the bruises that you left behind. (clarissa & landon)

“the bruises that you left behind.” & L’accès à la cage d’escalier se ferme automatiquement derrière toi, un léger écho résonne dans l’espère vide. Tu soupire doucement en t’appuyant contre la lourde porte de métal. Tu sens la fraîcheur de celle-ci contre les paumes de tes mains, placées dans ton dos, ainsi qu’à l’arrière de ton crâne. Tu ne sais pas pourquoi, ça te fait du bien. Ça te ramène au moment présent. Pendant un instant, tu fermes les yeux. Derrière tes paupières, tu peux encore distinguer les quelques lumières de sécurité qui restent toujours allumées. Tu vis là depuis un moment déjà et tu connais leur emplacement par cœur. Tu te concentres sur elles au lieu de sur ce que tu t’apprêtes à faire. Enfin, tu essaies. Tu n’y arrive pas bien longtemps.

Tu ouvres à nouveau les yeux, mais tu ne bouges pas. Ton cœur bat rapidement, bien plus rapidement qu’à l’habitude. Tu le sens se débattre dans ta poitrine. C’est comme s’il espérait en sortir, s’échapper le plus vite et le plus loin possible de la prison qu’est ta cage thocarique. Tout pour éviter d’être brisé, parce que c’est ce qu’il lui attend, non? Se faire écraser, broyer par cette femme qui va probablement te dire que tout est terminé. C’est de ça qu’il a peur le myocarde. Ou alors est-ce que ce qui le terrifie le plus, en fait, c’est que ce soit toi qui la quitte? Parce qu’il n’y survivrait pas, à ça. Non, de toute façon tu ne penses pas en être capable.

Pourtant, quel autre choix est-ce que vous avez vraiment? Ton frère est au courant de ce qui se passe et s’est passé depuis un moment déjà entre sa femme et toi. Il a su se faire comprendre, ouais, pour ça, il a été clair: tout ça, peu importe ce que c’était, c’est terminé.

T’as encore les marques de son premier avertissement. Bien que l’enflure ait disparue, ta lèvre fendue n’est pas encore guérie et ton oeil gauche, lui, bien que capable d’ouvrir et de te permettre de voir normalement, est toujours d’une couleur marbrée, entre le jaune, le mauve et le noir. T’as l’air bien amoché. T’as l’air d’un pauvre type qui s’est fait péter la gueule.

Même si aucun mot à ce sujet n’est explicitement sorti de sa bouche, Marcus a clairement démontré les conséquences à envisager en cas de désobéissance de ta part. T’as pas particulièrement envie de savoir jusqu’où ton grand frère peut aller. Pourtant, te voilà qui t’en vas chez toi pour y attendre Clarissa.

Tu montes les marches deux à la fois jusqu’au 5e étage pour te rendre à son appartement. Tu déverrouilles machinalement la porte et ferme à nouveau derrière toi, comme à ton habitude. Soudain, tu t’arrête net. Du coin de l’oeil, t’as l’impression d’avoir vu quelque chose. De quelqu’un. T’as vu quelqu’un debout à côté de la table de ta cuisine. Tu pinces les lèvres, inspire lentement et retiens ta respiration en te retournant.

C’est elle. Elle t’attendait. « Clarissa. » le prénom sort de ta bouche aussi naturellement que tu respires. Ton corps se détend instinctivement et tu fais un pas dans sa direction. Elle t'attire comme un aimant. Parfois, t’as l’impression que ta vie en dépend. Comment est-ce que tu vas pouvoir continuer sans elle? Personne n’arrivera jamais à se comparer à elle.

Et puis tu remarques la façon qu’elle te regarde. Tu figes à nouveau. « Oh, je… » Tu n’oses pas t’approcher d’elle davantage, maintenant, parce que tu réalises à travers les yeux de la blonde que c’est la première fois qu’elle te voit dans cet état. Parce que tu te rappelles ce qui est prévu, ce qui va inévitablement se passer, ce soir. Tu vas la perdre, Landon. « Je suis désolé. » Désolé que ça n’est pas pu fonctionner entre vous, désolé de ne pas l’avoir rencontré le premier, désolé de ne pas pouvoir t’enfuir avec elle ou peut-être d’être trop lâche pour le faire.
 

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@Clarissa Atkins