The Ballad Of Dunghallon.

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The Ballad Of Dunghallon.

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C'est toujours cette même sensation grisante. L'impression que son sang allègre s'est métamorphosé en une morphine serpentine. Un dopant naturel, fait de rage et d'aliénation. Ces mêmes visages dans la foule, parfois, transpercé du faisceaux des spots, qui s'illuminent. Leurs veines noires, gorgées d'encres et ces mêmes prunelles qui le fixent, horrifiantes, dégénérescentes. Ce bleu noyé d'abysses déliquescentes, là où les fauves marins se perdent dans les tréfonds des coraux, sans jamais retrouver leurs sentiers d'algues. Les siennes. Mais qu'importe. Que ce royaume de décombres sombre dans les cendres. Qu'il cède. Crève. Face au tonnerre de ses doigts.

I’ve had
Enough
I’ve done
Enough
Here comes
Revenge
Here comes
The end

La folie est une tare précieuse pour les soldats de sa trempe. Un carburant. Une nouvelle poussée d'adrénaline, alors que s'égosille la voix d'Hunger dans le micro. Imbibé par le poison de sa vengeance. Les loups hurlent et le fauve dégaine ses griffes. Plus bête qu'homme. Il a cette aisance indolente, voir même, insolente, de balancer son talent à la face de ce monde putride. Avec ce sourire carnassier et le crescendo de ce solo qui hurle, gronde, fait tapage dans la salle. Alors que dans un mouvement, le temps paraît s'amenuir, distordant son écho dans un bain de sueur ralentis. Et son corps qui s'élance, cette masse de muscles noueux et d'encre baveuse. Droit vers un ciel noir, aux étoiles béantes. Un éclair gerbé par une empyrée gorgée de vide. Le bond du félin dans son riff final.

~~

Comme après chaque concert, il a le regard un peu hagard, Dunghal. Qui fixe un point, sans vraiment l'identifier. Même lorsqu'Hunger spécule à propos de la bonne intonation à utiliser dans chacun de ses phrasés, ou de Victory qui pousse des soupirs embourbés dans la fumée de ses cigarettes et du regard sévère de Death, posé sur lui en un faisceau brûlant. À vrai dire, il s'en fiche pas mal, de tout ça. Il a eut ce qu'il voulait. Sa dose. Son tremplin du soir. Mais au dehors de la salle de concert, l'obscurité de la sorgue vibre encore, signe qu'il est temps de s'adonner à d'autres activités, plus physiques.

Il part, Wrath. Son cuir sur le dos, sa cibiche fumante entre ses crocs félins. Jaguar de brume chimérique, qui se coule, comme une ombre livide, dans les couloirs de la salle bondée. Quelques fans sont là, à hurler son nom comme une hystérie démente, seul son majeur levé en leur direction leur répond. Du bout de sa rangers, il arrache la porte des toilettes à sa sentence silencieuse en un couinement sonore, jusqu'à ce que les battant ne se ferme dans son dos.

Là, y'a son reflet dans le miroir du lavabo. Le dos en avant, comme l'échine brisée d'un poids trop lourd. Les pupilles qui se perdent, sans jamais revenir. Démon au masque de chair et d'encre. La tornade passée, il n'est plus qu'une épave de plus, dont la coque s'est heurtée aux récifs du bas-monde. une. foutue. coquille. vide. sans rien. juste avec cet horrible regard d'adolescent paumé, qui ne sais plus où foutre les pieds. avec cette fumée qui lui barre le visage comme un liserai fumeux, pour fendre la chimère qu'il toise.

Puis on le sors de sa torpeur au moment où les portes couinent. Il s'attend à voir le visage de Death surgir, tel un spectre suiveur, mais ce n'est qu'un énième paumé de plus, dont les jambes tiennent à peine le choc. À encaisser chaque pas comme si c'était le dernier. Et Dunghal dont les épaules moulées de cuir se redressent, portant sur son visage, ce même regard qu'on les félins alors qu'on pénètre dans leur territoire défendu. Celui d'une sentinelle aux abords d'une abîme profonde. Là. Perché sur sa tour. Une marionnette de chair qu'on sacrifie sans sourciller.

Mais pas ici. Pas dans son royaume.

Il y a cette voix gutturale qui trompe le silence. Qui s'élève en une pique ardente.

« Qu'est-ce que tu fou ici ? »

Rien à voir avec l'apparence du type. De sa tête de surfeur californien sous dope. Ou encore des dénivelés de ses tatouages qui trempe sur les dunes de son derme. C'est juste comme ça. Par envie. Une pulsion. De quoi raviver la flamme. Celle qui s'éteint, en une lente agonie après chaque show.

Il est là, la seconde suivante, avec son poing sur sa joue.

Pris la main dans le sac

Le monde est sombre lorsque l'on a plus d'espoir. Fall était dans un de ces jours sombres, il n'arrivait à n'y voir aucune lumière, pas même la beauté de ce monde. Depuis tout petit, le jeune homme ne cessait de broyer du noir. Peut-être que si ses chers parents l'avaient accepté tel qu'il était, il n'en serait jamais là. Son parcours pour changer de sexe est long et éprouvant. Heureusement que sa jumelle, sa moitié est toujours présente pour l'épauler. Pheelia est son monde, il ne pouvait vivre sans elle. Cette relation était souvent jugée nocive par les gens qui les entouraient, Fallon s'en fichait, sans elle, il ne serait rien. C'était en tout cas ce qu'il pensait. Pourtant, le jeune homme souhaitait lui épargner les moments où il n'allait pas très bien. Ce genre de moment où il avait envie d'attendre sur les rails, le passage d'un train ou encore de faire couler un bain pour y prendre sa dernière inspiration. L'arnaqueur ne souhaitait pas rendre malheureuse sa sœur, il savait qu'elle ne s'en remettrait pas tout comme il ressentirait la même, si cette dernière décidait de se foutre en l'air. Alors, pour sa jumelle, Fall restait en vie. Néanmoins, il y avait d'autres façons de mourir à petit feu et l'excès d'alcool et de drogue en étaient les remèdes. Ayant sa soirée de libre et sa jumelle étant dans les bras d'un homme, Lovett déambula dans les rues d'Exeter. Avant de partir, il avait pris quelques substances histoire de se mettre bien ou minable, au choix ! Il a suivi le mouvement d'un groupe de punk qui allait assister à un concert. Le jeune homme ne connaissait pas Four Beast, mais il connaissait bien ce genre de concert. Le genre d'échappatoire en somme. Le public était déchaîné au rythme de la musique, certains même étaient en train de faire des pogos. Fall commanda une bière, puis une seconde et ainsi de suite. D'ailleurs, un punk lui fit renverser son verre alors qu'il était en train de boire, salopant ainsi son tee-shirt. Ce regain l'incita à pousser ladite personne, se retrouvant ainsi dans les pogos. Recevant et administrant des coups à mesure où il se mêlait à la foule, Fall trouvait cette sensation libératrice, d'autant qu'il était dans un état second. Personne n'était là à se demander s'il était un homme ou une femme et toutes ses questions débiles qui venaient lorsque l'on apprenait sa transidentité. Il pouvait se sentir lui-même, sans aucun jugement. Si ses parents le voyaient dans ce genre de concert, ces derniers en feraient une attaque ! Entre le fait qu'il s'assumait être un homme et ce genre de musique, ce n'était en aucun cas très chrétien. Quoi qu'il en soit, Fall, ne vit pas le temps passer. Le jeune homme avait les cheveux en bataille, il transpirait, puait l'alcool. Il était bien loin du prince charmant comme sa jumelle aimait l'appeler. L'envie de pisser fut également présente, surtout avec les bières qu'il avait picolés. Fallon se dirigea aux toilettes, il fut d'ailleurs ravi de les trouver rapidement, parce que vu son état, il ne saurait retrouver facilement la sortie. C'est alors qu'un type était déjà à l'intérieur, en soit rien de bien anormal. Ce dernier s'adressa à lui avec un ton qui ne lui plu guère.

« Je suis venu faire du golf ça ne se voit pas ?! Pauvre naze ! »

L'arnaqueur ignorait si l'inconnu avait demandé cela parce qu'il avait compris qu'il était encore une femme génétiquement parlant ou s'il avait pour envie de devenir le roi des chiottes. Pas le temps de se poser des questions existentielles et qui le fout mal lorsqu'il va aux toilettes. Pas le temps puisqu'il reçu très vite une jolie droite au visage. Le déclencheur comme lors des pogos. L'adrénaline dans les veines, Fall répliqua en venant se jeter sur lui, le poussant violemment contre le rebord du lavabo.

« J'vais te faire regretter ta sale gueule de con ! »

Ajouta-t-il entre deux coups. Fallon ne saurait dire qui était en train de gagner cette pseudo bagarre dans la mesure où ils étaient pathétiques et bien loin des beaux crochets des combats de boxe.

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