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 ERÈLE » COMMENT DORMIR AVEC TA VOIX DANS MA TÊTE ?

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MessageSujet: ERÈLE » COMMENT DORMIR AVEC TA VOIX DANS MA TÊTE ?   ERÈLE » COMMENT DORMIR AVEC TA VOIX DANS MA TÊTE ? EmptyMar 1 Déc - 23:19

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❝ j'suis sortie un peu, marcher une heure ou deux, des heures, pour te sortir un peu, mais comment dormir avec ta voix dans ma tête ?
-- (erèle 1).


Putain de mélodie, trottant dans son esprit à la manière d’un mauvais souvenir.
Putain de mauvais souvenir, trottant dans son esprit à la manière d’une mauvaise mélodie.

Incapable de se poser devant son ordinateur et d’écrire ces quelques pensées la traversant. Impossible de couvrir cette page virtuelle de fausse encre. Branquignole. Elle ne parvenait même pas à se poser et à se vider la tête, Adèle : sur le point de se foutre une balle dans le crâne, parce qu’il n’y avait plus de faiblesse qui soit. Plus de peur. Prête à baisser les armes, à s’allonger et à se faire mal une ultime fois : révérence à ces années de souffrance, à se transpercer l’épiderme, à ruiner sa peau à la teinte laiteuse de stigmates voluptueux. C’était presque dans une caresse enivrante que ses phalanges se noyaient sur le derme martelé à coups de lame, fermant un long moment les paupières. Appréciant ce relief. Savourant cet amour. La passion d’une fin de vie. Personne ne pouvait comprendre le bonheur ressenti à se mutiler : l’impression de s’extirper d’une vie trop dure, puis de fermer les yeux. S’abandonner. S’oublier. Se jeter dans les bras des songes. Mais, même cette tendresse ne la satisfaisait pas : les pensées habitées par la mélodie de l’ultime concerto. Celle qu’elle dirigeait de sa baguette, Adèle. Celle lâchée lorsque les premières balles furent tirées. Et ce bruit, revenait sans arrêt : la joie teintée de cris. Les cris teintés de joie. Apocalypse. Déferlement de haine et de violence, qui l’animait, désormais. Aucun retour possible. Enfoncée dans son propre enfer. Les phalanges couvertes de croûtes, l’arcade recousue. Gueule marquée sous les poings des autres. Le corps, lui, se levait brusquement, quittait le bureau pour faire quelques pas, se taper la tête contre le mur. Tenter, par tous les moyens d’oublier, de tracer un trait sur cette mélodie maudite. Et au milieu de ce flou émotionnel, Adèle, elle ne pensait qu’à elle : sa frimousse s’immisçait dans cette foule obscurcie par des chimères et des ombres. Elle serait son échappatoire, ce soir, croisait les doigts pour qu’elle parvienne à lui changer les idées, à lui vider la tête, sous ses caresses. L’envelopper de ses bras, se nicher au creux de sa carcasse ruinée. Adèle, elle ne tardait pas à s’en aller, laissant de côté un projet, rejoignant ceux inachevés et abandonnés. Rien à foutre, pas vrai ? Elle ne pensait plus qu’à elle, à se pavaner dans ce casino, qui avait abrité une de ses folies. Dans les chiottes, à baigner dans son propre sang. Le corps éteint, si bien que l’on avait cru qu’elle était morte, Adèle. Et dans le fond, elle aurait aimé. Crever. Ne plus remettre les pieds dans ce coin, parce que sa gueule ne passait pas inaperçue. C’était comme si la mort se trimballait à ses côtés, une faucheuse perchée au-dessus du crâne. Une morte-vivante déambulant. La tête camouflée sous la capuche sombre, elle évitait la foule, frôlait les murs et baissait les yeux pour éviter les regards méprisants, quand ils n’étaient pas emplis de pitié. C’est alors qu’elle trouvait sa sirène. Erell et ses boucles. Erell et sa douceur, à faire pâlir les anges. Douceur maladroite, parfois brutale, mais elle n’en avait rien à faire, la poupée brisée. Ses pas, silencieux, s’avançaient jusqu’à elle et ses lèvres murmuraient : « Je veux tes bras. » Ce soir, jusqu’au matin, tous les soirs, à jamais. Je te veux, contre moi. Qu’importe si elle travaillait, la jolie, Adèle, l’on voyait qu’elle était dans l’urgence, avec ses prunelles perdues, son enveloppe tremblante, comme une addict en manque. Absence de vie, tout simplement.
(c) TORTIPOUSS.


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Erell Valentine

Erell Valentine


∴ Pseudo : L.
∴ Pronom irl : elle.
∴ Posts : 194
∴ Faceclaim : Mica Arganaraz.
∴ Merci à : Ethereal.
∴ Âge : 32.
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∴ Occupation : directrice de tournoi au Black Bird.
∴ Statut : seule - faiblit devant les salauds, les solaires, les paumées, les moins que zéro.
∴ Free land : Adèle, Adèle (2), Cáel, Nastya, Seth, Sofia, Tessa.
∴ Présentation : peaux confites.
∴ Liens : verso vierge.

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MessageSujet: Re: ERÈLE » COMMENT DORMIR AVEC TA VOIX DANS MA TÊTE ?   ERÈLE » COMMENT DORMIR AVEC TA VOIX DANS MA TÊTE ? EmptyJeu 3 Déc - 23:49

Et trois secondes plus tard
Toutes les deux au sol

Au loin, toujours la fureur des machines à sous, la rigueur tranquille des croupiers et les vioques qui agonisent d’amour devant leur belle, c’est chronométré, quelques heures pas plus. Les désespoirs se rencontrent après minuit, se cognent l’un contre l’autre, et existent à travers l’autre. Erell, le lendemain, aura la gueule de bois pluvieuse, étouffée, écoeurée, entortillée dans la douce infamie du Black Bird. C’est ni beau ni moche, c’est comme ça, personne ne s’en souviendra et tout recommencera.

Elle déambule dans les allées du casino, scrute les cartes qui valsent entre les mains et s’enivre de l’odeur des billets, du vacarme des jetons qui s’étalent et frappent entre les phalanges. Erell a mis le masque des grands soirs et s’affole pour oublier qu’en dehors de son silence, il ne lui reste pas grand chose. Ses allées et venues mentent pour elle et enfouissent la laideur de la conscience. Toujours éviter son reflet, coincer les poings et se disputer la survie, à l’affût d’une précieuse et minuscule part de lumière.

L’errance au Black Bird a quelque chose de réconfortant. Les visages les plus laids deviennent beaux avec l’adrénaline du jeu, et Erell aime ça, cette bouleversante liberté que lui offre la mélancolie des autres. La marche est longue, Erell fonce dans le mur à ne vivre que pour ça, elle le sait, elle s’en fout car elle veut savoir ce qu’il y a derrière le mur. Erell survit, et le jour n’en finit plus.

Erell l’a remarquée. Direct. Elle et ses foulées prudentes, ses mouvements discrets, mais prête à jaillir d’elle-même devant la moindre personne qui la regarderait pour de vrai. Et Erell attend que ça. En prendre plein la gueule et ne plus jamais redescendre. Rester tout en haut, et la respirer. Elles se sont ramassées, attrapées en plein vol, jetées l’une contre l’autre, à ça de se brusquer et de se bousiller, mais c’est l’infini qui l’a emporté.

- Ok ok. Woah. Oooook. T’en as mis du temps. A revenir je veux dire. Mais le principal, c’est que tu sois là. Je sais pas où t’étais pendant tout ce temps, mais faut que tu saches. Moi et mes bras, on a fait que ça. T’attendre. Et je le vois ton sourire, te fous pas de ma gueule, j’ai pas l’habitude de dire ça. C’est ta faute là, t’as qu’à être moins belle ou plus conne, euh plus... moins euh… je sais pas là, c’est toi. C’est ta faute.

Les habitudes sont suspendues et les mots déroulent trop vite sans qu’Erell ait pu les freiner. Tant pis pour cette fois-ci.

- Tu me fais dire de ces trucs.

Adèle, c’est l’effet d’un coup de pied dans le ventre, par terre en moins de deux, le beau vide du cœur contre elle, encore, l’absurdité d’une bulle d’émotions pour deux paumées qui n’aspirent qu’à se jeter en mille, ensemble face à l’incompréhension qui les tordent, faut pas chercher à savoir, c’est maintenant tout de suite, leurs silhouettes vieilles de cauchemars et de nuit, rien à foutre de demain, encore putain encore, à ressentir l’autre pour la première fois depuis des semaines, à espérer qu’elle va rester, la trouille qu’elle s’enfuie à grandes enjambées, puisse cette parenthèse s’étirer encore et encore.
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MessageSujet: Re: ERÈLE » COMMENT DORMIR AVEC TA VOIX DANS MA TÊTE ?   ERÈLE » COMMENT DORMIR AVEC TA VOIX DANS MA TÊTE ? EmptyVen 4 Déc - 15:44

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La démarche mal assurée, Adèle, elle chavirait, un peu plus. Figée par le froid, par cette mélodie qui sonnait et sonnait, encore, dans son esprit, percutant la moindre de ses pensées. Aucun repos pour les braves et les faiblards, il ne se passait pas un seul instant, dans sa solitude, sans que son esprit la malmène. Pas même le froid parvenait à figer dans le temps les peines : habituée, à ce que les températures la brusque. Quelques mois à la rue, parée face aux épreuves les plus terribles, Adèle. Enivrée par sa déchéance. Et dans ces moments, elle se reportait à ceux qui lui permettaient de s’évader, lorsque le goût métallique des gouttes carmin ne se manifestait pas. Nullement envie de se tailler, Adèle, mais plutôt de se lover contre un corps chaud, de frissonner un peu plus, au rythme d’une respiration saccadée. Se donner, sans lendemain ni avenir : s’offrir une parenthèse, un repos de l’âme, après s’être longuement blessée, mutilée, malmenée. Aucune pitié pour les autres ni envers elle-même. Imperméable à ses désirs, putain de tortionnaire. Alors, dans sa démarche, il y avait de la nécessité : celle que croquer le fruit défendu, de se laisser aller et de penser, enfin, à autre chose, que son nombril. Elle s’estimait reconnaissante (juste un peu) que de pouvoir prétendre à une telle pause, Adèle, parce qu’elles étaient peu, ces âmes salvatrices. Celles qui s’étaient rapprochées de son être congelé, de son masque impérial, bravant la foudre, la tornade, affrontant un séisme, pour atteindre la poupée. Fortifiée. Protégée. Hors de portée, la divine. Erell, il avait suffi d’un regard. Électrisée, de part en part. Foudroyée de bon cœur sous cet éclair aux boucles ténébreuses. Guidée par l’éclat des pupilles scintillantes. Happée par la voix, sifflante, glissée à son oreille, à en fermer les paupières, soupirant de tout son être. T’as mis mes soupirs en désarroi. Le frisson, éternel, jonchant l’échine, mourant au creux de sa nuque. Réchauffer le cœur à l’agonie, défaisant quelques chaînes parmi tant d’autres. Muse des temps modernes, Erell. À se pavaner dans ses songes, à mettre en émoi son bas-ventre, à la bouffer du regard lorsque ses prunelles noisette se posaient sur la déesse. Qu’est-ce qu’elle était belle, Erell. Les pulpes portées à l’oreille et un sourire narquois se dessinait aux paroles lancées, dans le vent, sûrement qu’elle n’en pensait pas un mot. Prenant en pitié la petite Adèle, perdue dans un univers impitoyable. La ménager. Elle ne dirait rien, pas décidée à foutre la merde et à semer le chaos, ce soir. Pas décidée à hurler, à se détruire. L’ombre se faufilait dans son dos, y apposant la chaleur de son buste, la poitrine tendue sur le derme brûlant, pour elle. « Emmène-moi. » Partout, nulle part. Qu’elle murmurait, fiévreuse, à son oreille, effleurant de cette respiration enivrante, l’oreille, la naissance de la mâchoire, des lèvres voluptueuses. Le lobe happé des lippes délicieuses. Et les doigts, eux, glissaient sous le haut, sur la chair, l’électrisant de ses phalanges glacées, ne désirant que se réchauffer, sur elle, contre Erell. Prendre feu, exploser le thermomètre et basculer la gueule en arrière, transcendée par ses ondulations lascives.
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MessageSujet: Re: ERÈLE » COMMENT DORMIR AVEC TA VOIX DANS MA TÊTE ?   ERÈLE » COMMENT DORMIR AVEC TA VOIX DANS MA TÊTE ? EmptyMar 22 Déc - 0:21

A contre-nuit
Ce sera le silence

Erell, au lieu de s’immobiliser avant le gouffre, se défait de sa solitude et le percute à grandes foulées ce mur nommé Adèle. Avant que demain ne les agenouille, elles s’apprendront l’une l’autre, s’affameront, se perdront sans savoir si le matin sera tendre ou pourri. Et si la brutalité du réveil inquiète déjà Erell, qui toute la nuit durant se sera abrutie d’Adèle, elle la regarde volontiers dans le blanc des yeux en retenant des saloperies de mots d’amour. Elle retient ses gestes, par crainte de les brusquer toutes les deux, mais elle n’attend que ça. La rencontrer, la bouleverser, la respirer. L’imprimer très profond sous sa peau pour se persuader que tout ça a bel et bien existé. Que ça n’a pas été rêvé. Erell inventerait des pellicules qui débordent, des décors irisés, des projections en 5k, juste pour se souvenir d’elle le jour où.

- Nan mais… nan mais. J’y crois pas, t’es trop, t’es trop tout. J’ai l’impression que t’es pas réelle je te jure. Ma tête elle va exploser.

Encore la rencontrer au Black Bird, là où tout est abrupt et sanguin, c’est ne pas s’autoriser à l’envisager ailleurs. Adèle ne prend forme qu’entre l’euphorie sur les papilles des uns et l’aliénation du jeu qui asservit les autres. Elles leur ressemblent, quelque part, à toutes ces ombres pleines de tourments et d’impuretés, et les deux prennent vie dans cette foule sans visage ni contour. Zéro désir d’appréhender Adèle en dehors du casino, entre les embouteillages du quotidien et la survie qui se fait dans le brouillard. Adèle est au-delà de tout, à la fois arme sur la tempe, orage irrégulier et lueur fantaisiste, elle qui bousille et répare dans la même seconde, elle qui bouscule Erell pendant des jours entiers en lui mettant une agonie immobile dans le cœur, elle qui creuse des trouées pourpres dans les certitudes, elle elle elle. Toujours elle. Erell a agrippé le bras d’Adèle pour l’entraîner à l’abri des curieux et s’est tournée vers elle, le corps ouvert et résolu à vriller.

- Je t’emmène, où tu veux même, mais y’aura bien un jour où tu te rendras compte que je suis pas assez bien pour toi, où tu verras que des meufs plus intéressantes que moi, t’en trouves à tous les coins de rue. Y’aura bien un moment où t’en auras marre de moi.

A mesure qu’Erell parle, Adèle se rapproche. Elles se tiennent toutes les deux en suspens là haut, les cordes de la pudeur vont se déchirer et tout ira très vite, jamais Erell n’a souri comme ça. Plus possible de respirer. La peau allumée par les doigts inconnus, les néons ternes par-dessus tête et les envies de l’autre qui hurlent. Une main sur la hanche d’Adèle et les lèvres dans son cou. Le plein et le vide à l'intérieur qui luttent et Erell, sans déterminer la part de bien et de mal, qui renonce. La pénombre met à l’abri contrariétés, déconvenues et amertumes. Erell est à nu.

- Mais en fait, peu importe ce qu’on est. Putain moi, comme je veux de toi.
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MessageSujet: Re: ERÈLE » COMMENT DORMIR AVEC TA VOIX DANS MA TÊTE ?   ERÈLE » COMMENT DORMIR AVEC TA VOIX DANS MA TÊTE ? EmptyMar 22 Déc - 18:30

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Ses mains sur ce ventre plat, elle s’en allait vers le pays des merveilles, Adèle. Le cœur rendu amorphe avec le temps, les peines, voilà qu’il s’animait en sa présence. Incapable d’ignorer les bons et les sauts en longueur qu’il faisait, cet abruti, dès lorsque que ses prunelles se posaient sur le visage d’Erell. Dès lorsque que son parfum effleurait ses narines, flirtait avec ses sens. Ce soir, elle serait sienne et peu après, elle s’en irait, Adèle : parce qu’elle ne s’attardait pas, plongée dans ces putains de masques et de rôles auxquels elle s’adonnait afin d’éloigner l’univers d’elle. Essayer de se préserver, de conserver la maigre étincelle émanant de son être. À peine la force de vivre, le goût mortuaire au bout des lippes. Adèle, elle s’octroyait parfois des moments de vie, où les pensées cessaient de la torturer, où elle se confiait aux paroles de son cœur fracassé. Il s’animait en sa présence, mais c’était bien trop compliqué de l’assumer, pas vrai ? Alors, Adèle, elle préférait se sacrifier, mettre de côté les émois réincarnés, pensant qu’il s’agissait de la meilleure chose à faire. Dans ses bras, elle était prête à oublier, à jeter un voile sur les chimères du passé, condamnant le sinistre film de sa vie. Des ressentiments nouveaux pour celle qui ne pensait qu’à sa gueule, depuis toujours. Adèle, elle s’en retrouvait chambouler, pas franchement décidée à foutre de côté ce sentiment agréable qu’elle lui offrait. Pas ce soir, lorsqu’elle avait sa gueule d’ange en tête, cette voix, murmurait des mots qu’elle n’avait jamais entendu. Elle allumait tout en elle, comme si rien n’était mort et enterré, le tout renaissant de ses cendres. Merci de m’éclairer lorsque moi, je m’éteins. Et ses paroles, elles lui donnaient envie d’y croire, que quelqu’un voulait bien de son émanation défoncée, qu’elle n’était pas qu’une ombre, au milieu de la foule Qu’il existait au moins quelqu’un pour elle, vivant à travers son âme bancale. Son corps sur le sien et tout cessait de s’agiter autour, s’y collant, pour mieux respirer. Mieux s’animer. Elle ne disait pas grand-chose, Adèle, se laissait couver et happer par cette chaleur offerte, ces baisers sur sa nuque. Putain. Les premiers frissons d’une longue série, dans ce coin de malheur, capable d’accueillir l’amour et la fougue d’une étreinte passionnelle. « Mais moi, j’oublie les autres quand j’te vois. » Qu’elle grognait en attrapant ses boucles entre ses phalanges, se dressant jusqu’à son visage, qu’elle dévorait de ses prunelles incandescentes. Y’avait qu’elle, ce soir, ces nuits d’égarement. Elle remplaçait la plus tranchante des lames, Erell. Son élixir de jouvence. « J’te veux. Comme j’ai jamais voulu. » De sa vie entière. Adèle, elle percutait ses lippes des siennes, prenant possession de ce qui lui revenait de droit : ces lèvres, cette langue, cette nuque qu’elle enlaçait de sa paume passionnée. La vie entre les phalanges. Et ce désir qui la prenait, qui l’ingurgitait, alors qu’elle se nourrissait de ses lèvres, tournant d’un coup pour que son dos soit appuyé à son buste. Sa croupe sur son bassin. Guidant ses mains sur son bas-ventre, les prunelles tournées vers les siennes. La robe soulevée, jusqu’à la dentelle. « Baise-moi. » Qu’elle grognait, comme une nécessité, de la sentir, de la savoir sur sa peau, à prendre possession de ces terres qui n’attendaient que d’être conquises.
(c) TORTIPOUSS.


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MessageSujet: Re: ERÈLE » COMMENT DORMIR AVEC TA VOIX DANS MA TÊTE ?   ERÈLE » COMMENT DORMIR AVEC TA VOIX DANS MA TÊTE ? Empty

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