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 『 VIENNE LA NUIT SONNE L'HEURE 』ambrowe.

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Marlowe Ziegfeld

Marlowe Ziegfeld


∴ Pseudo : balzolaire.
∴ Pronom irl : any. ♡
∴ Posts : 210
∴ Faceclaim : tom hiddleston.
∴ Merci à : amor (a) prima luce (i)
∴ Âge : [quarante] coups d'éclat. le fil que tissent les parques devient de plus en plus fin. il sait, il sent que le ciseau d'atropos s'en approche chaque jour un peu plus. qu'importe. il continue de la regarder dans les yeux, insolent, supérieur.
『 VIENNE LA NUIT SONNE L'HEURE 』ambrowe. 41786de4c95ab078bf864549a125e7cf
∴ Pronom inrp : il/lui.
∴ Occupation : il distribue l'opium du peuple d'une main, tire les ficelles de l'autre. [magnat des médias], tout-puissant, l'oeil qui surplombe tout. les journaux pour trancher la gorge de lucifer, la radio pour amollir l'ire de dieu, la télé pour crever les yeux des hommes.
∴ Statut : la poupée de papier qu'il a ramassée dans les abimes de la noblesse anglaise vous répondra qu'il est [marié]. marionette désarticulée et éventrée dont il a lui même percé les poignets, pour y passer ses fils d'or et d'argent.
∴ Place : ubiquité absolue.
∴ Vice : narcisse des temps modernes. la fêlure nécrosée du miroir déformant qui lui ankylose le coeur et l'âme.
∴ Free land :
EARTH GAPES, HELL BURNS, FIENDS ROAR, SAINT PRAY,
TO HAVE HIM SUDDENLY CONVEYED FROM HENCE.
CANCEL HIS BOND OF LIFE, DEAR GOD I PRAY,
THAT I MAY LIVE TO SAY, “THE DOG IS DEAD.”

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icare, delilah, ivy, rex, bertolt, ambrose
(à venir ; louve)

(playlist | moodboard)

∴ Triggers, refuse de jouer : ♡ maltraitance animale.
∴ Warnings, va être amené.e à jouer : ♡ classisme, manipulation, relation abusive, mention de pédophilie (passée).

∴ Présentation : ♡ sordid sinners & splendid sins.
∴ Liens : ♡ hell's black intelligencer.

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MessageSujet: 『 VIENNE LA NUIT SONNE L'HEURE 』ambrowe.   『 VIENNE LA NUIT SONNE L'HEURE 』ambrowe. EmptyDim 17 Jan - 0:33

amber&marley / janvier 2021
passent les jours et passent les semaines ni temps passé ni les amours reviennent sous le pont Mirabeau coule la seine // vienne la nuit sonne l’heure les jours s’en vont je demeure (apollinaire)

Ronde des spectres. Les fantômes de sa jeunesse dansent autour de lui alors qu’il s’aventure parmi les couloirs de la maison Courtenay ; il déteste y venir, en réalité. Chaque fenêtre, chaque porte, chaque meuble est teinté des éclaboussures d’une extase adolescente, égarée et jamais retrouvée. Si ça ne tenait qu’à lui, Marlowe n’aurait jamais remis les pieds dans ce manoir maudit, souillé par les cadavres de ses illusions perdues ; mais le devoir familial ne connaît aucune excuse. Toujours, il doit revenir, parler affaires avec son beau-père comme si de rien n’était, feindre de ne pas être torturé par le fantôme qu’il aperçoit sans cesse — le sien. De l’argent qu’il dépense au nom d’un mariage de substitution — un accord implicite entre la noblesse décadente et la bourgeoisie triomphante. Le sang bleu de ma fille contre vos billets teintés de rouge. Marlowe n’y avait vu aucun inconvénient à l’époque, trop assoiffé de vengeance. Les plaies sur son âme étaient encore sanguinolentes, et la douleur était alors la seule chose qu’il lui restait d’Ambrose. Tout, tout pour ne pas la perdre ; quitte à la retrouver dans les yeux de quelqu’un d’autre, quitte à sacrifier la soeur innocente pour ne jamais perdre la rage, la peine, les vestiges de son idylle immolée. Maintenant, il s’en veut. Il est constamment entouré des mêmes fantômes, des mêmes regrets. Impossible de tourner la page, lorsqu’il est sans cesse convoqué entre ces murs où tout a commencé pour signer à un chèque à beau-papa. Des rénovations nécessaires, a prétexté le patriarche Courtenay, cachant naturellement sa gêne de devoir mendier à un enfant de rien l’argent pour tenir l’héritage nobiliaire en état. Marlowe a sourit ; le coeur n’y était pas. Nécessairement, les travaux enterreront les derniers souvenirs qui habitent encore la maison familiale. Il reviendra ici, ne trouvera qu’une terre vierge de vie, dépecée de toutes les émotions qu’il y associe. Peut-être est-ce mieux comme cela, qu’il se dit. Mais malgré tout, Marlowe demeure terrifié, tétanisé à l’idée de n’être qu’une âme en peine qui n’a plus rien à quoi se raccrocher. La douleur amnésique, qui ne sait plus ce qu’elle regrette, qui souffre sans se souvenir du bonheur, lui fait peut-être plus peur encore que le regret violent et cruel de jours passés, de joies mortes et enterrées. Alors, il décide de ne pas repartir directement, comme il le fait si souvent. Il s’octroie le plaisir presque masochiste de parcourir ces couloirs une dernière fois, comme il le faisait jadis en sa compagnie. En réalité, il se rend presque directement aux jardins, Marlowe. L’air est froid et le ciel est de ce violet bleuâtre propres aux crépuscules d’hiver. Un voile de mélancolie s’est abattu sur la végétation morte des jardins Courtenay, mais le tout est emprunt d’une beauté qui remue presque le coeur de glace de Marlowe. Il se revoie, distinctement, entre ces arbres, sur ces bancs, derrière la fontaine, au-delà de toutes les tragédies qui ont brouillé le rapport du présent au passé. Ils étaient ensemble, et il était heureux. Toutes les épreuves ne lui semblaient que bagatelles — il plaisantait parfois du mal qu’avait Ambrose à s’assumer, sans se douter que c’était ce qui l’arracherait à lui. Tout était plus simple.
Il les voit, ces deux gosses, ces deux ombres qu’il voudrait comprendre.
Il le voit.
Un fantôme.
Marlowe s’arrête. Ambrose. Là, sur un banc, les traits métamorphosés par le temps. Non, ce n’est pas lui — ou bien ?… Marlowe a assez vu ses yeux en rêve pour les reconnaître. Mais il reste figé. Trop de fois, il a halluciné la silhouette de son ancien amant entre les ombres du jardin. Trop de fois, il s’est senti défaillir pour un mirage, une apparition furtive, qui disparaît aussi vite que son coeur se brisait une nouvelle fois. Mais il est là, et il le fixe, et les secondes passent et Ambrose demeure. Alors, il a le courage de s’approcher. Ce ne peut. Il ne le conçoit pas. Il va se heurter à un mur, il ne s’agit que d’un fantôme de plus, ce sera une humiliation de plus, et la déception sera affreuse, il devrait simplement tourner les talons et partir et pourtant il s’approche encore - pourquoi s’approche-t-il alors qu’il sait ce qu’il en est, quel démon s’est emparé de lui bon sang ?
Ambrose ? Le son de sa propre voix l’effraie un peu. Il espère juste qu’elle n’effraiera pas le fantôme — s’il pouvait rester ici pour toujours. Une ombre figée au milieu de ses illusions décimées. Ce serait bien assez.

(c) mars+primaluce
@ambrose courtenay 『 VIENNE LA NUIT SONNE L'HEURE 』ambrowe. 522932271
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Ambrose Courtenay

Ambrose Courtenay


∴ Pseudo : c.
∴ Pronom irl : idc
∴ Posts : 25
∴ Faceclaim : matthew gray gubler
∴ Merci à : avatar@cosmic light
∴ Âge : quarante ans
∴ Pronom inrp : il
∴ A Exeter depuis : sa naissance, même s'il vient tout juste d'y revenir
∴ Statut : éternel célibataire
∴ Vice : héroïne, autodestruction
∴ Warnings, va être amené.e à jouer : addiction, consommation de drogue, pensées suicidaires, dépression

∴ Présentation : passion and pain taste the same
∴ Liens : ask me no questions, I'll tell you no lies

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MessageSujet: Re: 『 VIENNE LA NUIT SONNE L'HEURE 』ambrowe.   『 VIENNE LA NUIT SONNE L'HEURE 』ambrowe. EmptyLun 18 Jan - 19:38


VIENNE LA NUIT SONNE L'HEURE
marlowe & ambrose


Assis sur l’un des bancs de ce que son père osait encore qualifier de domaine des Courtenay, l’air absent, Ambrose essayait de se faire discret. Plusieurs jours s’étaient écoulés depuis son retour de Londres et les minutes n’en étaient pas devenus plus supportables pour autant. Entre la froideur de son paternel, la gentillesse presque exagérée de sa mère qui sonnait terriblement faux et la culpabilité qui continuait à l’envahir un peu plus chaque jour, il rêvait plus que jamais de disparaître de la surface de la Terre. Il était juste soulagé de ne plus devoir souffrir le manque qui avait rendu son séjour à l'hôpital encore plus difficile. Il frissonna et croisa les bras sur sa poitrine en sentant une petite brise traverser son pull et venir lui geler encore un peu plus les os. Il faisait plus froid que dans ses souvenirs, et une petite voix dans sa tête lui fit remarquer que le fait qu’il soit encore plus maigre qu’à ses vingts ans ne devait pas non plus aider à le garder au chaud. Ça n’avait aucune importance de toute façon, ce n’était que temporaire, il ne serait bientôt plus là.

Revenir habiter ici lui avait fait apprécier Londres comme jamais et il se demandait si son père pensait sincèrement améliorer la situation en le faisant revenir à Exeter, dans cette ville remplie du gamin plein de potentiel qu’il avait un jour été. Le connaissant il l’avait sans doute plus fait dans son propre intérêt que dans celui de son fils, mais encore une fois, ça ne lui importait plus vraiment. Il s’était laissé faire parce qu’il n’avait pas eu envie de finir à la rue, rien d’autre, et il comptait juste rester le temps de se remettre assez sur pied pour faire croire à tout le monde qu’il allait mieux, qu’il avait commis une erreur stupide et qu’il avait compris la leçon.

Ambrose releva nonchalamment la tête en entendant quelqu’un s’approcher, prêt à lancer un regard noir à l’intrus qui osait venir déranger sa tranquillité. Il se figea pourtant en voyant la silhouette devant lui. Les médecins ne l’avaient pas prévenu qu’il pourrait avoir des hallucinations, ils auraient sans doute dû parce qu’il n’avait pas été prêt à s’imaginer face à un tel fantôme de son passé. Il ferma les yeux quelques secondes et se rendit compte en les rouvrant que la silhouette était toujours présente, qu’elle ressemblait toujours autant à son amour de jeunesse, qu’elle le fixait avec la distincte impression d’avoir elle aussi vu un fantôme.

Il fut comme parcouru d’un électrochoc en entendant la voix de Marlowe, il sursauta et se releva. Trop vite. Les médecins l’avaient en revanche prévenu qu’il serait encore un peu fatigué le temps que son corps se remette naturellement de sa perte importante de sang et ils avaient visiblement eu raison. Le coeur d’Ambrose s’arrêta brutalement avant de repartir à toute vitesse. Sa bouche s’assécha alors qu’il commençait à comprendre, à réaliser. Quoi ? Il s’était attendu à croiser des visages familiers et c’était pour ça qu’il s’était confiné chez ses parents, pour éliminer la possibilité tant qu'il pouvait encore se passer d'aller chercher des réserves en ville. Il regarda bêtement autour de lui, comme pour vérifier qu’il se trouvait bien dans le jardin de ses parents et qu’il ne s’était pas téléporté en plein milieu d’Exeter, mais il était bien chez ses parents et le visage de Marlowe était bien entrain de le fixer. Quelque chose dans son regard le poussa à faire un petit pas en arrière et à glisser ses mains dans ses poches, s’assurant que ses manches longues couvraient bien les bandages qu’il avait changés le matin même.

Qu’est-ce que tu fais ici ?

Sa voix, légèrement rauque de n’avoir quasiment pas dit un mot depuis son retour à Exeter, le surprit légèrement et il s’éclaircit la gorge pour tenter de se redonner contenance. Il avait la certitude de paraître apeuré et, même s’il n’aimait pas ça, il aurait été bien en mal de le cacher. Il commença à dévisager lentement Marlowe. Il avait beau avoir un peu vieilli, Ambrose avait tendance à trouver que ça lui avait donné du charme au lieu de lui en retirer. Son estomac se contracta et il se força à détourner les yeux, comme par peur de les laisser l’hypnotiser à nouveau. Une nouvelle brise vint fouetter doucement ses joues, brûlant un peu plus au contact de sa peau rosissant légèrement.

Il regarda brièvement par dessus l’épaule de Marlowe, comme s’il étudiait l’option de le contourner et de rentrer, tout simplement. D’éviter une confrontation qu’il sentait imminente. L’aurait-il suivi ? Ambrose n’avait plus eu de contact avec lui depuis trop longtemps pour le savoir mais quelque chose lui disait qu’il ne s’en sortirait pas aussi facilement. Il ouvrit la bouche, sans trop savoir quoi dire, et faute d’avoir trouvé dans les secondes qui suivirent, la referma à nouveau.
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Marlowe Ziegfeld

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MessageSujet: Re: 『 VIENNE LA NUIT SONNE L'HEURE 』ambrowe.   『 VIENNE LA NUIT SONNE L'HEURE 』ambrowe. EmptySam 30 Jan - 22:44

amber&marley / janvier 2021
passent les jours et passent les semaines ni temps passé ni les amours reviennent sous le pont Mirabeau coule la seine // vienne la nuit sonne l’heure les jours s’en vont je demeure (apollinaire)

Dans ses visions nébuleuses, Ambrose ne subissait jamais l’outrage des années. Toujours, il demeurait ce gamin de vingt ans, effrayé et désolé. Fantôme intemporel qui côtoyait la carcasse vieillissante de Marlowe. Tout est différent, à présent. La silhouette en face de lui n’est plus l’ombre idéalisée de quelque souvenir ; elle est réelle. Tangible. Changée. Marlowe reconnaît sans mal les yeux doux, les traits fins, les gestes contenus de l’adolescent qu’il fréquentait jadis. Ce qui le perturbe, cependant, c’est cette peine. Cette douleur incommensurable qui émane de lui — Ambrose avait toujours été d’une sensibilité certaine. Mais jamais elle ne lui avait semblé le submerger par vagues, par de tels raz-de-marée. À la question qu’Amber lui pose, Marlowe a envie d’en rétorquer une autre.
Que t’est-il arrivé ?
Qu’est-ce qu’ils ont fait de toi ?
Tous ces gens qui ont pris ta main après qu’elle ait lâché la mienne ?

L’empathie de Marlowe est foncièrement limitée. En réalité, cela fait des décennies qu’il n’a pas partagé la peine d’un autre individu. Mais pour la première fois depuis longtemps, il sent son coeur se serrer. Ses poings se crisper. Il ne se sent pas bien, et l’émotion lui fait presque rebrousser chemin ; mais non. Il a peur de s’en aller ; peur de n’être confronté qu’à un mirage, une fois de plus. Peur de le laisser s’échapper. Peur de revenir et de ne plus jamais le retrouver. Qui sait combien de temps ce moment pouvait-il durer ? Dix minutes ou dix millénaires ? Alors il prend sur lui. Plante ses talons dans le sol, prêt à demeurer, à parler au vent toute la nuit, s’il le faut. Mais il est mal à l’aise, Marlowe ; mal à l’aise de tant ressentir, comme si son myocarde calciné s’embrassait de tant de sentiments, n’étant plus habitué à supporter une telle masse émotionnelle. Comme s’il avait sur les bras toutes ces émotions dont il ne savait que faire ; alors ses mains tremblantes sortent une cigarette du paquet au fond de sa poche. La nicotine pour s’engourdir le coeur. La nicotine pour s’engourdir l’âme. Parce que Marley est partagé entre plusieurs passions contraires. La fureur ; celle qui, depuis des années, bouillonne sous son épiderme, embrase les ruines de son coeur et attise sa cruelle amertume ; la rage d’avoir été abandonné. Le désespoir, qu’il s’était pourtant entêté à refouler, tout au fond d’son âme ; la douleur indicible ravivée par la certitude d’avoir manqué l’idylle de sa vie, d’avoir vu sa seule chance au bonheur s’écrouler. L’émotion, les larmes qui, de son propre serment, ne devaient plus jamais rouler sur ses joues. Et l’anxiété. Parce qu’il s’en rend compte maintenant ; Ambrose lui a posé une question. Il doit répondre. Et immédiatement, la complexité de sa situation lui saute au visage ; que dire ? Comment échapper à l’interminable et nécessaire enchaînement de questions et de réponses qui viendront ternir un peu plus la tragédie qu’est leur relation ? J’suis là pour voir mes beaux-parents. Je suis marié. À ta soeur. On a une fille. Et j’ai complètement détruit Delilah au nom de ce qu’tu m’as fait. J’ai été lâche. J’ai expié tes crimes candides à travers le sang d’une innocente. Il bégaie un peu Marlowe. Il bégaie. Ça ne lui arrive jamais, pourtant. La verve solide du grand Ziegfeld se délie alors qu’il est mis face à celui qui a été son unique faille.
Je suis venu pour causer affaires avec ton père. Les Courtenay et les Ziegfeld ont conservé des relations certaines, même après ton départ. Ton départ. Alors qu’il s’efforce d’éluder la question du mieux qu’il peut, Marley prend conscience de la réalité de la chose. Et il se rend compte que c’est lui qui est en train de se justifier, comme si c’était lui qui s’était mystérieusement, tragiquement évaporé, vingt ans auparavant. Et ses yeux clairs se relèvent vers ceux d’Ambrose, posant toutes les questions qu’il n’ose pas énoncer. E-et toi ? Je veux dire… Quand est-ce que tu es revenu ? Personne ne m’a-… Enfin, je n’ai pas eu vent de ton retour. Et pourtant, j’ai vent de tout, Ambrose. Quels péchés innommables pouvaient bien motiver la réapparition de l’exilé, au milieu d’un tel secret ? Et où est-ce que t’étais passé ? La dernière question, posée dans un souffle douloureux, presque implorant. Une supplication ; parce qu’il avait agonisé, ces dernières années, de ne pas savoir. De demeurer dans l’ignorance. De ne pas être capable de faire la lumière sur le seul mystère qui importait à sa vie.
(c) mars+primaluce
@ambrose courtenay 『 VIENNE LA NUIT SONNE L'HEURE 』ambrowe. 522932271
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Ambrose Courtenay

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MessageSujet: Re: 『 VIENNE LA NUIT SONNE L'HEURE 』ambrowe.   『 VIENNE LA NUIT SONNE L'HEURE 』ambrowe. EmptyMar 2 Fév - 19:21


VIENNE LA NUIT SONNE L'HEURE
marlowe & ambrose


Marlowe semblait hésiter, chercher ses mots. Ambrose avait beau ne pas l’avoir vu depuis près de vingt années, il pouvait voir à l’attitude du quarantenaire que ce n’était pas plus dans ses habitudes maintenant que ça ne l’avait été à l’époque. Ambrose n’avait pourtant pas l’impression d’avoir posé une question piège, pas même compliquée, et pourtant la réponse tarda à se faire entendre. Les secondes s’écoulaient, pendant lesquelles Ambrose avait le loisir de se demander s’il avait vraiment envie d’entendre la réponse. Sa curiosité avait été plus un réflexe qu’autre chose, que ferait-il d’une pareille information ? À part peut-être s’en servir pour pouvoir éviter son ancien amant dans le futur. Au final, le simple fait d’entendre la voix de Marlowe le fit frissonner légèrement et il s’efforça de hocher doucement la tête pour le dissimuler.

Il avait posé sa question, il avait eu sa réponse. Il était sur le point de prendre congé pour aller se réfugier à l’intérieur quand la voix de Marlowe retentit à nouveau dans le silence désormais assourdissant du domaine Courtenay. Ambrose détourna les yeux, haussa brièvement les épaules et soupira doucement. Il n’avait pas envie de devoir se justifier, pas à Marlowe, pas à qui que ce soit. Quelque chose dans le ton de son interlocuteur l’avait mis encore un peu plus mal à l’aise, comme si ce dernier s’était attendu à ce que son retour à Exeter lui soit rapporté. Comme s’il avait été en droit d’être tenu au courant de ses faits et gestes et que c’était le boulot de quelqu’un de lui en rendre compte.

Qui aurait pu t’en parler ? Et ça ne fait que quelques jours.

Répondit-il, sa question purement rhétorique, convaincu que personne dans sa famille proche n’aurait eu le moindre intérêt à aller ébruiter la nouvelle de son retour à Exeter. Et encore moins la raison derrière. Ce n’était pas parce que son père était visiblement en affaires avec lui qu’il aurait eu envie de lui parler de sa présence en ville, et il avait du mal à s’imaginer quelqu’un d’autre dans le secret et désireux de lui en parler.

Ambrose avait été naïf d’espérer s’en tirer sans avoir besoin de fournir la moindre explication à Marlowe. Cela lui paraissait évident devant sa question, et encore plus devant le ton de sa voix. Il donnait l’impression de ne pas avoir changé en vingt ans, d’être resté coincé à ce moment où Ambrose avait réalisé qu’ils n’avaient pas d’avenir, que lui n’en avait pas non plus à Exeter. Il s’éclaircit la gorge et retourna doucement s’asseoir sur le banc. Il n’avait pas envie de rester, il n’avait pas envie de confronter Marlowe, mais il ne pouvait s’empêcher de voir son apparition comme un signe du destin. Un signe qu’il était encore là pour une raison, et que peut-être cette raison était qu’il y avait encore trop de sentiments non-résolus avec Marlowe.

Londres.

Répondit-il simplement, platement. Il ne voyait aucun intérêt à lui mentir, sans se douter qu’il n’aurait désormais plus aucun mal à tout découvrir de la vie qu’il avait choisie de mener dans la capitale. Est-ce qu’il aurait choisi de mentir s’il en avait eu conscience ? Probablement pas, peut-être qu’une partie de lui avait envie que Marlowe sache, qu’il réalise qu’il n’avait jamais réussi à être à nouveau heureux sans lui.

Je ne vais pas rester longtemps, expliqua-t-il tentant à la fois de convaincre Marlowe et de se convaincre lui-même qu’il avait le moindre pouvoir de décision sur le moment où il pourrait à nouveau quitter Exeter. Le regard fermement planté devant lui, il refusait toujours de croiser celui de Marlowe. Ça aurait été trop douloureux, il en était certain. Si tu as encore des reproches à me faire après vingt ans, je pense que tu devrais profiter que je sois encore là pour me les faire, commenta-t-il avec encore cette douce assurance qu’il ne le reverrait plus après ça, qu’il serait bientôt reparti, à Londres ou ailleurs.
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