pretty woman - bast

« C'est bon, tu peux rentrer. Je prendrai un taxi. »

La porte de la voiture luxueuse est refermée derrière lui alors qu'il abandonne son chauffeur et qu'il referme plus étroitement les pans de son manteau pour se protéger du froid. Si Maxwell déteste qu'on le trimballe de gauche à droite et qu'il préfère de loin conduire lui-même sa sublime Ferrari, il sait qu'il ne doit pas trop attirer l'attention lorsqu'il se retrouve dans ce quartier beaucoup plus pauvre d'Exeter. On le dépose généralement à quelques coins de rue de l'endroit où il désire réellement se rendre, mais son chauffeur, bien qu'il sache exactement où il va, a toute sa confiance.

Lorsqu'il pousse les portes du Devil's Den, le léger hochement de tête du gardien lui rappelle qu'il ne passe plus inaperçu ici et il lui rend néanmoins sa salutation avant de s'avancer dans la pièce et de rejoindre sa banquette habituelle, dans un coin un peu plus tranquille. Les serveuses et les danseuses connaissent ses habitudes, si bien qu'on pose rapidement un verre de scotch sur la table qui se trouve devant lui et que les lèvres se font aller pour prévenir la brune de son arrivée. Elle est là, donc, puisqu'elles savent qu'il ne désire personne d'autre lorsqu'elle est là. Les horaires des filles sont parfois un mystère pour lui, mais il est toujours ravi de la retrouver, peut même patienter de longues heures à l'attendre, seul sur sa banquette.

Ses lèvres goûtent le liquide ambré alors qu'il retire lentement son manteau et qu'il déboutonne le premier bouton de sa chemise et qu'il dénoue un peu sa cravate, veston posé à ses côtés sur le tissu de la banquette.

Lorsque ses doigts glissent dans la poche de son veston, c'est pour s'assurer que le petit écrin s'y trouve encore, écrin dans lequel réside une fine chaîne dorée qu'il compte offrir à celle qui occupe si souvent ses pensées. Il sait qu'il ne devrait pas, mais c'est plus fort que lui. Bast est jeune et belle. Sensuelle et franche. Tout ce qu'il apprécie et recherche chez une femme.

Il se redresse d'ailleurs très légèrement lorsque son regard glisse sur les courbes de la brune à quelques mètres de lui, alors qu'elle se dirige vers le bar et qu'elle revient finalement vers lui, un verre à la main. Sa tête s'incline un peu dans sa direction alors qu'un mince sourire étire le coin de ses lèvres et qu'il se décale un peu pour lui laisser de la place. Ses doigts se posent inévitablement sur sa cuisse lorsqu'elle s'approche et ses lèvres s'abandonnent dans le creux de son cou en guise de bonjour.

« Tu m'as manqué. » souffle-t-il contre son oreille alors que tout son corps répond à cette présence qui l'obsède. « Tu es toujours aussi ravissante. » ajoute-t-il finalement alors qu'il prend une longue inspiration pour apaiser temporairement le désir qui le submerge et qu'il effleure sa joue du bout des doigts. Il se sent privilégié, Maxwell, même s'il est amplement conscient qu'elle n'est là que pour les billets de banque qu'il entasse sur la table de nuit avant de quitter la chambre. Il se sent privilégié qu'elle le choisisse, elle aussi, même s'il aime croire qu'il possède certaines aptitudes que les autres n'ont pas, même s'il aime croire qu'il n'est pas comme les autres. « Qu'est-ce que tu bois ? » l'interroge-t-il alors qu'il prend une petite gorgée de sa propre boisson, les yeux toujours rivés sur elle.