. fears, tell me fears, don't get me started, i get a little grey hair for every scare you share. those aren't meant to bend. i hear your eyes and i see those cries, i hear those eyes and i see those cries. i can't be the only one who hears you

troisième séance de la semaine, rythme qui est resté habituel. ce n'est pas comme s'il allait y passer une journée entière comme s'il était un athlète de la nba, et ses douleurs étaient normales en soi, pas une blessure de guerre dont il pouvait se targuer. la kinésithérapeute s'étonne que rien ne serve à améliorer sa situation, et lui commence sincèrement à se désintéresser. passer trois quarts d'heure à faire des exercices qu'il pourrait faire seul au studio de danse si on le laissait commence sincèrement à le blesser. sans compter qu'elle fait mal, sincèrement, avec ses gestes rigides, alors que lui ne sait rien supporter. fort mentalement, le corps friable et perpétuellement ecchymosé qui ne sait même pas résister à un empoignement correctement. le sujet du jour est ses jambes, comme d'habitude, comme si mille exercices allaient merveilleusement le réparer. elle incapable d'admettre qu'elle est inutile, s'évertue à lui donner de nouveaux rendez-vous, certainement parce qu'elle se rend compte que c'est comme ça qu'elle est payée.

la séance vient de se terminer, rien ne s'est amélioré, cigarette allumée juste devant l'entrée du centre pour éviter de casser quelque chose avec ses doigts trop abimés. rien de plus angoissant d'être limité pendant trois semaines à barboter dans une piscine à peine chauffée quand on sait faire sauter son corps comme s'il savait voler, à devoir tenter des exercices de coordination basique quand on retient des chorégraphies de plus d'une heure en moins d'une journée. vraiment l'impression d'être pris soit pour un abruti, soit pour un bébé. soupir qu'il ne cherche même pas à cacher, appuyé contre le mur pour se cacher que ses genoux sont comme des éponges qu'il ne peut à peine bouger et que prendre le métro sera définitivement compliqué, yeux rivés sur le téléphone histoire de se changer les idées. le petit brun qu'il a plusieurs fois remarqué débarque, apparemment lui aussi est un habitué. pas grand chose d'échangé, quasi rien s'il doit se le rappeler, il n'a pas l'air d'être le plus causant du monde et ça saurait lui aller.

des gens s'approchent et il veille assez nonchalamment, pas la peine de se mêler de retrouvailles entre personnes qui pourraient se connaître, on ne sait jamais. d'une certaine façon, le jeune lui fait penser à tommy, le même air pâle, fragile et paumé. apparemment l'inconnu demande l'heure, mais c'est sa main qu'il sait directement remarquer. téléphone chopé avec deux doigts de son manteau d'hiver, le petit qui s'est fait piéger, ou quelque chose d'apparent, en tous cas, et il est sûr de ne pas le rater. se rend directement vers l'intrus avant d'avoir à lui courir après, conscient qu'il en serait incapable à froid, tapote sur son épaule quand il commence à s'en aller. tu peux le rendre, s'il te plaît?, et l'autre qui bégaye qu'il ne voit pas de quoi il parle pendant trop longtemps, s'énerve et demande à ce qu'on lui foute la paix, alors il se précipite pour attraper la forme dans sa poche alors que l'autre invente un rendez-vous urgent à ne pas rater. c'est mon téléphone, qu'il rétorque, bien sûr, alors lou s'invente juge et lui demande le mot de passe avant de complètement l'éteindre.

le roux qui se retourne vers l'autre qui doit être un peu perdu par l'échange, lui demande le mot de passe de ce téléphone et s'invente juge par ce fait. rien à faire d'avoir l'air aux yeux des caméras bon ou mauvais, en toute honnêteté. il t'a définitivement pris un truc, vérifie tes poches, ta poche gauche surtout. et si ce n'est pas son téléphone, alors il en serait bien étonné. dis-moi la marque et tout, ou un signe distinctif, si c'est le téléphone du voleur tu pourrais pas l'inventer. et alors qu'il ne répond pas vraiment, ou alors tape le code, si t'as pas envie de parler. l'autre continue de s'énerver, mais la bataille sera bientôt perdue, il le sait. essaye de garder toujours ton téléphone dans la poche de ton jean ou de ton pantalon, pas dans un sac ou ailleurs. aussi si tu mets des écouteurs filaires ça peut te sauver, avec les bluetooth tu ne le sauras qu'une minute trop tard et ce sera dommage tu vois.

codage par aqua, pic par hedgekey

Invité

sortir du lit s'avérait compliqué aujourd'hui, enfin, ça l'était tous les jours, en fait, et evan s'estimait heureux de ne pas avoir à le faire à chaque fois, il était vrai qu'il pouvait passer des heures entières sans bouger de son matelas, les idées noires, si noires qu'il ne voyait même plus les couleurs.

mais là, il devait se forcer, sa jambe le faisait souffrir, et s'il n'allait pas à sa rééducation, même les médicaments n'auraient pas assez d'effet, et puis, y'avait quand même ce minuscule espoir, de se dire que peut-être, un jour, il ne ressentirait plus cette douleur qui lui rappelait à chaque fois cette journée maudite.

sortir de son minuscule petit appartement fut encore plus difficile, car ça signifiait affronter la lumière du jour, et les regards que tous les autres portaient sur lui, ce petit être, trop maigre, mal habillé, boiteux, il avait honte, tellement, et se sentait terriblement mal à l'aise, se faisait violence pour arriver jusqu'au bout.

jusqu'au centre médical. il se fit aborder seulement quelques mètres avant l'arrivée, tout ce qu'il cherchait à éviter. alors, il regardait le bâtiment, comme pour chercher de l'aide, n'étant de toutes façons absolument pas capable de regarder la personne qui venait lui parler dans les yeux.

l'heure. probablement seize heures, puisqu'il était parti à pied dix minutes auparavant, mais il n'arrivait pas à parler, seulement à marmonner quelques syllabes à peine audibles, de toutes façons, la personne ne semblait pas prêter une quelconque attention à cette réponse, puisqu'elle commença à partir presque aussi vite qu'elle était arrivée. seulement, voilà, elle fut interrompue dans sa lancée, et evan sentait alors que l'enfer était loin d'être terminé.

il fit face à une situation assez inhabituelle, en fait. non, ce n'était pas rare qu'il se fasse voler, et il était bien trop faible, car lorsqu'il le remarquait, il n'osait rien dire, préférant se blâmer de ne pas avoir fait assez attention, ce qui était inhabituel, pour le coup, c'est qu'on vienne l'aider.

et les paroles du sauveur activèrent le cerveau un peu lent du gamin qui fouillait immédiatement dans ses poches, même s'il avait reconnu son téléphone dans les mains de l'autre garçon, pour le coup, il ne pouvait que constater qu'il s'était fait avoir encore une fois.

le problème, c'était qu'il fallait dire : dire la marque, les signes distinctifs, peu importe, mais il fallait dire, et evan ne savait pas, evan ne pouvait pas, alors, il saisit le téléphone de ses mains tremblotantes, tapait le code pendant que le voleur s'emportait, mais les preuves étaient édifiantes, et le malfrat n'eut d'autres choix que de se faire la malle. tant pis, evan n'aurait rien fait de toutes façons.

difficilement, il leva la tête pour enfin vraiment découvrir qui l'avait aidé, et il reconnaissait ce visage, il l'avait souvent rencontré dans la salle d'attente du kinésithérapeute, il avait même retenu son nom, ce qui était rare, lorsqu'on savait que certains de ses médicaments lui causaient quelques petites pertes de mémoire. "m-mer-ci." qu'il articulait difficilement. "je........... pensais p-pas que...... on volerait ç-ça." il eut envie de s'assommer, ça partait pourtant d'une bonne intention, il voulait faire comme les gens normaux, ceux qui arrivaient à parler de tout, et surtout de rien, mais son bégaiement et son manque d'assurance le faisaient passer pour un véritable imbécile. "p-p-pardon." parce qu'il s'en voulait un peu de l'avoir fait se déplacer, parce qu'il ne méritait sans doute pas que l'autre perde son temps pour ces futilités.

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visiblement il n'a pas l'air prêt de parler quand il se rapproche doucement pour lui prendre le téléphone des mains, mais le code est bon et il n'y a plus rien à dire pour personne maintenant. les autres disparaissent, et il se dit qu'il a bien agi, pour une fois. que ça n'a pas servi à rien de se déplacer chez le kiné, que quelque chose a été fait de sa journée. c'est libérateur, honnêtement, beaucoup plus qu'il ne le pensait, de rendre des téléphones plutôt que de les voler. il a de l'expérience dans le deuxième fait, même si à ses quinze ans c'était les portefeuilles qui pouvaient plus rapporter. très peu de téléphones à plus d'un mois de loyer, et sérieusement, quand il voit le prix du dernier samsung il se dit qu'il est à ça de rechuter. mais c'est trop dangereux, et une nuit en cellule lui a fait comprendre combien il n'était pas fait pour la prison. les hurlements de ses parents aussi, au point qu'il en avait sincèrement craint pour sa vie. finalement le silencieux choisit de parler, semble choisir ses mots précautionneusement, pour avoir du mal à les articuler. il comprend autant qu'il se sent con, maintenant.

oh, si, on te volerait ça. c'est une croûte, mais ça se revend très très bien. le but c'est de le faire en quelques minutes, il aurait probablement été posté sur facebook ou snapchat juste après. y a des comptes spécialisés là-dedans, des gens qui les rachètent, nettoient la mémoire et tout ça et l'offrent à leur famille après. ça se revend pas cher, mais au gros tu peux en avoir pour cinq cent livres sur ta semaine en vrai. beaucoup trop de temps qu'il n'a pas pu parler de vols et de leur fonctionnement, l'intérêt qui a bien gêné en classe au conservatoire quand ça lui prenait d'en parler. là-bas, ç'aurait été plus que possible, mais il ne l'aurait jamais fait. trop de risques qu'on sache que c'est lui, il aurait été le premier sur la liste des suspects, en toute honnêteté. et devoir de fait arrêter la danse aurait été la pire des balles dans le pied. si tu te fais voler, tu peux contacter ton fournisseur d'accès pour désactiver ton téléphone à distance, il a un identifiant spécial et tu peux l'exploser de l'intérieur comme ça. mais faut pas que tu prévois de le retrouver chez un pote après.

le jeune n'a pas l'air trop secoué, hormis ses mots qu'il a du mal à former. ça a l'air de dater d'avant le tout récent incident, il n'a pas l'air plus choqué. tu as rendez-vous? tu dois y aller? je peux t'offrir une cigarette si tu veux pour te remettre de ses émotions, c'est comme tu veux. il n'a pas la gueule du fumeur de base, mais ça se tente, surtout dans le quartier. en vrai, pour un truc comme ça, porter plainte servirait à rien, ça ferait juste un chef d'inculpation en plus pour eux le jour où ils se feront choper, et vu leur technique il y en aura assez pour un moment. le voleur avait pas l'air majeur, et chourer des téléphones dans ce quartier et pas un autre montre qu'il n'est déjà pas très intelligent. surtout devant un complexe médical et à une personne qui boite, honnêtement. au delà de la cible facile, le salaire des personnes fréquentant l'établissement n'avait jamais été très élevé. mais on peut prévenir la sécurité, c'est comme tu le sens. pour moi ils reviendront pas en tous cas.

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