You know who you are • Hazel & Elvie

hey homecoming queen why do you lie? when somebody's mean where do you hide?

Do people assume you're always alright? been so good at smiling most of your life. Look damn good in the dress, Zipping up the mess. Dancing with your best foot forward. Does it get hard To have to play the part? Nobody's feeling sorry for ya

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ce matin, tu as dû laisser pan encore endormi. paisiblement lové dans vos draps défaits. ton coeur s'est mit à battre très fort, comme à chaque fois que tu te le répètes. il est rentré. il est là. il ne partira plus. comme un mantra, formule magique pour te rassurer. ce n'est pas un rêve mais bien la réalité. l'homme de ta vie est revenu pour le pire mais surtout le meilleur car putain c'est tout ce que vous méritez. d'enfin pouvoir vous aimer. librement, sans entraves, sans se cacher. mais crochet n'est pas loin et les dents de ses crocos sont aiguisées. alors vous restez dissimulés dans votre cocon de sûreté. là où rien de douloureux ne peut arriver. ce matin, tu t'es levée pour aller étudier. rebosser certains dossiers de patients qui traînent depuis des lustres sur ton bureau en attendant d'être traités. t'aimes ça l'oncologie, la chirurgie. c'est ce que tu aurais pu faire dans une autre vie. parce que t'es douée, le bistouri tu sais le manier. mais t'as la chanson dans le sang, les accords qui brûlent la pulpe de tes doigts. pour l'instant, c'est la médecine qui te permet d'avancer. d'avoir un toit sur la tête et de pouvoir te souler la gueule de façon illimité. parce que t'es rentré dans les rangs, tu fais ce qu'on attend de toi sagement. juste pour qu'ils ne te coupent pas les vivres tes parents. dépendante de ce que tu cherches à rejeter. car t'es à la fois hazel et wendy. le pile et la face d'un sou abîmé.

t'es restée un long moment à la bibliothèque, le nez plongé dans les différents scans que t'as à étudier. tu traques les ombres, la moindre difformation qui pourrait t'alarmer. une radio entre les mains, tu la soulèves en direction d'un néon fatigué. tu grognes. la luminosité est clairement à chier et tu peux strictement rien déceler dans de telles conditions. alors tu prends tes clichés et file vers l'extérieur. bravant le froid pour quelques rayons solaires. tu pousses un soupir satisfait lorsqu'enfin tes yeux peuvent décrypter ce qui cloche dans les organes de mrs. reynolds. tu dois clairement avoir l'air con comme ça, à agiter ces grandes feuilles noires vers le ciel en espérant qu'elles te livrent tous leurs secrets. mais tu t'en branles, t'as l'habitude de ça pas vrai? d'être jamais à ta place, totalement décalée. l'une de tes phalanges trace les sillons nerveux plus magnifiques que jamais. inopérable. intraitable. agressive et invasive. t'es éblouie par cette tumeur maligne généralisée. par son intelligence qu'on ne peut décemment pas lui enlever. "hazel?" au début tu relèves pas. t'es trop occupée pour ça. c'est lointain, discret. "wendy?" sauf que là, ça te percutes de plein fouet. rares sont les gens à connaître ce surnom et encore plus à  l'utiliser. tu tournes la tête pour tomber sur une jolie blonde aux grands yeux clairs. tu marques un temps d'arrêt. la regarde de la tête aux pieds. tu fronces les sourcils. "what the foo'... elvie?" bordel, si y'avait bien un fantôme du passé que tu ne t'attendais pas à croiser... c'était sûrement celui-ci. ton bras toujours bien en l'air retombe contre ton flanc et t'as l'air ahurie. sans vraiment réfléchir, tu te mets à courir et la serre dans tes bras. comme un boulet de canon, tu contrôles pas ce genre d'élans toi. t'aimes toujours trop fort, trop vite, pour la vie. le temps et les événements peuvent bien essayer de te séparer des tiens, mais t'es la princesse de neverland. rien n'est impossible, rien.

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