sweet sweet memories (talia & landon)

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Une main sur le rétroviseur central de ta voiture, tu te regardes. Ton oeil, ton arcade sourcilière ont encore les traces, témoins de ta dernière rencontre avec ton frère aîné. Il est un mélange étrange entre le bleu-vert et le jaunâtre, mais il n’est plus enflé depuis au moins une semaine. Tu avais espéré que ton visage serait revenu à son état habituel avant que tu revois Talia, mais tu ne trouves pas non plus que ce soit une bonne excuse pour ne pas la voir. Tu sens qu’elle a besoin de toi et tu t’inquiètes pour elle. Tu n’arrives même pas à imaginer comment elle peut se sentir.

Il faut que tu te l’avoues, elle te manque un peu aussi. Elle fait partie de ta vie depuis si longtemps maintenant que ça te semble naturel de la voir ici et là régulièrement. Il est vrai que ce n’est jamais vraiment prévu, dans le sens où tu la vois si souvent parce que tu traines avec son grand frère, qui est un de tes meilleurs amis depuis que tu es arrivé en Angleterre. Toutefois, tu apprécies toujours sa présence. Autrefois, ça flattait ton égo de la voir vous tourner autour, la jeune adolescente qui te regardait avec des étoiles dans les yeux et qui rougissait à la moindre de tes remarques à son égard. Remarques qui, tu l’avoues, étaient prévues et lancées avec cette intention-là précisément.

Tu esquisses un petit sourire en coin juste au souvenir de la fois où elle a failli s’étouffer avec ses céréales en tombant sur toi torse nu dans la cuisine, un matin après une soirée où tu étais ensuite resté dormir chez eux pour éviter de conduire jusque chez toi après avoir bu.

Tu sors de ta voiture et claques la porte derrière toi. Tu entres dans le bâtiment pour rejoindre son appartement et lâches un court rire, parce que tu te rappelles aussi que tes remarques et tes clins d’oeils ont toujours un peu embêté ton ami. Il n’avait pas vraiment envie de voir son pote et sa soeur de cette façon là. Le pire, c’était qu’à cette époque, il ne se passait rien de plus que ça. Talia, elle ne t’intéressait pas. Elle était la petite soeur de ton ami, charmante oui, mais tu ne la voyais que comme ça. Tu la trouvais trop jeune.

Aujourd’hui, tu as de la difficulté à te l’avouer, mais c’est un peu différent. Tu la vois toujours comme avant, dans le sens où elle a la même place dans ton coeur, elle est et restera toujours little monkey mais ce n’est pas pareil. Non, elle est devenue une femme, la belle, et toi, tu n’as pas pu faire autrement que de le remarquer.

Tu cognes à deux reprises contre la porte de l’appartement de la danseuse étoile. Pendant que tu attends qu’elle vienne t’ouvrir, tu sors ton téléphone portable de la poche de ta veste de jeans et tu vérifies qu’elle ne t’a pas envoyé d’autres textos. Tu ne voudrais pas qu’elle ait changé d’avis. Tu insisterais pour la voir, de toute façon, parce que tu penses sincèrement que ça lui fera du bien de sortir de chez elle, de penser à autre chose.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Elle ouvre la porte et ton visage s’illumine. T’es heureux de la voir, Talia. Si tu avais eu la moindre hésitation quant à votre rencontre aujourd’hui, le tout s’est en tout cas envolé. Elle sourit. Ça te fait du bien de la voir comme ça. Tu sens qu’elle est contente de te voir, elle aussi. « C’est vrai. » que tu avoues avec un petit rire. « N’y prends pas trop goût, j’aime bien me laisser désirer, un peu. » tu plaisantes.

Ouais, t’as cogné à la porte, cette fois. Tu sais que tu aurais probablement dû la fois d’avant aussi, mais tu n’y peux plus rien maintenant. Et puis, tu te dis que ça n’a pas plus mal tourné, au final. Elle t’a envoyé un texto et vous vous êtes parlés. Tu aurais pu discuter plus longtemps, c’est vrai, mais tu as préféré l’inviter directement à sortir avec toi. Tu avais envie de l’avoir devant toi, la voir et entendre sa voix aussi.

Pendant quelques secondes, tu ne dis rien. Tu la regardes, la détailles. Tu essaies de remplacer les souvenirs d’elle en pleurs et souffrantes, paniquée aussi, par des nouveaux plus calmes, plus sereins. Tu aimerais oublier son passage dans ton ambulance, alors tu n’imagines même pas comment elle, elle le voudrait. Quand tu te rends compte que tu la fixes un peu trop longtemps, tu lâches un nouveau rire, plus gêné, celui-là. « Désolé. » Tu te dis que vous êtes en train d’inverser les rôles de quand vous étiez jeunes. Tu passes une main dans tes cheveux et hausses les épaules. « Tu es toute en beauté, monkey. » Tu utilises un ton léger et amusé, celui auquel elle est habituée venant de toi, mais tu es très sincère. Tu espères qu’elle arrive à le deviner, dans tes yeux.

Tu lui montres les clefs de ta voiture, encore dans ta main. « Je sais qu’on ne s’en va pas bien loin, mais j’ai pris la bagnole. » Tu penches un peu la tête sur le côté. « Je suis plutôt costaud hen, mais ton plâtre doit peser à peu près autant que toi, alors je me suis dit que ça serait mieux que de te porter jusque là-bas. » Tu veux la faire rire ou au moins la faire sourire. Tu n’y vas pas de main morte, avec elle, t’es direct, parce que tu l’as toujours été. Tu n’as jamais eu besoin de faire particulièrement attention à ce que tu lui disais, vous vous connaissez assez pour ne pas être offensés par les commentaires de l’autre. Tu espères juste ne pas dépasser les bornes, parce qu’après tout, cela fait un bon moment que vous n’aviez pas traîné ensemble.