my strange addiction (barbara)

he likes zombies, and the apocalypse.
he's got some black magic up in those fingertips,
got a gold tooth, and a shared car.
always running his mouth, yeah he's got a few scars.
(ride or die every night every day.
.. yeah he's fuckin' crazy but he's still my baby.)
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quand t'ouvres la porte et qu'tu découvres son visage, tu t'sens chuter de dix étages. ton myocarde ravale un battement quand tes billes brunes s'accrochent à celles de saul, cavalent, sur celles de saul, pénètrent, dans celles de saul. « t'as mis du temps à ouvrir. » t'es encore désorientée. tu réagis pas à la première phrase qu'il t'accorde en une semaine de temps. tu ne réponds plus d'grand chose, barbara, t'oublies les pôles quand il s'tient devant toi. on te demanderait d'aller au nord qu'tu suivrais éperdument la lueur d'son seul corps ; parce que qu'importe où tu te trouves tant que lui, est près de toi. « tu faisais quoi ? » « des muffins. » presque machinale. t'es à moitié d'paralysée depuis qu't'as ouvert la porte. t'as les yeux qui courent encore après les siens ; t'as les lippes entrouvertes et ces pulsions intérieures qui se cognent contre ta chair, qui n'ont de cesse de s'endurcir ; qui t'raniment, après ce laps de vide, cette césure qu't'as subis, cette suspension sur laquelle tu n'as eu aucune mainmise.

sait-il seulement à quel point t'as pensé à lui ?
sait-il seulement qu't'as pensé au pire, aussi ?

ses pupilles se dilatent et tu sens cette permission qu'il te donne, alors, enfin, tu poses les premiers mots qui te pesaient trop lourd sur le cœur. « mais t'étais où putain ? » d'ta voix douce et à la fois soucieuse, avec tes paupières qui s'affaiblissent quand tu souffles finalement de soulagement. il est en vie. et c'est à peu près tout c'qui compte pour toi à c'moment-là. t'oublies le reste. t'oublies les nuits blanches qu't'as passé avec son portrait comme seul possesseur d'tes pensées ; t'oublies les excès qu't'as commis pour le refouler - des tentatives vaines qu't'as même honte d'assumer ; t'oublies tout de cette torture mentale qu'il t'inflige quand il t'échappe. t'encaisses et tu t'tais barbie. parce que s'il savait il pourrait ne plus jamais rentrer. « t'aurais quand-même pu répondre à mes messages. » t'as fuis ses yeux et tourné les talons pour rentrer à l'intérieur. et c'est ta façon de l'inviter. tu le laisses fermer derrière toi et tu t'retournes pas pour lui faire face. tu regagnes la cuisine et tu sors tes gâteaux du four. pendant qu'tout de toi bat toujours trop fort. « 'salut, tout va bien, j'suis pas dans un cercueil.' » t'imagines le message qu'il aurait pu t'envoyer à voix haute ; ces quelques mots qui t'auraient rassurée. « mais t'y as même pas pensé, pas vrai ? » tu geins en t'brûlant les doigts, lâchant vivement ta plaque de cuisson sur le plan d'travail et t'emparant d'un tissu pour ceindre ton index et ton majeur. tu t'adosses alors contre le frigo, et tu l'regardes de nouveau. tu t'perds encore quand tu l'retrouves. dans le fond, tu veux pas vraiment savoir comment il a occupé sa semaine. t'as bien trop peur que la réponse ne t'achève. c'que tu relèves seulement, c'est sa capacité à t'oublier. et ça, ça t'ronge, barbie. parce que toi, y'a pas une heure où tu n'penses pas à lui. sept jours. sept jours entiers. c'est la première fois qu'il t'laisse autant. et t'as ces pics d'amertume qui te transpercent. mais t'as tes sentiments en lambeaux qui semblent des plus moindres quand, à la seule approche de son âme, renaît tout cet amour qui te surpasse.

elle faisait des muffins. t'as presque l'impression qu'elle se moque de toi, et ça serait mérité, toi qui a fui sans donner de nouvelles. c'est la première fois que tu décides de te faire oublier de tous, surtout de barbara, la tienne. tu la vois, en colère, nerveuse devant tes yeux durs qui n'expriment aucune émotion ou presque. elle te pose toutes ces questions, pendant que tu fais les premiers pas dans la maison, silencieusement. à scruter les moindres souvenirs de ce lieu, les bons comme les mauvais. tu la laisses s'exprimer, tout en la suivant comme le loup qui suivrait sa proie. t'analyses ses paroles, ses gestes nerveux et rapides. tu aurais certainement pu lui envoyer un message, c'est vrai. t'avais pas envie pourtant. tu voulais voir le manque, celui qu'elle engendrait lorsque tu te refusais de la posséder. t'as pas vraiment d'excuses, tu te sais en tort mais jamais tu ne l'admettras, pas ton genre. barbara, elle est belle en colère et dieu sait qu'elle a souvent cet air avec toi. t'as cette manie de la rendre dingue par de multiples façons, tout autant qu'elle le fait avec toi sans même s'en apercevoir. rien que dans ses mouvements, quand tes yeux s'accrochent sur ses courbes, t'es pris de la folie dont tu ne connais pas le nom. celle qui t'ensorcèle et qui t'empêche de partir. sorcière. dans ses gestes, elle se brûle. tu l'as laissé s'exprimer entièrement, décharger sa colère, cracher son venin. tu t'approches d'elle, dangereusement. tes mouvements lents te rendraient presque gracieux. tu fais durer ce moment qui semble être le dernier avant de pouvoir la toucher. sans un bruit tu refermes le fou, examines les muffins dans un sourire à peine visible. elle est là, seulement des centimètres qui te séparent de barbara. et quand tes mains viennent enlever le tissu protecteur de sa main, t'en profites pour, délicatement, examiner la brûlure. j'étais chez moi. ton regard qui se pose enfin sur son visage, t'as envie de te noyer dans ses profondeurs pourtant tu résistes. t'as pas envie de lui donner l'impression que tout est acquis, c'est pas le cas, non. tu crois que j'ai pas pensé à toi, c'est vrai ? une main qui lâche la sienne, pour que tes phalanges glissent sur sa joue. t'as toujours joué comme ça, avec son feu qui te crame et ta glace qui l'immobilise. puis tu recules. tu redeviens toi, l'handicapé des sentiments. t'allumes cette cigarette comme pour mettre un écart entre vous, comme si tout allait bien trop vite. ça va toujours trop vite, vous deux. la fumée inspirée puis recrachée, t'entreprends de lui faire comprendre les choses. barbara, si j'ai fait le mort c'est justement parce que je pense trop à toi. tu balances ça le visage tourné vers le néant, comme si t'assumais pas tes mots. la fâcheuse manie que tu as de la culpabiliser. la faute des femmes, leur faute à elles si t'es comme ça. t'as ce regard noir, empli d'une envie furieuse de la goûter. tu n'es que contradiction, ça te bouffe autant que t'as envie de la bouffer elle.

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he likes zombies, and the apocalypse.
he's got some black magic up in those fingertips,
got a gold tooth, and a shared car.
always running his mouth, yeah he's got a few scars.
(ride or die every night every day.
.. yeah he's fuckin' crazy but he's still my baby.)
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il te rend dingue. c'est un putain d'ouragan dans tes eaux nébuleuses. pourtant, il a le sang-froid d'une mer sans vagues et l'aplomb d'un lac inébranlable. t'observes ses gestes lents et pondérés, ton palpitant s'affole pour contraster outrageusement avec avec le sien qui semble figé. t'as du mal à croire que quelque chose frissonne sous sa poitrine. saul, comme un monstre marin enseveli sous les glaciers. saul, comme un trésor entre les squelettes de navires abandonnés et les coraux fascinateurs. t'aimerais en être la sirène, barbara, mais tu ne saurais jamais lui rendre tout l'envoûtement qu'il déchaîne. t'es persuadée de n'pas en être capable. et toi, tu t'contentes de plonger avec lui. tu te laisses immerger de sa présence. et quand il s'approche, s'approche, ton souffle se coupe. en apnée devant ton titan. tu le laisses examiner ta brûlure. le laisse l'étancher à la seule caresse de ses doigts. « j'étais chez moi. » tu ravales difficilement ta salive, immobile. « et quoi, t'as oublié de payer tes factures d'électricité ? » tu piques de nouveau, le ton mesuré, fragile, bas, alors que tes yeux n'ont pas quitté le sol. « tu crois que j'ai pas pensé à toi, c'est vrai ? » sa main se déleste de la tienne qui retourne au vide, alors que son pouce et son index viennent délicatement posséder ton visage. respirer devient un exercice difficile. il est à même de te prendre le souffle, saul, la vie, aussi. tu lui donnerais tout de toi sans réfléchir. le seul contact de ses phalanges suffit à anesthésier la fièvre de ta peau. tu deviens corps de glace alors que sous ta chair flambe un brasier immortel. il finit par te délivrer quand il te fuit de nouveau. emportant avec lui une partie de toi qu'il ne te rendra jamais. « barbara, si j'ai fait le mort c'est justement parce que je pense trop à toi. » et les battements de ton myocarde cassé s'accélèrent. il te rend dingue. toujours plus dingue. comment ? comment, pense-t-il à toi ? est-ce-qu'il y pense par habitude ? par souvenirs ? est-ce-qu'il y pense quand il en touche une autre ? est-ce-qu'il y pense quand il prend ses pilules ? comment y pense-t-il ? par amour ou par désordre ? trop. il y pense trop. et tes pas te rapprochent de lui sans qu't'aies eu le temps de contredire les ordres de ton cerveau. tes yeux s'accrochent aux siens, te noyant en lui. tes mains se hissent subtilement jusqu'aux poches de son sweat. « ne fais plus jamais le mort. » c'est pas une menace. c'est une imploration. t'as les yeux qui sillonnent toujours au travers des siens. à la recherche d'une moindre réponse qu'il ne saurait t'avouer. « j'ai pas les sous pour payer ton enterrement. » tu refoules qu'à moitié le très mince sourire qui ébrèche le galbe de tes lèvres alors que plus bas, tes doigts exercent une légère pression sur son vêtement. tenue là devant lui, les émois internes absolument instables, tu te sens à la fois protégée et impuissante face à sa silhouette un peu plus grande que la tienne. « et accessoirement, » tu te rapproches un peu plus, « je tiens à toi. » tes lèvres se posent contre son cou. y déposant un baiser tiède sur sa carne hostile. témoin d'un pardon que tu lui accordes. témoin de l'amour que tu lui portes et que tu ne sais d'aucune façon neutraliser.