Esprit es-tu là ? Si oui, frappe deux fois ! ϟ Jum'

En travaillant depuis quelques jours à la plonge d'un restaurant situé dans le quartier de St Sidwells, un de ses collègues de travail lui avait parlé de son autre boulot de serveur, dans une soirée prisée chez un ancien parlementaire. Cette information n'était pas tombée dans l'oreille d'un sourd et Fall lui demanda des renseignements, en échange d'une somme qu'il lui donnerait. Ce dernier serait son informateur lors de cette soirée. L'arnaqueur voyait en cette occasion une aubaine pour renflouer les comptes de sa sœur et du sien. D'autant que Fallon en avait déjà marre de nettoyer des assiettes à longueur de journée ! Le jeune homme avait jusqu'à la date fatidique pour mettre en place leur arnaque. Cet ancien parlementaire était leur poule aux œufs d'or. Les jumeaux ne devaient pas se louper sinon ils risquaient de faire un tour à la case prison. Autant dire que ni sa sœur, ni lui ne voulaient y aller. Rien que de s'imaginer être incarcéré dans la partie de la prison réservée aux femmes le rendait malade, ce serait sa double peine. Pheelia et lui continuèrent de répéter en boucle leur plan, de se documenter sur les convives et l'hôte de maison. Il valait mieux être perfectionniste que négligeant. Surtout que leur coup était assez cocasse, c'était soit ça passe, soit ça casse. En effet, il en fallait du toupet pour proposer une séance de spiritisme en plein milieu d'une soirée mondaine. Sa sœur avait du charisme, ne serait-ce que par sa voix. Ce n'était pas pour rien qu'elle était animatrice de radio. Tout reposerait sur elle et son jeu d'actrice. Pheelia incarnerait une médium tandis que Fall jouerait une personne lambda pour qui, un défunt voudrait transmettre un message. Le jeune homme adorait ce petit numéro parce que cela changeait des classiques arnaques et cela leur permettait de faire ressortir leur brin de folie. Le seul inconvenant était qu'ils devaient se comporter durant une longue partie de la soirée comme deux inconnus. L'enjeu en valait la chandelle et Fall savait qu'il fêterait en beauté leur récompense une fois leur petit jeu de passe-passe terminé.

« Souviens-toi de ce que l'on a répété. On rentre séparément. Au moment où je serai près de toi, tu m'interpelles devant les convives pour me faire parvenir un message de l'au-delà. Celui de ma petite amie, tuée dans un accident de voiture. C'est là que je sors mes meilleures larmes, que je te remercie et te donne de l'argent. D'autres vont suivre voulant recevoir un message de leurs défunts et nous ferons une séance de spiritisme. Ce sera simple de s'appuyer sur les infos que nous avons collectés, je t'aiderai à orienter ton discours en fonction des personnes histoire que l'on ne merde pas avec une information erronée. Pour ce qui est de faire bouger le verre, j'utiliserai mes dons de magicien. » il sourit amusé avant d'ajouter : « Lorsqu'ils te donneront de l'argent, tu diras que tu ne peux accepter et que tu reverseras cette somme aux enfants malades, ils doubleront la mise, j'en suis persuadé. » Fall était tout excité, il adorait ce genre d'arnaque : « Puis pendant que tu continueras de les charmer, j'essayerai de voler quelques trucs histoire d'avoir un peu plus que prévu. On quittera la soirée séparément et à nous l'argent ! » Le jeune homme qui était en train de sauter sur le lit de sa sœur tout en énonçant pour la centième fois leur plan, se laissa ensuite tomber afin de la câliner.

Une fois le grand soir, Fallon laissa sa sœur rentrer la première à la soirée, il n'arriva qu'une heure plus tard, habillé dans un costume. Sa jumelle lui avait fait le nœud de papillon. Sa moitié prenait plaisir à faire en sorte qu'il soit beau. Pheelia aussi était magnifique dans sa robe de soirée. Il lui adressa un regard discret afin de n'éveiller aucun soupçon.

Tu t’habilles tranquillement. Tu vis dans ce beau loft que vous vous êtes trouvé tous les deux. Ton jumeaux n’étant pas bien loin, vos chambres restent l’une en face de l’autre. C’était le critère principal dans votre recherche. Et parfois, la nuit, vous passez d’une chambre à l’autre pour vous glisser sous la couette de l’autre, comme si vous étiez encore ces deux ados, ces deux enfants qui ont besoin l’un de l’autre. Même adulte, vous restez ce duo fusionnel. Impossible que ce soit l’un sans l’autre. Tu traverses le couloir pour rejoindre ton frère, même si ce n’est pas encore finalisé et pas encore totalement officiel, pour toi, Fall a toujours été Fall ! Ton prince ! Tu viens le voir pour lui montrer cette tenue que tu songes porter ce soir. Il te faut son avale. Toujours. Son avis t’importe beaucoup. Trop peut être, mais ainsi est votre relation. Une fusion. Il est ta moitié, il est ton précieux ! Tu portes cette belle robe, cette folie que tu t’es offerte avec la carte d’un autre. Un beau décolleté mettant en avant ta belle poitrine. Elle n’est pas aussi développée que de nombreuses femmes, mais à tes yeux, elle est parfaite comme elle est. Tu as la silhouette svelte d’une mannequin. Tu sais que si tu l’avais voulu, tu aurais put faire carrière dans ce milieu. Mais faire la pimbêche qui pose devant un appareil photo, ce n’est pas pour toi !  Toi, tu as besoin de piment dans ta vie. Tu as décroché ce job à la radio, juste pour avoir un job. Tu étais curieuse et finalement, tu l’aimes bien ce boulot. Sans doute plus que ton frère avec les petits boulots qu’il enchaîne. Mais des boulots qui vous servent. Car les gens aiment parler. Et ce soir, c’est lui qui a entendu parler de cette soirée où vous avez l’intention de vous rendre. C’est lui qui a eu cette idée, ce plan que vous avez monté.

Un plan parfaitement orchestré pour un rôle que tu vas jouer. Cela t’excite ! Et pour entrer dans ton rôle, tu enfiles cette perruque, comme tu adores le faire lorsque vous sortez pour arnaquer. Tu mets ce rouge à lèvre foncé, te donnant un air sombre et mystérieux. Tu viens prendre ton frangin dans tes bras alors que vous répété une dernière fois.
« On entre séparé, on repart séparé et entre temps, on plume tous ces pigeons ! C’est noté ! Ils sont riches, mais il faut viser le plus faible. Car celui qui donnera donnera l’impression aux autres d’être radins de ne pas donner. On ne doit pas commencer avec celui-ci, il ne donne pas de façon généreuse. Il fait des dons juste dans l’intérêt de faire baisser ses impôts ! Une sacré tête de con ! Mais ce soir, il ne va pas nous échapper ! On est partit ? »
En route ! Tu es la première a passer les portes de cette grande résidence. Cette soirée va être du grand cinéma ! Du grand Lovett ! Dans cette robe en soie et en dentelle, couverte d’un manteau en fourrure, tu te fais déjà remarquer. Perruque blonde, chapeau noire, tu souris à cet homme qui te remarque. Pourtant, tu ne dois pas te laisser distraire. Tu attrapes une coupe de champagne. Même si vous ne gagnez pas autant que ce que vous vous fixez, tu as bien le droit de profiter. Pourquoi te priver de cette douce boisson pétillante. Tu te mêles aux invités, rigolant de tel ou tel blague. Te faisant passer pour une femme comme une autre. Du coin de l’oeil, tu vois arriver ton frère. Mais tu attends son signe pour l’approcher. Venant vers lui en le draguant, comme elle l’aurait fait avec un autre. Tu te fais tentatrice, te rapprochant de lui comme si il était cet homme que tu ne connaissais pas et avec lequel tu commences à faire doucement connaissance. Puis soudainement, le signe. Il est l’heure ! Tu te lances alors, tu prends un faux air de femme qui se sent mal soudainement. Qui se sent habitée d’un esprit et tu le fixe, tu le pointes du doigts alors que te te tiens dans les bras d’un autre convive qui te soutient alors que tu simulais ce malaise.
« Vous ! Elle a un message  pour vous ! Votre copine… Non, votre ex-copine… Elle est morte… Elle veut que vous sachiez que ce n’est pas vous. Elle ne vous en veut pas pour l’accident. Ce n’était pas votre faute. Vous devez arrêter de vous rendre coupable ! »
Tous les regards se tourne alors sur toi, sur vous. Bingo ! Tu vois cette femme, dans son regard, son intérêt. Cette femme qui vient juste de perdre son fils. Elle sera votre première cliente. Votre première victime !

Fallon trouvait sa sœur magnifique dans sa robe de soirée. Il était admiratif et elle était la seule à représenter la féminité incarnée au sein de la famille. Bien longtemps, leurs parents l'avaient habillé en robes et autres tenus représentant la petite. Fall n'avait jamais réussi à apprécier ces tenues. Il pouvait aujourd'hui en mettre pour le délire et pour montrer qu'il était non binaire, ne voulant pas rentrer dans une case définie, mais il se sentait bien dans un corps masculin. Sa transition était loin d'être terminé, il aurait besoin toute sa vie de suivre son traitement. Néanmoins, cela en valait la chandelle. Le jeune homme serait fier de participer à cette soirée en costume. Toujours fourrés ensemble, les jumeaux récitèrent leurs plans qu'ils connaissaient sur le bout des doigts. La marche d'erreur devait être faible afin de ne pas faire foirer le plan. A chaque fois les Lovett jouaient avec le feu. L'adrénaline était comme une drogue aussi bien que pour sa sœur que pour lui. Fall vint se blottit dans ses bras tandis que la jeune femme continua de réciter leurs magouilles. L'arnaqueur avait le sourire aux lèvres.

« C'est parti ! »

Une autre accolade contre sa sœur comme pour se donner du courage. Fall avait toujours peur de la perdre. Une fois devant le manoir qui accueillait cette soirée mondaine, le jeune homme dû laisser entrer en premier sa moitié tandis qu'il attendit une bonne heure avant de faire son entrée. Pendant qu'il avait fait le pied de grue, Lovett avait fumé, regardé son smartphone entre autre. La patience était une valeur sure. Précipiter leur plan, les mèneraient à leur perte. En pénétrant à l'intérieur, Fallon balaya la pièce de réception du regard. Il aperçu sa moitié bien entourée. Cette dernière s'approcha de lui après que le jeune homme lui ait fait un signe discret. Fall fit mine de ne pas la connaître et se laissa aller sous son charme. Après de longues minutes à converser de la pluie et du beau temps, des convives, l'arnaqueur fit un signe discret à sa jumelle. Leur tragi-comédie digne d'une pièce de théâtre, pouvait commencer. Pheelia dans son rôle de la médium et lui transmit le fameux message de sa pseudo petite amie décédée. Sa sœur était parfaite, il avait limite la pression dans la mesure où il avait peur de ne pas être convaincant. Fall fit la personne choquée, déroutée avant de penser à quelque chose de triste. En l'occurrence ici, c'était son internement dans un camp de conversion. Des larmes vinrent couler le long de ses joues. Lovett n'aimait pas se sentir faible, mais pour son rôle de fiancé meurtri, il n'avait clairement pas le choix. Leur petite scène sembla attirer l'attention, ils n'avaient plus qu'à continuer.

« ...Comment...comment...est-ce possible ?....comment le savez-vous ?...C'est de ma faute si elle est morte...ce n'est pas possible... »

Fall attendait de sa sœur qu'elle lui invente littéralement une vie que ce soit le prénom de sa petite amie, des détails inventés de toute pièce. Une femme était intéressée par la vie après la mort après le décès de son fils s'empressa de demander si Pheelia avait également un message pour elle. Fallon voyant qu'elle risquait de faire tourner les faux dons de sa sœur comme du bénévolat, décida de prendre les devants : « Dites m'en plus, je vous en prie. J'ai 500 livres à vous donner maintenant. » il les sortit de sa poche. « Je veux pouvoir lui dire un dernier au revoir... » Le tout en gardant les larmes aux yeux et en sanglotant comme un enfant.

C’est partie ! L’opération dépouiller les riches et crédules est lancée ! Habillée de ta belle robe de soie et dentelle, tu te sens belle, tu te sens puissante. À l’image de ces femmes riches, se pavanant dans les habits de luxe que tu leur envies. Mais toi, toi tu peux dire que tu réussi seule, ou plutôt sans l’aide d’un mari fortuné. Tu es fière de qui tu es, de ce que tu fais. Tu aimes ce métier caché que tu fais avec ton frère. Vous êtes ce binôme, ces complices. Vous n’avez pas besoin de vous parler pour vous comprendre, pour vous entendre. Un regard vous suffit. Pas besoin de vous sourire ou de vous dire les choses. Parfois, les mots ne font pas tout. Et c’est sans doute ce lien entre vous, ce lien qui vous unis l’un à l’autre depuis le jour de votre naissance, qui fait que vous êtes si proches. Tu serais prête à tout pour lui. Tu as toujours été prête à tout pour ta moitié. Pour ton prince, comme tu aimes le surnommer. Souvent, les gens ne comprennent pas toujours ce qui vous relis, ou pourquoi tu lui donne ce surnom, imaginant que vous puissiez avoir des sentiments l’un envers l’autre. Trouvant cela dégoûtant, vous jugeant de vous aimer ! Mais l’amour qui vous unis, ce n’est pas un amour d’amoureux. C’est un amour bien plus fort que cela. Tu déambules dans cette foule de gens, sans lui. Tu sais qu’il ne va pas tarder et pourtant, ne pas être avec lui dès le début d’un coup, comme vous en avez l’habitude, te stresse. Tu n’en laisses pourtant rien paraître, riant, jouant la femme qui se laisse séduire facilement. La femme qui entre dans le jeu de ces hommes, de ces femmes. Tu joues ton rôle à la perfection. Puis il entre. La pièce s’illumine, comme à chaque fois qu’il est avec toi. Tu te sens mieux. Vous allez pouvoir commencer votre petit numéro et quel grand numéro. À son signal, tu te lances. Pauvre femme épleurée qui peut entendre les esprits. Et ton propre frère sera ta première victime. Ta fausse victime. Tu balances ton texte apprit par coeur. Répété durant des heures avec lui. Et il en fait de même. Vous êtes parfait.
« Elle le sait, je le ressens. Elle sent votre culpabilité à son égard. À sa mort et c’est cela qui l’a rattache encore à vous jeune homme ! Je ne pourrais vous expliquer comment je le ressens, depuis mon plus jeune âge, je ressens des choses, des sentiments et lorsque je me concentre sur cela, j’arrive à entendre cet esprit que vous maintenez encore dans ce monde qui n’est plus le sien. L’esprit de votre ancienne fiancée est tranquille, car elle ne vous tient pas pour responsable. Elle est en paix, elle est partie en vous aimant et vous l’aimiez. Elle souhaite désormais votre bonheur ! Je peux encore ressentir tout l’amour qu’elle vous porte et tout l’amour que vous lui portez. »
Tu viens poser ta main sur lui, sur son coeur, fermant les yeux. Tu fais ton cinéma, tu fais comme si tu avais ce besoin de te concentrer, de te rapprocher pour mieux ressentir les émotions. Alors que ce n’est qu’un texte que tu récites. Jusqu’au moment de l’argent.

Tu fais semblant de ne pas comprendre. Tu fais semblant d’être outrée par cet argent qu’il te tend. Cet argent qui est le vôtre. C’est tout ce qu’il vous reste en monnaie du moins. Et tu refuses !
« Mais… Pourquoi me donner votre argent ? Je ne veux que vous aider jeune homme. Vous et elle ! Vous en avez besoin. Vous n’êtes d’ailleurs pas les seuls de cette pièce... »
Tu promènes ton regard sur la foule, insistant sur cette dame qui sera votre première vraie victime. Vous avez bien étudié sa vie, tu sais qu’elle a perdu son fils. Lui aussi, mort dans un accident de la route alors qu’il quittait le domicile familial. Il roulait beaucoup trop vite et avait bue. Il n’est pas difficile de supposer qu’il venait de se disputer avec sa mère ; Et à voir sa tête, l’expression dans son regard, tu sens qu’elle se tient pour responsable. Tu le sens qu’elle se croit concernée par tout ce que tu es en train de dire. Mais elle n’est pas la seule. Il y a cet homme et cette femme aussi. Mais le plus pourri d’entre eux n’est autre que votre hôte pour cette soirée. Cet homme dont la maîtresse s’est donné la mort alors qu’elle attendait leur enfant… Il n’est pas bien compliqué de deviner pourquoi… Et il sera votre meilleur proie. Il ne voudra pas que tu parles et dans son regard, tu le vois s’inquiéter. Mais pas assez encore pour que ce soit son tour.
« Je ne cherche pas l’argent ! Si vous voulez faire un don, alors faite les pour les enfants. Vous connaissez sourire d’enfant ? Cette association est faite pour aider les enfants sans famille qui se retrouve à l’hôpital. Je vous en prit, donnez leur cette sommes, je n’en ferais rien ! »
Bien sûr que Fall connaît, puisque c’est une association que vous avez monté tous les deux. Dans l’unique but d’attirer la sympathie des gens pour mieux gagner votre vie quand vous ne volez pas simplement les portes-feuilles. Et ce soir, c’est sans doute le mieux à faire ! Tu te fais alors interpeler par cette dame. N’osant pas te poser la question qui lui brûle pourtant les lèvres.
« Votre fils vous aime. Lui aussi ressent votre culpabilité. Mais cette dispute, ce n’est pas votre faute. Il sait désormais, il comprend que vous ne vouliez que l’aider, que vous ne vouliez que son bien à propos de cette addiction qu’il avait et qui faisait peur ! »
Tu vois dans ses yeux, comme elle se sent soulagée. c'est si facile de les berner et cela t'amuse tant !

C'était le moment de jouer la comédie. Fall prenait son rôle de petit-ami anéanti par la mort de sa pseudo copine. Fort heureusement, cette situation ne s'était jamais produit. Peut-être que s'il avait perdu un être cher, il ne jouerait pas de la sorte sur ce sujet. Leur scène semblait fonctionner, les convives avaient l'air d'y croire. Les larmes aux yeux, l'air triste et l'incompréhension face à ces fausses révélations pouvaient se constater dans son regard. Sa jumelle vint poser sa main sur son cœur comme pour intensifier le message. Délicatement, Fall posa également sa main sur la sienne, un geste pour l'encourager dans son mensonge.

« ...Je vais essayer....de la laisser partir...c'est tellement difficile... » il continua de pleurer silencieusement : « Merci...merci sincèrement...je me sens plus...léger...votre aide va me permettre d'avancer.... » Et concernant l'argent qu'il venait de lui donner, argent volé lors de leur dernière magouille bien évidemment, il ajouta : « J'insiste...vous venez de m'enlever d'un poids... »

Digne de deux belles drama queen ! Sa jumelle jouait les femmes outrées alors que cet argent, la jeune femme ne le refusera pas par la suite. Fallon remarqua que sa sœur avait repéré sa prochaine victime. Tout leur tour serait entre ses mains habiles, mais il serait là pour l'épauler si jamais Pheelia venait à avoir un trou dans son texte ou dans son improvisation. Le jeune homme enleva la main de sa sœur de sa poitrine et lui donna l'argent qu'il referma dans sa main.

« Dans ce cas donnez-les à cette association, ils ont besoin d'être aidé eux-aussi. Merci beaucoup mademoiselle. »

Fallon vint avec le revers de sa veste de costume s'essuyer les larmes. De vraies larmes bien que le sujet n'était pas le même. Son attention se porta ensuite sur leur victime. Les paroles de Pheelia furent rassurantes pour la mère de famille. Cette dernière y croyait dur comme pierre. D'un côté Fall se disait qu'ils ne faisaient pas totalement le mal dans cette arnaque puisque d'un côté, il permettait aux riches de mieux pouvoir dormir à la fin de la soirée. Il valait mieux le voir ainsi non ? Au moins ils continuaient d'avoir bonne conscience. Tandis que sa moitié continuait de passer à sa seconde véritable victime et que l'argent commençait à être donné, un invité qui n'était pas prévu dans leur petite combine et qui avait l'air septique, demanda à avoir lui aussi un message. Fall jeta un regard en direction de sa sœur. Cela sentait le roussi. Deux options se proposaient à eux. La première était d'interrompre l'invité, Fall pourrait feindre avoir besoin à tout prix d'un autre message, mais ce procédé risquait de mettre en péril leur comédie. La seconde option était plus discrète. Le jeune homme allait fouiller dans les poches dudit invité pour y prendre son portefeuille. Généralement, les gens mettaient toujours dedans des photos de leurs proches. Pheelia n'aurait qu'à meubler en attendant son signe. C'était un risque à prendre, y compris de retrouver le portefeuille sans aucune photo ou autre signe personnalisé. Le jeune homme opta pour la seconde option. Il aurait aimé se concerter avec sa jumelle, mais le temps pressé. Pheelia comprendrait ce qu'il allait faire. Discrètement et se tassant dans la foule, Fall se dirigea vers l'invité. Il attendit que sa jumelle fasse son show et vola discrètement le portefeuille, il l'ouvrit et aperçu une photo d'un homme âgé. L'arnaqueur tourna la photographie et y vit une date. Fallon essaya de faire rapidement le lien avec la carte d'identité de celui-ci avant de tout rendre à son propriétaire. Toujours en laissant sa jumelle meubler, il revint discrètement vers elle et lui murmura : « Père et armée. » . Lovett espérait ne pas avoir merdé avec cette déduction et que Pheelia ne merderait pas doublement. Fall était tendu, mais c'était les joies de l'adrénaline.