6/12 ∴ there goes the last great american dynasty.

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l’aîné, le monstre. caligula c’est l’enfant tardif d’une mère pour qui la carrière avait toujours été privilégiée. le premier petit sang pur de cette famille d’acharnés. c’est aussi le début de la démence, l’origine d’une tyrannie qui dure encore, depuis trente-huit ans déjà. caligula c’est le portrait craché d’une mère courroucée, c’est en son premier enfant que s’est concentrée toute la haine et la frustration de l’héritage bafoué. mais la terre promise lui était dédiée, l’empire que fondait narcissa de son côté lui serait bientôt propre, c’est aux lettres dorées du premier-né que se destinait tous les espoirs d’une mère qui elle même avait connu le dépouillement des aînés. un grand avenir se dessinait pour le fils ziegfeld et ses yeux violets.
mais l’héritier est malade, l’héritier est cassé. quelque chose cloche chez cet enfant trop ordonné. longtemps ils ont pensé qu’il s’agissait d’autisme, d’une sorte de trouble tristement étriqué. mais bien pire encore, c’est une psychopathie qui s’est dessinée. cela, ça n’a pas pu leur échapper. les cadavres d’animaux qu’il collectionnait, sa froideur sans cesse désintéressée, son intolérance à toute frustration, ses colères incontrôlées. caligula mène la famille à la baguette depuis qu’il est né, ayant épuisé ses parents avant de s’attaquer à ses frère et soeurs. et si quelqu’un ne plie pas, il le force à ployer.
c’est malgré tout que l’empereur a pris les rênes de la société. personne n’a rien dit, tout le monde a cédé. parce qu’il n’y avait en somme pas meilleur candidat, pas héritier plus qualifié. nouveau patriarche sans scrupule ni pitié, gérant d’une main glacée les apanages de la famille comme de la société, caligula semble remplir le rôle mieux que personne ne l’aurait fait. pourtant, lorsqu’on apprit quatre ans plus tôt la mort de sa femme et cousine qui plus est, personne ne fut vraiment étonné. caligula, veuf désarmé, nul honnête zegfield ne saurait y croire.

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l’enfant second, le calme après la tempête. titus c’est l’enfant rêvé pour les parents dévastés. advenant par accident pourtant deux ans seulement après son terrible aîné, titus c’est le garçon distrait aux traits bien plus proches du père que de la mère. c’est l’imprévu complètement effacé par le tumule d’un caligula petit dictateur, c’est le deuxième sans passion ni tare. bien caché et castré par le pouvoir tyrannique d’un frère égocentrique à qui personne ne pouvait résister. c’est l’enfant écrasé dès le berceau, réduit au silence comme son père avant lui, sous la poigne robuste d’une mère impératrice sur tous les fronts, parée d’or et de velours. se taire depuis toujours, sportif dans l’âme au détriment de la tête, c’est ce qu’ils ont tous fini par penser. pourtant il n‘en est rien, l’empereur sommeille sous la carcasse robuste, ne cesse de penser. il se méfie, titus, sa bouche perpétuellement close affûte ses yeux bleus auxquels rien n’échappe. homme de confiance, dévoué entièrement à une famille qu’il sert autant qu’elle le balafre, c’est une tombe de froideur de laquelle aucun secret n’échappe, préféré d’un père dont l’avis comptait finalement peu, l’honneur comme emblème et la famille pour bannière, nul n’est plus droit que titus qu’à même six mois on ne voyait pas pleurer.
c’est en défendant l’honneur qu’il a suivi le projet du père de le marier à une famille d’investisseurs influents, de ternes étrangers aux mains glacées par les lingots du capital. l’empereur de froideur, le prince des grandes neiges, est marié  depuis deux ans avec une étrangère, dessein de parents cherchant le profit, pas plus unis par amour que par intérêt, titus se doit d’abandonner l’envie au profit du gain. mais titus a le cœur tendre, au fond, sous cette armure de froideur, titius aime et ressent. sentiments démolis au profit des années, cœur de pierre taillé dans la roche volcanique, prêt à s’enflammer au moindre pas de côté. la souffrance d’un frère réduit à un silence meurtrier, il n’y a bien que bérénice pour savoir le percer. petite soeur fusionnelle qui dans ses bras immenses vient se lover, trésor de beauté et soleil d’affabilité, il n’y a bien que ces deux là pour se comprendre et s’aimer.

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the golden girl, l’héroïne fitzgéraldienne, muse romancée dont les cheveux blonds reflètent le soleil au zénith. bérénice, c’est une beauté solaire comme on n’en voit plus, la plus douce et la plus sage, l’aimée sans tare ni travers. enfant modèle, jumelle la plus calme, c’est l’exact opposé de l’autre tornade blonde lui servant de sœur. là où bérénice tempère et médite, locuste gronde et condamne. dans l'infâme torpeur d’exeter, et parmi les monstruosités intrinsèques à une telle famille, la vertu immaculée d’une bérénice affable est un miracle auquel même les ziegfield ne peuvent se résoudre à croire. tous sont désarçonnés par cette foi implacable, ce quasi mysticisme qu’elle incarne, refusant de croire en la perfidie de l’être humain. alors bérénice défend les ziegfeld, clame des hymnes au travail acharné de la branche principale, de l’empire bancaire fondé en leur nom, du sacrifice d’une mère mordante et conquérante. d’un tempérament cependant bien plus humble, elle a choisi volontairement de travailler en dehors du domaine bancaire, dans une branche plus artistique, dans la discrétion de ces poètes timides se cachant derrière des tableaux aux couleurs acidulées.
cependant, si bérénice s’évertue à ne vouloir retenir que le meilleur, c’est qu’elle choisit sans se l’avouer tout à fait de passer sous tapis toutes les horreurs qu’elle entrevoit, d’ignorer la souffrance d’âmes en peine qui rôdent au sein du cimetière ziegfeld. comme tous, elle fait semblant de ne pas voir les délires d’un frère atroce, sa soif de conquête et de fric débordante jusqu’à laisser le sang couler. comme tous, elle baisse la tête face au pouvoir de l’ainé et continue de croire en la famille idéale et soudée. comme tous, elle fait de ce cauchemar un rêve éveillé.
mais la mort de sa cousine a réveillé des soupçons devenus certitude, pour la première fois elle tremble en réalisant le poids des secrets, elle ne peut plus faire semblant de prendre la bête pour un biquet. dans les bras de titus, son frère adoré, tous deux s’inquiètent de l’empire de l’aîné, de la tournure que prend l’ambition du dictateur sans pitié.

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la nuit, la garce. prétentieuse comme jamais. locuste a une place de cadette à défendre contre vents et marées. rien ne résiste à ses grands yeux bleus et sa moue boudeuse, rien ne résiste à sa poigne roublarde qu’elle dissimule derrière ses caresses. calculatrice et dangereuse, locuste est une ambitieuse par nature. née à peine quelques minutes après sa soeur, sa tendance poussée à la ruse attire toujours un peu plus le rôle de cadette. locuste, c’est celle qui accusait sa soeur à la moindre bêtise, celle qui volait dans le pot à gros-mots, celle qui faisait les yeux doux au père pour échapper à toute remontrance. sur son lit de mort, c’est elle que la marâtre a dit à l’héritier de surveiller, c’est en parlant d’une locuste dangereusement calculatrice que narcissa ziegfeld a dit a son ainé que la petite blonde avait un grand avenir, qu’il fallait lui éviter de mal tourner et la faire grandir. car contrairement à ses ainés, locuste a une passion pour son impérieux grand-frère, elle l’admire depuis toute petite, le dresse au sommet de son idéal de réussite. lorsque tous étaient horrifiés par la froideur qu’affichait caligula à la chasse avec son père, n’hésitant pas à achever le moindre faon sans un regard, un seul, alors que la bête le dépassait déjà d’un pied, locuste elle apercevait la virilité toxique donc elle ne pouvait que rêver. ainsi, locuste minaude, cherche sans arrêt à attirer le regard du nouveau patriarche, à ce qui lui accorde sa confiance. ce n’est pas à n’importe quelle dilettante qu’inspire la petite empoisonneuse, mais bien à un rôle de main droite du PDG. et rien ne semble pouvoir stopper l’infâme désir de pouvoir d’une petite blonde bien futée.

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l’héritier déchu, l’enfant disgracié. pompée, il subissait les perversions de son père avant tout le monde, avant même que néron n’ait à supporter ces indicibles infamies. des visites tardives dans sa chambre, des promesses de ne jamais rien dire, des regards égarés et des mains baladeuses. il se taisait, pompée, les yeux baissés, l’âme scarifiée. on lui assurait monts et merveilles, on érigeait sur un piédestal de marbre et de sel son corps frêle, on lui mettait entre les mains les rênes d’un empire promis. mais tous les royaumes et tous les honneurs du monde ne valaient rien à ses yeux — lui ne rêvait que de justice et de vengeance. il voulait faire payer son père pour ce qu’il lui avait fait subir, il voulait voir tomber ces mains qui trop souvent s’étaient aventurées là où elles n’auraient pas dû. alors il s’est tourné vers son cadet, a tendu vers lui une main fraternelle. il savait que néron avait vécu les mêmes ignominies que lui, avait perçu le spectre de l’enfance éventrée dans ses yeux terrifiés qui, sans arrêt, scrutaient son père, scrutaient le bourreau.
il n’a pas compris le rictus conquérant de néron lorsque ce dernier s’est tourné vers lui. fratricide éhonté. alors qu’il tombait vers les bas-fonds du monde, pompée a vu son frère se ranger derrière son père, en bon soldat mutilé et déshonoré. ce fut un sapage de réputation prodigieux — tous les médias s’attaquèrent à ce fils indigne et indignant. on l’accusait de tous les vices, on plaignait le père d’avoir eu un tel antéchrist comme enfant. de tsarévitch, pompée était devenu un paria, un exilé, condamné à l’éternel vagabondage. depuis les ténèbres, il a vu son traître de frère accéder à la gloire, aux lauriers, après la mort de leur père. mort à laquelle pompée n’est peut-être pas si étranger que cela ; mais son désir de vengeance n’est pas assouvi, ne sera jamais apaisé tant qu’il verra néron briller, se pavaner, et rire aux éclats en regardant le feu consumer la cité de leur tendresse.

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agrippine la magnifique. elle était tout ce qu’il y a de beau et fort dans la gloire des ziegfeld — un esprit sain, une âme douce, une volonté de fer. proche de tous ses frères et soeurs, elle était également persuadée que l’unité de la famille ziegfeld ferait sa force et que cette escarmouche causée par les fiertés respectives d’anselm et de narcissa était insensée. c’est pour cela qu’elle a accepté ce mariage de sang pur avec son cousin, caligula. certains allaient jusqu’à dire que l’alliance était puissante, durable. que caligula et agrippine s’aimaient véritablement.
sa mort fut un choc pour tout le monde. particulièrement pour ses frères et soeurs. tous les doutes étaient sur caligula ; aucune preuve pour l’accabler, cependant. agrippine, agrippine et ses éclats de grâce, agrippine et son esprit cinglant, agrippine et sa douceur instinctive ; tout cela n’est plus qu’un nom sur une tombe, des échos d’injustice qui se réverbèrent sur un spectre de plus en plus nébuleux. partie, mais pas oubliée. mutilée, mais jamais vengée.

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le monstre. le narcisse inarrêtable. la constante et impudique extravagance. néron, c’est le visage actuel de l’empire médiatique familial ; et dieu sait qu’il a dû faire des sacrifices pour arriver là où il est actuellement. le monde le connaît, néron ; il n’hésite pas à se médiatiser, à user de l’image d’un milliardaire abordable. drôle, dandyesque, généreux. c’est une toute autre vérité qui pointe lorsque le rideau se ferme, cependant — d’une ambition titanesque, il serait prêt à égorger mère, père, femme et enfants au nom du pouvoir. il n’a d’ailleurs pas hésité à le faire. c’est sans une hésitation qu’il a poussé son frère dans la fosse aux lions. c’est sans regimber qu’il a couvert le meurtre de sa soeur par son beau-frère et cousin, caligula. c’est sans trembler qu’il a commandité l’assassinat de son père. néron, il serait prêt à détruire le monde pour quelques minutes de gloire. alors, les quelques survivants de sa fratrie peuvent se vanter d’avoir quelque place privilégiée dans son cœur. en effet, marlowe aime sincèrement sa sœur cadette, livia, et ses caprices d’enfant gâtée. quant à son petit-frère, marc-aurèle, il a beau entretenir envers lui un rancoeur sourde et tenace vis-à-vis de la mort de leur mère, de qui il était terriblement proche, il ne peut s’empêcher d’être mollement attendri par cet enfant perdu et éperdu, de le protéger en silence, de toujours garder un oeil sur lui.
cependant, les secrets demeurent, et les secrets bouillonnent. il sait qu’il suffirait d’un rien pour tout faire éclater. nerveux, colérique, impulsif, néron n’hésiterait jamais à briser la nuque de l’amour de sa vie si le geste devait lui garantir quelque protection. chaque jour, il incendie une nouvelle rome — un spectre de plus qui s’ajoute à la liste de ceux qui viennent le hanter chaque nuit.

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la candeur et la fureur. livia, c’était la préférée d’anselm, l’enfant gâtée et choyée. contrairement à ses frères aînés, elle a échappé au joug des vices pédérastes de son paternel, ne se doute même pas de la pourriture qui nécrosait les veines du patriarche. pour livia, ça a toujours été la famille avant tout — pour eux, elle se fait ange, elle se fait princesse et chien de garde à la fois. car elle n’est pas qu’un joli visage et beaucoup de douceur ; ses ongles et ses mots et son mépris qui se plante dans votre peau, peau sous laquelle elle se glisse, pernicieusement ; et déjà c’est trop tard, on ne peut plus oublier la sauvage héritière et son regard hautain. elle a souffert, en même temps, personne ne peut lui enlever ça ; elle n’avait que sa famille. elle n’avait que sa mère, emportée par un accident de voiture. elle n’avait que ses grands frères, l’un exilé comme un vulgaire chien pour une raison qu’elle ignore encore, l’autre enivré, engourdi par les limbes du pouvoir et de la gloire. elle n’avait que son père, abattu d’une balle entre les deux yeux. elle n’avait que sa soeur, sacrifiée à la rage d’un mari dégénéré. parce que livia ne doute pas, livia ne flanche pas ; c’est caligula, caligula l’impudent, caligula l’enragé, caligula le tyran qui a tué agrippine. elle n’a jamais porté la branche majeure des ziegfeld dans son coeur, l’esprit échauffé par les rancoeurs familiales dont on l’a abreuvée au biberon. mais elle sait que si sa soeur n’avait pas essayé de sauver l’union ziegfeld, si elle ne s’était pas lancée dans ce mariage licencieux et incestueux, elle serait encore vivante. une certitude qui l’a faite se rapprocher de sa cousine, bérénice — peut-être la seule à voir ce qu’est vraiment caligula.

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le petit dernier de la fratrie. souvent ignoré du public, constamment négligé par son père. marc-aurèle, il a jamais su se construire une identité propre — toujours à grappiller des traits de caractère par ci, par là, pompant sur ses sœurs ou sur l’idée que les gens se faisaient des ziegfeld. puis la culpabilité fondamentale qui le ronge depuis son enfance ; c’est à cause de toi que maman est morte. la génitrice morte en couche, le corps fragile expiant en expédiant ce dernier gamin, ce gamin de trop aux limbes dévastatrices du monde. intelligent, mais définitivement trop doux pour survivre à un monde aussi impitoyable que celui au sein duquel la famille évolue, marc-aurèle a toujours été relégué à l'arrière-plan des tragédies innommables qui secouent les ziegfeld. il n’a jamais vraiment connu pompée, et n’a souffert que de façon partielle de son exil — cependant, la mort d’agrippine, de qui il était très proche, l’a terriblement secoué. c’est suite à cette tragédie qu’il a tenté de se rapprocher de son frère et de sa soeur. il s’est heurté face à un mur en allant au-devant de néron, déjà terriblement préoccupé du décorum de son règne infâme. celui qui est désormais l’aîné n’a que faire des angoisses existentielles d’un petit frère qu’il a toujours méprisé, vu comme la cause de la mort de sa mère. livia et cléopâtre comme seules alliées au milieu de tout ce carnage, mais toujours et systématiquement, marc-aurèle est perdu. marc-aurèle ne sait pas, ou alors, marc-aurèle n’a jamais su.

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belle, jeune et ambitieuse, cléopâtre est ce que marlowe appelle avec un cynisme grinçant “la pièce détachée des ziegfeld”. belle-mère des cinq enfants ziegfeld, et dernière épouse du patriarche (de trente cinq ans son aîné), elle a su mettre le grappin sur ce crésus peu de temps avant sa mort. car cléopâtre est plus qu’un sugar baby ; c’est une femme d’affaire, une calculatrice, une forte tête ; issue d’une famille assez pauvre, elle a toujours su quoi faire pour mettre la main sur les plus beaux pactoles. cléopâtre, elle voulait bien plus qu’un simple mari un peu riche pour l’entretenir ; cette créature de tempêtes a posé ses yeux de glace sur l’empire ziegfeld, depuis toujours dépourvu d’une matriarche — il faut que je l’ai. l’affaire semblait conclue. anselm n’a jamais su résister à une belle femme, et le mariage fût plié en quelques mois. c’était sans compter sur néron. néron le jaloux, néron l’ambitieux, néron, presque aussi manipulateur qu’elle. il n’a pas vu d’un bon œil l’arrivée de ce parasite sur les terres des ziegfeld. alors il a tout fait (tout) pour l’écarter de l’héritage, pour éviter que son nom n’apparaisse trop sur le testament. et il a réussi. cléopâtre était à deux doigts de la victoire, pourtant ; elle savait qu’anselm avait pour projet de lui donner une part de l’empire, de partager le gros de la succession entre elle et néron. il n’a jamais eu le temps de modifier le testament, cependant. mort. assassiné d’une balle dans la tête. un sniper, a suggéré la police. mais cléopâtre n’est pas dupe ; elle a vu le regard satisfait que lui lançait néron, aux funérailles. ces yeux fous qui criaient victoire. bafouée, évincée de la famille, elle refuse cependant d’en rester là. et elle a quelque chose que néron n’a pas ; le soutien de la majorité de la fratrie. elle était très proche de pompée avant son exil, et marc-aurèle a toujours trouvé en elle cette figure maternelle qu’il n’a jamais eue, malgré leur faible différence d’âge. elle sait qu’elle peut facilement monter une armée, elle sait qu’elle n’a qu’à affûter ses sabres.
eh bien, la guerre.

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la seule enfant de marlowe. la prunelle de ses yeux. son portrait craché. enfant d’ambition et de rage. octavia est une garce, octavia est un génie — double menace. sous ses airs de princesse, elle n’a pas peur du vice, du sang et de la débauche. étrangement bien moins hermétique et aveugle que ses oncles et ses tantes aux turpitudes héréditaires de la famille, octavia ne se fait aucune illusion : sa race est dégénérée, mais sa race est puissante, et si elle doit pleinement assumer la tare génétique que la fatalité familiale fait peser sur elle pour éviter de se faire détruire, comme certains de ses proches parents ; alors soit. parce qu’octavia, c’est aussi le chic de viser toujours plus haut. redoutable mélange des gènes d’industriels affamés que lui a transmis son père, et du sang bleu qui coule dans les veines de sa mère. elle veut plus que l’empire qui lui est promis : elle veut le monde, elle veut l’univers. elle veut les honneurs de l’aristocratie et les droits irréductibles des gouvernements. elle veut l’amour que l’on porte aux idoles et l’impunité qu’on octroie aux puissants. elle veut le tout, quitte à perdre le peu qu’on lui promet. terriblement proche de marlowe, elle est prête à le défendre bec et ongles contre quiconque lui reprochant quelque acte ignoble (qu’elle sait pertinemment vrai, par ailleurs). octavia, c’est l'illusionniste qui a déjà perdu toutes ses illusions.