dark necessities (irwyn)

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ça fait du bruit dans ta tête, barbie. t'habites un corps de fracas tonitruants, de vestiges vociférants, de débris désordonnés et d'esquilles exaltées. le chaos se déploie sous tes édifices osseux, la débâcle se déferle contre tes parois internes, fait de ton être l'hospice même du cataclysme. et tu n'sens rien des catastrophes. au contraire, tu te sens toi dans le désastre, barbara, toi dans ce bordel, toi qui culmine sur tous ces émois dévastateurs. parce que t'es jamais plus paisible que lorsque que ça hurle dans toi. jamais plus rassurée que par ces rugissements. jamais plus placide que lorsque tournaille cette anarchie autour de toi, aussi magistrale et colossale qu'elle s'impose. tu pourrais bien crever sur ce trottoir qu'on constaterait encore et pour la dernière fois ce sourire qui te régente les lippes. t'aimes être seulement quand tu te sens vivre. et ce soir t'atteins de nouveau cet autre monde qui t'inspire. défoncée sous amphétamines, t'as avalé le bonheur pour dévorer la nuit. c'est des cristaux qui luisent entre tes crocs, et en toi ne chute pas des décombres mais des fêlures de diamants. ô père qu'elle est divine, la vie, lorsque tu la rends si précieuse. tu t'retrouves là, à scintiller sur l'asphalte, comme un soleil sculpté sur minuit, avec tous ces autres humains que t'imagines aussi heureux que toi. t'en sais rien. t'es sous pilule. tu les vois plus beaux qu'ils ne pourront jamais l'être, plus clinquants, captivants, plus sémillants qu'ils ne le seront plus jamais. tu ressens tout de leurs auras nitescentes, de leurs ondes fringantes, tout d'eux qui deviennent tes veilleuses dans les travers de votre sorgue partagée. « oh non, vous rentrez.. bonne nuit ! » le ton qui caresse à l'adresse des adieux, tu laisses partir les âmes qui s'en vont s'endormir. t'alternes les discussions incohérentes avec ces inconnus et les au revoir avec ces mêmes qui se dissipent. pour ne rester plus qu'avec quelques - et quelques qui comprennent irwyn. il a un prénom trop compliqué pour l'heure qu'il est et l'état que ça t'implique, mais dans votre ère parallèle, tu serais tentée de l'appeler bébé. tes doigts se sont glissés entre les siens comme si t'avais toujours connu les contours de sa main, et vous continuez de percuter le silence nocturne, continuez de partager ces secrets qui se tueront à l'avènement de l'aube. ça dure un temps avant que les derniers insomniaques succombent à l'appel de leurs retraites pour faire de vous deux les ultimes survivants. alors tu te places face à cet étranger avec lequel t'as trinqué, dansé, percé les néons et les vibrations en plein centre de la piste de danse il y a de ça quelques heures. tu captures son regard avant de finir par lui offrir un petit sourire mutin accompagné d'un hochement de tête qui prône la négation. « non. » tu lâches d'abord, pointant ton index contre son torse en arborant des allures qui accusent sa plausible fatigue. « je t'interdis d'partir aussi. » t'as la menace décrédibilisée par tes iris qui revêtent des sourires et la douceur de ta voix qui ne s'illustre jamais autoritaire. « allez viens on attend au moins le lever du soleil. » t'essaies de l'entraîner un peu plus dans ta nuit grisée, t'as pas envie d'aller au lit, barbie. toi tu veux posséder cette extase qui t'anime jusqu'à demain et même tous les jours qui s'en suivent. toi t'aimerais que cette nuit ne se termine jamais.

il range les clefs, ce soir. les balance au fond de ses poches pour ne pas les voir. il fait renaître ce gamin qu’il n’est plus. pour une soirée seulement. il redevient cet être insouciant, valsant dans le bonheur facile, les épaules ne se courbant plus dans les fardeaux des maux. il plane, irwyn. il suit cette parade de festivités sans même réfléchir. ça vole dans sa tête. c’est éclatant de couleurs au fond de son crâne. des paillettes d’euphorie qui vibrent dans ses membres. il se lâche. il évacue ce magma tortionnaire coulant dans ses veines. le noie dans les liqueurs ambrées. l’étouffe sous les meurtrières qu’il passe à la chaîne. c’est doux. c’est rassurant. c’est éphémère. mais il n’y pense pas. il profite de ce répit qu’il s’offre, richesse qu’il joue sur des moyens empruntés. suivre ces gens qu’il ne connaît pas, mettre entre leurs mains son existence terne. et il y a cette tête blonde qui mène, qui se détache de ce groupe hétéroclite. divinité sublime sur laquelle il s’est accroché, le gamin. les véronèses qui ne la quittent plus, s’attachent aux courbes qui voguent dans la foule. son aura délectable aux allures de reine parmi la plèbe. les rires cristallins qui fusent, sans retenu. ça fait du bien. il suit ces gens pour ne pas perdre ce sentiment naissant de quiétude. les suivre jusqu’à tout oublier. même si certains quittent. même si la parade prend fin. jusqu’à n’être que deux. lui et elle. poupée qui n’en a pas terminé avec lui. il l’espérait presque. il lève les mains comme abdication à sa requête. même si c’était joué d’avance. la fatigue qui n’est pas encore maître de lui. pas l’envie de retrouver cette banquette arrière qui l’accueille chaque fois que le soleil s’est fait la malle. vouloir se laisser bercer sous les astres encore un peu, la suivre qu’importe la destination. rendre cette nuit éternelle par cette folie qui vous monte à la tête. les lèvres s’étirent dans un sourire qu’il ne connait plus. elle réveille les sensations perdues, la belle. « je ne vais nulle part. » si ce n’est qu’avec elle. les octaves dans les basses, en parfait contraste avec les mélodies de barbie. les doigts qui retrouvent les siens, geste naturel pour les deux âmes déchues que vous êtes. à la faire tourner sur elle-même. reprendre cette marche que vous aviez arrêté. c’est facile, c’est électrisant avec elle. « et quels sont les plans? » à couper le lien, la devancer pour lui faire face. les ailes lui poussent, à irwyn. il s’envole dans cette audace exquise dictée par l'eau de vie qu'il a consommé. « on a quelques options : retourner dans cette boite qu’on a quitté trop tôt, boire jusqu’au black-out, braquer une banque, voler une voiture de luxe et s’barrer putain de loin. rien de fou, comme tu peux l’voir. » il s’arrête, il s’impose près d’elle. les opales ancrées aux siennes. la myocarde en émoi à l’idée de cette suite improvisée. la surplomber dans les hauteurs, les lèvres qui ne sont pas encore rétractées. délice qui ne s’estompe pas. « ou on attend véritablement se lever de soleil. quelque part dans cette ville pourrie, je suis sûre que la vue est belle. »

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marionnette de minuit qui n'a pas mené sa dernière danse. t'es prête à t'articuler encore sur le macadam jusqu'à le trouer de tes aiguilles talonnées, prête à gambader, gambiller, guincher sur les chaussées goudronnées. créature de polichinelle qui gravirait n'importe quelle estrade tant que le spectacle crécherait sur la nappe lunaire. cervelle étourdie qui structure des sourires animés. t'as le ventre dévoré par l'allégresse et le cœur encordé d'euphories. et les ficelles qui te manipulent, tu les tends à irwyn sans une once d'hésitation. « je ne vais nulle part. » tes yeux ont admiré les paumes de ses mains relevées avant de se réconforter dans son visage d'innocent. un sourire perturbe la courbure de tes lippes quand tu l'entends d'un sens, le regarde d'un autre. il a les yeux candides d'une malice de maternelle. il a les boucles libres d'une révolte sociétaire. la carnation clair-obscur d'une route en contresens. irwyn, tu ne connais rien de lui si ce n'est le charisme qu'il exalte, et l'appel au voyage que tu en démêles. ses doigts viennent retrouver les tiens, et il les tire, les ficelles, te fait tourner sur toi-même, te fait déformer les plaines nocturnes que vous vous apprêtez à explorer, fendre ensemble de votre puissance pairée. il est l'étranger éphémère qui alimente tes rêves d'éternité près de lui, celui qui te fait croire à l'invincibilité de cette nuit. rien ne semble pouvoir t'atteindre dans ta parallèle forsterienne. « et quels sont les plans ? » il te devance, impose l'entracte et même un nouveau scénario. ton sourire grandit. « on a quelques options : retourner dans cette boite qu’on a quitté trop tôt, boire jusqu’au black-out, braquer une banque, voler une voiture de luxe et s’barrer putain de loin. rien de fou, comme tu peux l’voir. » cette fois il t'immobilise. et dans tes yeux éclatent des rêves en trombe. tu refermes ton sourire, arquant un sourcil sur un air de défi. « rien qu'ça ? » tu l'sens, ton myocarde qui crépite considérablement sous ta poitrine. tu l'sens, qu'il réussit à transplanter tes hallucinations dans la réalité que vous partagez. à la force de ses mots. à la force de la défonce même qu'il incarne. t'as l'impression que les pilules te font moins d'effets que lui. et ça te rend dingue de rencontrer une drogue humaine. « ou on attend véritablement se lever de soleil. quelque part dans cette ville pourrie, je suis sûre que la vue est belle. » t'as pas lâché son regard. tu te contentes de faire basculer ta tête de gauche à droite. contradictoire. tu te rapproches d'avantage de lui alors qu'une de tes mains vient se poser à l'arrière de son crâne. « ou alors, on ne s'oblige pas à choisir. » t'as une moue amusée qui t'habille les lippes. une moue qu'on ne saurait définir sainte ou satanée. céleste en tout cas. « tu sais démarrer une voiture volée ? » tu t'écartes, avec un sourire mutin, le devance à ton tour, continues votre traversée routière, le parking du centre-ville se révélant alors à vous et vos fantasmes délabrés. tes doigts retrouvent refuge entre les siens et, de tes yeux papillotants, tu l'entraînes dans ta fugue sous-terraine en riant. tu ralentis quand vos échos se font trop bruyants à votre arrivée au sous-sol. une centaine de voitures endormies. et deux êtres plus que jamais éveillés. tu t'éloignes un peu, tu laisses ta main traîner sur les parechocs que tu trouves les plus beaux. tu t'es jamais intéressée aux voitures. mais sous acide, une nouvelle passion naît en toi. tout, te passionne. de l'agencement du parking aux enjoliveurs des carcasses automobiles. tu t'arrêtes sur une carrosserie lustrée. noire opaque. vitres teintées. « t'en penses quoi de celle-là ? » tu lances à voix basse mais pas trop. t'es pas assez lucide pour te rendre compte de la gravité de vos projets, t'es trop ailleurs pour faire attention à alimenter votre discrétion. tu te fiches de ce que vous risquez, barbie. t'es prête à mettre ta vie en péril à ses côtés.

ils dansent parmi les corps. déambulent comme s’il n’y avait personne. infinité de possibilités pour ce deuxième acte qu’ils créent au fil de la soirée. n’a pas de point final à leur histoire. qu’une suite de pages blanches attendant d’être noircies par leur signature d’abandon. il se laisse aller, irwyn. se laisse guider par la poupée. se laisse émouvoir par les éclats de sa beauté frivole. les sensations décuplées par les interdits consommés, les couleurs plus vives au fond des rétines. il s’ensorcèle, le gamin. se laisse amener vers l’ailleurs, vers le lointain. la foule qui n’est plus terrain de jeu, devenue insipide en comparaison à ce que leurs neurones imaginent. ils rêvent à deux. au bonheur, à l’intouchable. atteindre les paroxysmes. parce que ce soir, tout est permis. les limites tombent, elles s’étiolent sous leurs doigts. à chaque pas qu’ils font. on ne s’oblige pas à choisir.  comme une promesse du meilleur. poésie sur ses lèvres qui le chamboule. proximité qui accompagne avec légèreté. ne recule pas, il entre dans ce jeu des non-dits. « c’pas mal, ça aussi. » qu’il se contente de répondre. il a tout aussi envie de cette impression de liberté, l’insouciant inconscient des conséquences. la réalité qui les rattrapera rapidement au réveil, ce moment qu’il met dans un coin du crâne, qu’il oublie le temps de quelques heures volées. le champ de carrosseries pour les accueillir dans ce nouveau chapitre aux allures dorées. ils sont quelqu’un d’autre ce soir. les bonnie and clyde, le cliché de la jeunesse écervelée prête à tout pour ces quelques secondes d’extase, d’euphorie suprême. il a ce sourire qui ne s’efface pas, se complait dans ce sentiment d’invincibilité. « je sais ouvrir des portières verrouillées. » le boulot qui a parfois du bon, les situations fâcheuses qu’il se doit de connaître pour venir en aide. c’est aussi ça, être chauffeur. « et pour la démarrer, on fera comme dans les films de série b, il suffira de connecter deux fils sous le volant. » les opales divaguent sur les choix. les machines ruisselantes, certaines dégageant la richesse qu’il n’atteindra jamais. certaines lui rappellent ce qu’il n’a pas. comparaison difficile à éviter sachant ce qu’il l’attendra ce soir; la voiture qui roule avec peine, le manque de chaleur des nuits plus froides. le sang glacé jusqu’au myocarde figé par son manque d’humanité. s’endormir et parfois espérer qu’il n’y ait aucun réveil. le sourire s’effrite aux pensées moins glorieuses, teinte le moment d’une noirceur qu’il évitait. à chercher la belle du regard, besoin vital de retrouver les couleurs qu’elle dégage. il s’approche, il observe ce que barbie lui pointe, le butin plus grand que nature. la tête qui se tourne vers elle, son regard qu’il conquiert du sien. « ça devrait nous suffire. » il joue le dédain, il tente de retrouver le rôle qu’il s’était donné. retrouver la légèreté qu’il avait gagné. maudire l’absence des liqueurs, la bouteille qu’il aurait dû voler. « tu surveilles que personne ne nous voit? » à sortir le trousseau, les clefs de la délivrance. les péchés qu’ils commettront grâce à cet outil qu’il garde dans ses poches. le cliquetis du métal dans le système de la portière qui résonne dans le silence de l’attente. le décompte à rebours avant le début de cette nouvelle déchéance qu’ils convoitent. « ça y est presque… » qu’il murmure pour lui-même. état second, le mal qui s’infiltre dans les membres, active ses doigts, les manipule avec attention. éclat de joie au son du gong, réussite de la mission. il ouvre avec manière, grand geste et révérence devant la belle. « l’honneur aux dames. » s’installe après elle. l’excitation le gagne. le gamin reprend vie. « et si l’on devait réussir à la démarrer, on s’fait la malle. on sort d’exeter, t’es prête? »