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 Tasty, tasty beautiful fear (Harley - Coyote)

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Coyote Waterston

Coyote Waterston


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∴ Posts : 117
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∴ Merci à : @Chélie
∴ Âge : 31 ans
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∴ Occupation : Ingénieur son, hacker.
∴ Statut : Célibataire
∴ Place : En cavale
∴ Vice : Troubles bipolaires : de la manie à la dépression. La drogue, l'alcool, dépenser l'argent qu'il n'a pas, le déni.
∴ Free land :
La bipolarité pour les nuls:

∴ Triggers, refuse de jouer : Pédophilie, Zoophilie, Viol, Scène de sexe crue, Scène de pendaison et surtout manger des légumes...
∴ Warnings, va être amené.e à jouer : Violence psychiatrique

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MessageSujet: Tasty, tasty beautiful fear (Harley - Coyote)   Tasty, tasty beautiful fear (Harley - Coyote) EmptySam 12 Déc - 20:28


Ma paume tremblante et moite se plaque contre le mur pour enfoncer la sonnette à l’entrée. Je n’aurais probablement jamais dû faire ça, jamais dû venir ici. Mais revenir vers elle, encore et encore, c’est ce que je fais toujours. La repousser ou l’adorer, tel un aimant selon la pôle vers lequel je suis tourné… Pôle nord, pôle sud. Pôle maniaque ou pôle dépressif. Qu’elle n’en doute jamais, je reviendrais toujours près d’elle, à ses pieds pour la supplier ou pour l’envoyer sur les roses, comme toutes ces personnes qui ont un jour essayé de m’aider. Sauf qu’elle, elle ne peut pas me tourner le dos comme tous les autres, parce qu’elle est ma thérapeute, parce qu’elle n’a aucun affect à mon égard… Parce que tout ce que je peux lui dire pour essayer de la détruire parfois ne peut pas l’atteindre… Pas vrai ?

Que je revienne ce soir n’a rien d’exceptionnel dans ma manière de “gérer” ma psychose. À une différence près. Ici, ce n’est pas son cabinet, ici, c’est juste inadapté. Irrespectueux et certainement terrifiant pour elle. Mais comment résister à ce besoin vital d’être ici alors que cela  a été un véritable jeu d’enfant pour moi de retrouver son adresse. Uniquement en partant de son numéro professionnel, la magie du web. Toutes nos vies sont sur la toile. Y disparaitre est quasiment impossible une fois que l’on a commencé. Et quand l’on commence, on est loin d’imaginer qu’un jour ça nous fera du tors, le jour où vous aurez besoin de disparaitre pour une raison ou une autre… Ce sera tout simplement impossible.

La douleur est insoutenable, mes muscles se crispent douloureusement le long de mon dos, de mes jambes, m’obligeant à trembloter comme une misérable feuille d’érable à l’aube de l’hiver. Pourvu qu’elle réponde, pourvu qu’elle soit là.

D’habitude la nuit je m’en prend à Vil, mon colocataire, quand les angoisses nocturnes arrachent des hurlements dans mon sommeil trouble. Il est là pour me calmer, pour me secouer, pour m’injecter parfois la seringue retard que je tente tant bien que mal d’esquiver. Mais Vil enchaine les gardes de nuit cette semaine, il me laisse seul face à ma folie. Ce monstre qui se cache dans mon ombre, qui grandit, prêt à m’engloutir. La folie gagne toujours sur moi, tôt ou tard, d’une manière ou d’une autre… Elle me défini sans que je ne puisse être qui que ce soit d’autre que le diagnostic posé neuf ans plus tôt.

Alors quand la porte s’est ouverte, la lumière de son logement éclaire mon visage que j’ai griffé quelques dizaines de minutes auparavant furieux de ne pas parvenir à enfiler mon manteau et maintenant, je suis trempé jusqu’aux os. Mes yeux rougis par le chagrin et le froid aux pupilles dilatées par la souffrance et la peur croisent son regard.

Sa peur s’injecte dans mon cerveau, elle est terrifiée, et moi, je suis terrorisé à l’idée qu’elle me claque la porte au nez, qu’elle me laisse crever là. J’vais mourir, pas vrai ? J’vais mourir si on ne me donne rien, j’vais mourir si on me donne quelque chose. J’vais crever c’est sur, c’est pour ce soir. Pourquoi j’devrais crever seul comme un chien ? C’est pas juste…

Alors j’ai forcé sur la porte, je me suis engouffre dans le domicile d’Harley, ma psychiatre. Le corps toujours crispé par les tensions mentales qui se disputent ce qui me reste de raison. Ma bouche devient incontrôlable…

- J’ai encore fait ce rêve… J’ai recommencé. Pourquoi ça recommence ? Pourquoi est-ce que je dormais ? J’dois pas dormir ! C’est pas bon pour moi… Je le sais, mais c’est de sa faute. J’voulais pas faire ce rêve, j’voulais pas y retourner. Ils vont savoir que j’y étais… Ils vont m'butter ! Donne-moi des médicaments… J’pars en vrille c’est ça ? Il faut que tu m’en donne. J’ai oublié de les prendre… Tu peux pas comprendre… Si je les prend, j’suis pas… J’suis pas moi. Mais j’suis personne, mais si je les prend… J’deviens… J’deviens les médicaments. J’prefère encore être personne. Tu sais ce que ça fait ? Les médocs volent tout ce qu’il y a dans ma tête, ils prennent mes pensées. Pourquoi tu m’donne ces merdes ? Putain, faut que tu m’en donne…. Dis quelque chose… J’ai mal partout… J’ai encore fait ce rêve, pourquoi ça recommence et pourquoi est-ce que je dormais ? Je…

J’ai pas déjà dis tout ça ?



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Harley Wheeler
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∴ Âge : 31 années de souffrance, de torture, de douleur.
∴ Occupation : psychiatre, le comble pour une fille comme toi.
∴ Statut : avant de pouvoir se construire, faudrait-il que tu prennes le temps de te reconstruire toi-même, d'apprendre à t'aimer toi-même avant de pouvoir aimer quelqu'un.
∴ Place : un petit duplex avec vue sur la mer, à exwick. ou bien dans ton cabinet à écouter tes patients, à st thomas.
∴ Vice : torturée , se fait du mal pour extérioriser.
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MessageSujet: Re: Tasty, tasty beautiful fear (Harley - Coyote)   Tasty, tasty beautiful fear (Harley - Coyote) EmptyLun 14 Déc - 14:05

tasty, tasty beautiful fear ☾


Il y a de ces nuits bien plus dures que d'autres. Ces nuits où tu te retrouves plongée dans des songes, des songes cauchemardesques, des songes dont tu aimerais t'extirper aussi vite que ton inconscient t'y a conduis. Parce que quand tu te retrouves au beau milieu d'une scène, cette scène qui te glace le sang. Qui te rappelle que tu vas y passer, encore une fois. Parce que c'est toujours comme ça avec lui. Dès que tu te retrouves seule, ne serait-ce qu'un court instant, ces quelques minutes suffisent à te bousculer, te violenter. C'est un besoin qu'il a. Une obsession envers toi-même. Et là, tu le sais bien que le revers de sa main, il est pour ton doux visage d'ange. Ca calque, ça fait du bruit, ça résonne dans toute la pièce. Ce sourire de satisfaction, ce soupire de soulagement. Et comme à chaque fois, t'es impuissante, tu peux rien faire. Si tu fais ou dis quelque chose, tu te verras séparée de ta soeur, mais ça, c'est pas possible. Tu regardes autour de toi, et l'envie de lui planter ce couteau de cuisine dans le thorax brûle en toi. Ta main, elle tremble. T'es qu'une lâche, tu le feras jamais. Comment ta soeur réagirait si elle savait que c'était toi qui lui avait ôté la vie. Et Madame Wheeler, qui s'est toujours démenée pour que vous vous sentiez ici chez vous, pour que vous ailliez le sentiment d'être leurs filles. QU'est-ce qu'elle dirait si tu ôtais la vie de cet homme ? Mais c'est avec le regard froncé, et cette noirceur au creux des pupilles qu'il se rapproche de toi. Voilà que pour une fois, tu te débats, et tu t'enfuis dans ta chambre, là où tu fermes la porte, et où tu fais pression avec ton petit corps pour ne pas qu'il y pénètre. Car s'il venait à rentrer dans cette chambre, tu ne sais dans quel état tu finirais. Voilà qu'il tambourine à cette dernière. « Non... Non... Nooon ! » Tu hurles.

Tu trembles. Toudoum, toudoum, toudoum. Ton palpitant lui, il n'en peut plus, il tape si fort que tu pourrais entendre chaque pulsation. Il y a aussi ce bruit qui résonne dans ta demeure. T'as chaud, tu transpires, mais qu'est-ce qu'il se passe. Encore une cauchemar. Mais ce bruit. Pourquoi persiste-t-il alors que tu es réveillée ? Il est quelle heure, trois heures du matin. Bordel, qui fait tout ce vacarme ? Qui est entrain de s'acharner sur le sonnette. T'as la boule au ventre. T'es mal réveillée. Tu te sens pas bien. Tu te sens angoissée. Ce cauchemar t'as littéralement retourné. Ca semblait si vrai. Si réel. T'en as marre de le voir s'immiscer dans tes nuits. Tu aimerais pouvoir dormir, calmement et sereinement, mais ce n'est pas évident. Tu ne contrôles pas tes rêves, ou plutôt tes cauchemars. Tu descends rapidement, pour te retrouver devant ta porte d'entrée. Tu n'en reviens pas. Hein.. Quoi... Tu ne comprends pas. Ton patient. Qu'est-ce qu'il fait là. Tu fermes les yeux une demie seconde, avant de les ré-ouvrir, pour être sûre que tu ne rêves pas. La demie seconde qui lui suffit à s'immiscer dans ton cocon. Voilà qu'il pénètre ta bulle, ton espace. De quel droit. Tu le vois bien à son facies que ça ne va pas du tout. « Comment est-ce... » Mais t'as pas le temps de finir ta phrase, qu'il te coupe la parole, et part dans une tirade dont tu ne comprends que le tiers de ce qu'il dit. Des bouts de phrase prononcées, sans une véritable cohérence. Nul doute qu'il est en pleine crise. Le problème, c'est qu'encore une fois, cela fait un certain temps qu'il a disparu de la circulation, qu'il ne vient plus à ses séances, convaincu que de toutes les façons, tu ne lui aies d'aucune aide. « Coyote, hey, on se calme » Que tu lâches, en essayant d'être la plus posée possible. Tes mains viennent alors se poser sur ses avants-bras. Tous ces muscles sont crispés dû à sa crise dont il n'est pas capable de gérer seul. Tu essaies d'à la fois le contenir, pour qu'il se recentre, principalement sur ta voix, pour le sortir de cet état second, et le rassurer aussi. « Tout va bien, vous n'êtes pas seul. Ca va aller. Essayez de vous concentrer sur ma voix. Arrêtez d'écouter ce brouahah intérieur. Dites-moi, comment vous avez trouvé mon adresse ? » Tu lui demandes alors, pour qu'il parvienne à se concentrer sur autre chose. Qu'il se recentre sur le moment présent, le fait d'être chez toi. Evidement, cette question n'a pas été posée au hasard. Bien sûr que tu te demandes comment il est arrivé ici. S'il y a bien une chose qu'il ne t'était encore jamais arrivé dans ta carrière de psychiatre, c'était bien de te retrouver face à un patient devant ta porte d'entrée.

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MessageSujet: Re: Tasty, tasty beautiful fear (Harley - Coyote)   Tasty, tasty beautiful fear (Harley - Coyote) EmptySam 19 Déc - 19:37

À l’instant où la porte s’est ouverte, je me suis engouffre dans cette lumière, dans cet espoir de recouvrer la raison, de parvenir à planter mes griffes dans le plan de la réalité. Je ne veux pas faire attention à l’incorrection de mon comportement, je m’excuserais plus tard, je suis devenu fort à ça. Le champion des excuses. Il a bien fallu que je le devienne, parce que rien de ce que je fais n’est normal, parce que je suis coupable de ne pas savoir être responsable de mes actes. Coupable d’être bipolaire. L’injustice sans fin de la maladie mentale. Un cancéreux ne demande pas pardon de pourrir de l’intérieur.

Lorsque ses mains se sont posées sur mes avants bras, glacés, car je suis parti de chez moi comme une furie, sans prendre la peine de me couvrir. Je me suis crispé d’avantage à son contact, bien que cela semblait impossible que mes muscles se figent davantage. Je claque légèrement des dents avant de m’habituer, de sortir de la torpeur face à l’idée d’être à nouveau enfermé quelque part. Je ne veux plus y aller… Je ne peux plus.

Mes pupilles s’agitent dans les globes blancs de mes yeux paniqués avant qu’ils ne se figent sur le visage de la thérapeute. J’ai besoin d’elle. J’ai tellement besoin d’elle. C’est une douleur insoutenable, c’est une torture pour mon âme que de l’admettre une fois encore. Admettre que je ne m’en sortirais jamais, que la maladie ne s’envolera pas par miracle, que l’on peut essayer d’étouffer les symptômes, tenter de frôler la normalité.

Me concentrer sur sa voix, sur cette mélodie si douce. Je retourne mes paumes moites pour attraper moi aussi les avant-bras d’Harley. Je me retiens de planter mes ongles dans sa peau douce, j’ai déjà balafré mon visage, mais elle ne mérite pas d’être esquintée. Elle n’est pas défectueuse comme moi, non, elle a l’air si parfaite… Elle qui peut tout résoudre chez moi, pas vrai ? Qu’est-ce qu’elle attend pour m’éteindre avec ces médicaments ?

- Non… Non… Ça… Ça n’ira jamais.


Fataliste ou réaliste ?

- Je l’ai trouvé… Trop facile.

Mais on s'en fout de ça, n'est-ce pas ?

Pourquoi faut-il que le monde s’effondre ainsi à chaque fois ? J’étais si fort, si grand, si capable. Je ne suis plus rien, poursuivit par les ombres de mes échecs. Je me suis endormi et j’ai encore rêve de cette nuit-là. J’entend les coups de feu, je sens mon cœur qui se serre alors que mes yeux paniqué fouillent la foule. Je sens qu’on m’emporte, qu’on m’éloigne loin de la scène de crime, j’ai besoin de la voir… L’amour de ma vie… Mais je ne l’ai revu que sur la table d’un médecin légiste. Son ventre si rond abritant mon fils soulève le drap au point qu’il devient trop court pour couvrir ses pieds.

- J’t’en supplie aide-moi…


Que je lâche dans un souffle, resserrant mes mains un peu plus fort sur ses bras alors que mes paupières se gorgent de larmes. Je ne sais pas quoi faire pour que ces pensées, ces souvenirs repartent là où elles étaient. Dans l’oubli.

- Aide-moi à oublier. J’ferais n’importe quoi…


Est-ce que je me ferais enfermer à nouveau ? J’en suis terrifié, mais à cet instant je serais incapable de refuser, c’est bien à cause de ça que je me suis retrouvé si souvent en service de psychiatrie, voyant s’envoler ainsi tellement d’années de ma vie. Ma liberté j’y tiens, mon droit d’avoir une vie, d’exister, de ne pas être qu’une pathologie. Je m’agrippe à elle, comme je l’ai déjà fait des dizaines de fois avant de la rejeter comme une moins que rien, comme une empêcheuse de vivre, une moralisatrice, une castratrice ! Lui tournant cruellement le dos, donnant un violent coup de pied dans tous les efforts que nous avons faits, dans tous les progrès réalisés pour retomber toujours plus bas.

- J’suis une cause perdue, pas vrai ? Tu vas m’laisser tomber…

Alors je n’aurais plus qu’à crever.
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MessageSujet: Re: Tasty, tasty beautiful fear (Harley - Coyote)   Tasty, tasty beautiful fear (Harley - Coyote) EmptyMar 22 Déc - 22:23

tasty, tasty beautiful fear ☾


Te sortir de ce cauchemar était probablement la meilleure des choses qu'il puisse t'arriver. Cependant, te faire réveiller de la sorte, il en était tout autre. L'angoisse que tu pouvais ressentir au cours de ce cauchemar t'avais littéralement retourné lorsque tu t'étais réveillée en sursaut, suite à des bruits de sonnette en continu. Tu étais tellement paumée, que tu avais du mal à discerner le vrai du faux. A tel point que lorsque tu avais ouvert les yeux, et que tu avais entendu ce bruit incessant, tu en étais venue à te demander si ce n'était pas lui qui était entrain de s'acharner sur ta sonnette. Heureusement, la réalité te rattrapait très vite. Et l'hypothèse que cela puisse être cet homme derrière ta porte d'entrée était tout bonnement impossible. Fort heureusement pour toi. Sinon, l'angoisse reprendrait de plus belle. Cependant, tu étais soucieuse de savoir qui pouvait venir sonner à une heure pareille chez toi. Il était tout de même presque trois heures du matin. Tu espérais que ce soit pour une bonne raison. Toutefois, tout ce que tu espérais c'était de ne pas voir la police sur le pas de ta porte, car cela serait signe de mauvais présage.

Si toutefois tu espérais que ce soit pour la bonne cause, tu fus littéralement tétanisée, lorsque tu te retrouvais face à l'un de tes patients. Et pas des moindres. Tu avais du mal à y croire, te demandant si finalement, tu n'étais toujours pas entrain de rêver. Mais non, tu avais quitté le royaume des songes pour te retrouver face à la réalité, et surtout, face à un Coyote totalement désemparé, qui s'était glissé à l'intérieur de ton cocon sans y avoir été invité. Tu avais pris rapidement soin de fermer la porte pour éviter de ne laisser le froid rentrer dans la maison, avant de l'écouter. Il était en pleine crise, il n'y avait nul doute. Le problème avec Coyote, c'était son instabilité qui l'empêchait d'être assidu et de suivre les séances à la lettre. Coyote, il était ce genre de personne qui va venir aujourd'hui, parce qu'il en a vraiment besoin, parce qu'il perd le contrôle de lui-même, et puis, quand la réalité le rattrape, il t'envoie presque chier en pleine séance, et disparaît pour une durée bien indéterminée. Et quand tu t'y attends le moins, il pointe de nouveau le bout de son nez. Parfois, t'aurais envie de le secouer, mais tu es bien trop professionnelle pour ça. Même si tu considères que Coyote lui, en aurait bien besoin. Malheureusement, tu ne peux pas le forcer à suivre tes séances à la lettre. A se présenter à chaque fois que tu lui as programmé une séance. Et pourtant, bien que tu t'en prennes parfois plein la tête, tu acceptes toujours de t'occuper de lui. Tu pourrais littéralement baisser les bras avec lui, ça serait totalement compréhensible, quand on connaît vraiment Coyote. Surtout que tu as des années de pratique avec lui. Tu sais comment il est, tu sais comment il fonctionne. Et surtout, au fond de toi, tu sais qu'il reviendra toujours. Parce qu'il a besoin de toi. Il te l'a répété bon nombre de fois, dans ses pertes de contrôles.

Il n'a pas le droit d'être là, tu le sais aussi bien que lui. Et pourtant, tu l'autorises à rester là. Parce que t'es comme ça toi. Tu ne peux pas le laisser sur le pallier de ta porte, à essayer de se calmer tout seul. Parce que tu sais pertinemment qu'il n'y arrivera pas. Enfin, si, tu sais qu'il en est capable, seulement, il ne s'en donne pas les moyens. Au delà d'avoir crée une dépendance aux anxiolytiques, c'est envers toi qu'il a également crée une dépendance. Tu ignores la source de cette dépendance, mais quand tu l'écoutes, il n'y a que toi qui peut le sauver. Et Dieu seul sait que tu essaies de mettre tout en oeuvre pour y parvenir, que tu aimerais le sauver. Tu aimerais l'extirper de cette noirceur dans laquelle il vit quotidiennement. Mais tu as l'impression que quand tu commences à l'aider à sortir la tête hors de l'eau, il ne peut s'empêcher de te repousser, et de se laisser de nouveau couler dans les profondeurs de l'abyme. Comme s'il y avait quelque chose en lui qui l'empêcher de pouvoir s'en sortir. Et il semblerait qu'il ne se considère pas assez fort pour y parvenir, mais quand tu lui tends la main, il finit toujours par la lâcher. « Je ne pourrai malheureusement jamais t'aider à oublier tout ça Coyote, et tu le sais aussi bien que moi. Mais je peux t'aider à accepter pour aller de l'avant. Tu en es capable » Tu lâches, à l'attention de ce dernier, quand soudainement, ses doigts se referment sur ta peau, créant une certaine douleur sur cette dernière. « Doucement, tu me fais mal... » Que tu lui dis, de la manière des plus douces possibles, pour ne pas le brusquer. Pour ne pas qu'il se sente attaqué. « C'est ce que tu essaies de te persuader. Et moi, je reste persuader que tu peux t'en sortir. Il faut seulement t'en donner les moyens... » Tu secoues la tête. Tu sais que tu es censée avoir une certaine distance professionnelle avec tes patients. Que l'affect n'est pas censé prendre le dessus sur le professionnalisme. Que tu n'es pas censée t'attacher à tes patients. Mais malheureusement, tu n'es pas un robot. Tu as un coeur et une âme. Et Coyote. Ca fait des années que tu le suis, ça fait des années que tu l'accompagnes dans son quotidien, malgré ses allers et venues intempestifs. Alors oui, tu l'apprécies. « C'est mal me connaître si tu penses que je pourrais te laisser tomber » Et puis, il faut dire que tu étais sacrément têtue, et tu voyais en chaque cause perdue, comme il le disait si bien, une lueur d'espoir. Et toi, au fin fond de cette bien sombre âme qu'il dégageait, tu voyais cette petite lumière. Elle venait de loin, mais tu la percevais toi. « Viens, on ne va pas rester à l'entrée » Lui tenant toujours l'avant-bras, tu l'entraînais avec toi jusque dans le salon. Il avait la peau glacée, qu'il t'en donnait presque la chaire de poule, frileuse que tu étais. « Tiens couvres-toi » Tu lui dis, tout en déposant un plaid bien chaud, et tout doux sur ses épaules et sur ses avant-bras, froids comme la glace. « Est-ce que tu veux une boisson chaude pour te réchauffer ? » Tu lui proposes, pour essayer de lui changer les idées. Afin qu'il parvienne à faire redescendre toute cette pression qui lui avait fait perdre la tête.

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MessageSujet: Re: Tasty, tasty beautiful fear (Harley - Coyote)   Tasty, tasty beautiful fear (Harley - Coyote) EmptyMer 23 Déc - 22:46

Oublier, effacer, au moins anesthésier… Amoindrir mes émotions, taire mes pensées. J’ai besoin qu’elle fasse cela pour moi, parce qu’elle a ce pouvoir sur moi sans que je ne sache comment ni pourquoi. Bien sur, dans quelques semaines je lui cracherais au visage que je n’ai pas besoin d’elle en cessant de franchir la porte de son cabinet, mais ce soir, j’ai besoin d’elle... À tel point que j’ai franchi la porte de chez elle.

Je tremble face à ses mots, je suis ce soir, si fragile.
Mes pupilles s’agitent d’inquiétude, de désespoir.

- Aide-moi…


Que je souffle entre ses mots. D’un œil extérieur on pourrait croire que je suis buté, que je n’écoute pas, mais c’est loin d’être le cas et elle le sait, sans quoi elle ne gâcherait pas sa salive. Elle est cette personne unique en cette terre à connaitre par cœur mes réactions, mon comportement. Pas parce qu’elle me connait personnellement en tout point, mais parce qu’elle a parcouru les livres, parce qu’elle s’intéresse sincèrement aux cas comme moi.

La preuve que j’écoute est probablement mes doigts qui relâchent leur pression alors qu’elle souligne que ma poigne est trop forte, je n’ai jamais voulu lui faire de mal… Je ne veux pas qu’elle m’abandonne elle aussi, je ne le supporterai pas.

- J’veux pas… J’veux oublier… Ou je veux qu’elle revienne…

Deux choses impossibles que mon cœur désire. J’ai ce souvenir enchanteur de ma vie avant le drame, avant ces huit minutes de fusillade qui m’ont privé de celle qui me rendait meilleur, qui me faisait sentir comme étant capable de mener une vie comme tous les Hommes. Elle croyait en moi au point de faire de moi un père. J’avais tant évolué, tant surmonté, j’avais bravé mes addictions et appliqué un suivi régulier, m’accrochant malgré la souffrance, encouragé par ce ventre qui ne cessait de s’arrondir… Aimer… Être aimé. Cela semble si lointain, ça semble désormais inaccessible. Interdit. Maudit.

Mes pas sont saccadés, la démarche est bancale alors que je m’efforce à la suivre. Mon corps me fais si mal, chaque muscle est tendu, mes os semblent bouillir. Aucune maladie physique ne présente ce genre de symptômes, tout ça c’est dans ma tête, mais le pouvoir du mental me torture des pieds à la tête.

Mes paupières glissent sur mes globes humides alors que la sensation de douceur imprègne ma peau, un contraste avec mon âme qui me chamboule. Ce cocon de tissu, un toit pour mes émotions. Je resserre les pans autour de mon corps comme un vieillard, prenant une seconde pour ressentir mon être dans son ensemble et non pas comme des morceaux douloureux maintenus les uns avec les autres. Cette peau froide, ce cœur qui bat, cette douleur lancinante que je peux étrangement localisé derrière mon front. Toutes mes pensées s’agglutine là, elles demandent à surgir, à se déverser sur le monde qui ne le comprendrait jamais. À quoi bon ?

J’ouvre les yeux, alors qu’une éternité semble s’être écoulée qui ne fut en réalité qu’à peine trois secondes. Son visage de sauveuse qui me fait face semble être la plus belle chose que j’ai vu en cette sombre journée, si seulement je pouvais être comme elle.

- J’mérite de souffrir, pas vrai ? C’était ma faute…


Si je n’avais pas travaillé comme un dingue sur ce spectacle, jamais je n’aurai eu un billet en premier rang pour elle, jamais elle n’aurait été en première loge pour se faire tirer dessus. J’ai tout gâché, comme je gâche toujours tout. Je ne mérite pas de vivre, cela aurait dû être l’inverse. C’est moi qui devrait être sous terre.

Dans une lenteur extraordinaire je bascule ma boite crânienne vers mes épaules, laissant mon regard couler vers le plafond. Ma gorge se serre, laissant glisser ma pomme d’Adam au passage de ma salive, je contiens l’envie d’hurler, de détruire tout autour de moi comme je le fais maintes fois dans ma chambre, mon appartement et une paire de fois dans son cabinet. La perte de contrôle, l’envie de souffrir plus forte que celle de mourir.

J’vois au plafond les taches de sang, les marres d’hémoglobine qui s’étend… Le bruit des balles m’assourdis, mes paumes se plaquent sur mes oreilles alors que je tombe à genoux, pliant sous le poids de la culpabilité. Les détonations me transpercent, lynche le coupable.

- J’l’ai tué ! J’les ai tués !

Criais-je avant que ma voix ne se vrille en milliards de morceaux pour souffler

- J’ai tué mon bébé…


Je me fige, incapable de sortir de cette spirale déshonorante.
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MessageSujet: Re: Tasty, tasty beautiful fear (Harley - Coyote)   Tasty, tasty beautiful fear (Harley - Coyote) EmptyVen 22 Jan - 17:40

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Il est si mal Coyote. Pour avoir trouvé où tu habitais, c'est qu'il a besoin de toi. Tu sais que ce n'est pas bien ce que tu es entrain de faire. Accepter qu'un patient se rende chez toi. Professionnellement parlant, tu aurais du lui refuser l'accès à ton intérieur. Mais, avant d'être une professionnelle de la santé, tu es avant tout un être humain, et au delà de ça, tu avais ce qu'on appelle de l'empathie. Il t'était clairement impossible de le laisser sur le palier de la porte, et de lui claquer cette dernière au nez. Ca n'était pas toi ça. Alors, tu le laissais entrer à l'intérieur. Il était dans un état second. Tu l'avais probablement pratiquement vu sous toutes ces formes à Coyote. Impassible, comme si ce que tu pouvais lui dire lui passer au dessus. Têtu, bon nombre de fois où ce dernier refusait de t'écouter, prétextant que de toutes les façons, tu ne lui servais strictement à rien, que tu n'étais là que pour l'écouter, mais que tu ne lui apportais rien de plus. Parfois dans le besoin. Ca, c'était souvent en phase de crise. Quand il avait besoin de médicaments pour cesser des phases là. C'était malheureusement la première fois que tu le voyais dans un tel état. Il était totalement désemparé. Quand tu essayais de capter son regard, ce dernier était vide, ses mots étaient parfois dénués de sens. Tu savais comment le calmer. Il fonctionnait beaucoup aux médicaments. Déjà qu'il en était dépendant de base, tu ne voulais pas accentuer cette dépendance. Et puis, tu savais aussi qu'il lui arrivait parfois de vendre ou d'échanger les médicaments que tu lui prescrivais contre de la drogue. Chose qu'évidemment tu ne cautionnais absolument pas. Comment tu le savais ? Parce qu'il s'en était déjà venté, lors de ces nombreuses fois où il te crachait son venin au visage pour disparaître pendant une durée indéterminée.

Ca te rendais mal parfois. Il t'arrivait de rentrer chez toi le soir, et de ne pas parvenir à couper avec ton travail. Parce que oui, il arrivait parfois que tu penses à tes patients, ceux qui te donnaient le plus de fil à retordre, et Coyote, il en faisait parti. Ca te faisais de la peine à toi, de voir que tu avais beau donner le meilleur de toi, et bien, ça ne fonctionnait pas, rien ne changeait. Avec Coyote, c'était un pas en avant, quand ce n'était pas qu'un demi pas, et trois pas en arrière. Sa présence si irrégulière ne lui permettait pas d'avoir un suivi bien précis, ainsi, quand il revenait, c'était toujours quand il était au plus mal, alors, c'était difficile de le soigner. Il t'avait souvent dit qu'il était une cause perdue, que de toutes les façons, tu n'en ferais rien de lui. Mais Coyote, c'était un sacré challenge pour toi. Et plus il te repoussait, et te disait que tu n'y arriverais jamais, plus tu fonçais tête baisser, quitte à parfois, voir même très souvent te retrouver face à un mur.

La vie est injuste parfois, et c'est fou de voir combien tout ce que la vie nous inflige peut avoir comme conséquence sur notre mental. Coyote devait probablement avoir des terrains dépressifs, et des troubles émotionnels pour réagir de la sorte. Perdre un être cher, c'est sans doute ce qu'il y a de plus compliqué sur cette Terre. Mais perdre la personne que nous aimons, et ce devant nous, tu n'osais l'imaginer tant c'était un crève coeur. L'histoire de Coyote, tu la connaissais. Tu savais comment il avait perdu non pas un, mais deux êtres chers ce jour-là. C'était horrible, et ce dernier avait énormément de mal à passer au dessus. Le temps avait beau passé, on dit que le temps guéri les blessures, il semblerait que le temps commençait à être long pour Coyote. Et ce dernier était hanté par ces images. Il n'avait strictement rien écouté de ce que tu lui avais dis. Cette spirale infernale était une horreur. Plus tu essayais de lui changer les idées, moins tu n'y parvenais. « Coyote ! Stop. » Tu n'avais pas haussé le ton plus que ça, mais c'était simple, direct et concis. Tu voulais qu'il arrête de s'enfoncer lui-même dans ce cercle vicieux. Et c'était la seule chose que tu avais pu dire. Un ton assez sec pourrait peut-être le ramener à la réalité. Enfin, ça, c'est ce que tu espérais. « Tu n'y es pour rien Coyote. Cesses de t'en vouloir. Ce n'est pas ce qu'elle voudrait. J'imagine combien ce que tu vis est difficile, qu'il n'y a aucuns mots qui puissent soigner ta peine. Mais, tu ne peux pas continuellement t'enfoncer dans cette spirale infernale. Tu peux t'en sortir, tu en es capable. Mais pour ça, il faut que tu me laisses aussi l'opportunité de pouvoir t'aider » Lui faire la morale n'était en aucun cas dans tes projets. Tout ce que tu voulais, c'était lui montrer que tu étais là pour lui. Que la professionnelle qui s'occupait de lui depuis maintenant bien des années, serait toujours là pour lui. Qu'il te repousse ou non. Même si parfois, selon le discours qu'il te tenait, cela te faisait te remettre en question. Si tu l'écoutais, tu avais tout pour toi, tu avais la chance d'avoir la belle vie. Mais ça, ce n'était qu'une facette, il ignorait ce qu'il se cachait derrière le sourire de la psychiatre de Exeter. « Essaies de te calmer, s'il te plaît » que tu lâches d'une voix douce, et d'un ton apaisant. Ta main de nouveau posée sur son avant-bras, en guise de contenance.

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