AccueilAccueil  CalendrierCalendrier  FAQFAQ  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
ETB Pokémon Fable Nébuleuse : où acheter le coffret dresseur ...
Voir le deal

 

 CINÁED&CÁEL » The truth doesn’t always make a good story, does it ?

Aller en bas 
AuteurMessage
Cáel Sweeney

Cáel Sweeney


∴ Pseudo : Javelot (Alex).
∴ Pronom irl : Elle.
∴ Posts : 145
∴ Faceclaim : Joel Kinnaman.
∴ Merci à : PHILTATOS. (avatar), old money (signature), Neil Gaiman (quote signature).
∴ Âge : Quarante-et-une détonations. À se demander combien de balles le chargeur de la vie contient-il encore, et si la prochaine sera celle qui lui pulvérisera le crâne.
NOTHING LEFT TO SAY.
∴ Pronom inrp : Il.
∴ Occupation : Pion insignifiant sur l'échiquier de l'Irish Mob. Chien de garde de la maison close des Irlandais, le Devil's Den ; enchaine les jobs en journée sans grande volonté de stabilité -tout y passe, rien ne reste. Bousille ses poings dans les sous-terrains poisseux de sang et de cris de combats illégaux.
∴ A Exeter depuis : Juillet 2016. (Il est Américain, natif de Chicago -impossible de l'ignorer quand on l'entend parler.)
∴ Statut : Les entraves de l'attachement consumées dans les corps-à-corps sauvages qui ne délaissent sur sa peau que l'empreinte éphémère du plaisir. Le cœur enterré dans les rires d'une enfant à un océan de ces terres stériles où seule l'amoralité prend racine. L'ivresse de n'avoir plus rien à perdre bien trop délicieuse pour songer à dégriser.
∴ Place : En soirée, il habille la façade du Devil's Den, pilier inébranlable enchaînant clopes sur clopes, le regard lourd et les poings attentifs. Le reste du temps, c'est pas tes affaires. (Réside à St Sidwells (nord).)
∴ Vice : Les corps qu'il possède ou abime, satisfait ou fracasse. Le vide qu'il dévore à tous les repas de la journée, jusque dans les heures les plus sombres de la nuit. Les souvenirs pour addiction. Et cette tendance à danser sur le fil, bête loyale et traître insidieux.
∴ Free land : Chapitres en cours de rédaction.

» I breathed in the night and felt the stars fill up my soul. (Icare)
» Des bleus au coeur. (Trevor)
» No lie in her fire. (Moira)
» The truth doesn't always make a good story, does it ? (Cináed)
» How can it be that my memories are more alive than I am ? (Hazel)
» Les jeux de l'impromptu et du hasard. (Raven)
» I wanted the whole world or nothing. (Gali)
» Cette nuit du corps, cette nuit de l'âme que l'on appelle la mélancolie. (Joyss)

(UA)
» The funeral under the sea. (Arnlas) (UA)
» You got power over me. (Galess) (UA)

Chapitres à venir.

» Seth, Erell <3
∴ Triggers, refuse de jouer : À discuter ensemble.
∴ Warnings, va être amené.e à jouer : Violence physique et psychologique, dépendance, addiction, abandon d'enfant.

∴ Présentation : Standing in the ashes of who I used to be.
∴ Liens : Only ashes in my wake.

CINÁED&CÁEL » The truth doesn’t always make a good story, does it ? Empty
MessageSujet: CINÁED&CÁEL » The truth doesn’t always make a good story, does it ?   CINÁED&CÁEL » The truth doesn’t always make a good story, does it ? EmptyDim 10 Jan - 12:36


L’hiver à Exeter, avec les vents glacés que la mer expire à ses portes, délaisse immanquablement quelques saveurs de Chicago sur sa langue, même si les températures anglaises restent plus douces et clémentes. Si son cœur déraciné réclame et pleure d’autres terres en des yeux limpides et innocents, Cáel ne pensait pas qu’un jour, sa ville natale, et même sa patrie, viendraient peu à peu à lui manquer. Face à d’autres émotions bien plus destructrices et lancinantes, ce manque-là s’était dessiné en filigrane, aussi silencieux qu’un prédateur avançant pas à pas dans le manteau neigeux de sa poitrine. Et parfois, il triomphe. Au détour de détails qu’il n’aurait pas même entraperçus en d’autres circonstances ; au gré de différences anodines, de la même manière que les souvenirs, et les émotions qu’ils emportent dans leur sillage, enfoncent parfois les portes de ses pensées sans s’annoncer, si peu sensibles aux dégâts qu’ils provoquent.
Même les clopes n’ont pas la même saveur.
Mais le mal du pays, l’Américain a appris à l’apprivoiser, à connaitre ses inconstances, à apaiser ses tiraillements légers, à dompter ses soupirs las et ses frêles colères. Lorsque son accent le trahit, il balaye toutes considérations extérieures en laissant sous-entendre qu’au moins, la Guinness s’avère meilleure ici –rien que des conneries, il n’aime pas les stouts, et les années à en boire échouent perpétuellement à bouleverser ses goûts en la matière.
Contre d’autres maux plus sauvages et affamés, il reste impuissant –et certaines parts de lui souhaitent le rester.

En retrouvant la chaleur de l’intérieur Devil’s Den, il apprécie les contours familiers de cet endroit dont il connait tous les recoins, en chien de garde entrainé à connaitre les forces et des faiblesses de la forteresse Irlandaise au creux de la paume d’Exeter. Pas parce qu’il s’y est attaché d’une quelconque façon, ou tient particulièrement son rôle de cerbère à cœur, mais parce que c’est une atmosphère qu’il connait, une routine dans laquelle il s’enlise pour ne pas songer au reste. Ces habitudes qui travaillent à anesthésier un peu plus son âme ankylosée, embourbée dans le marasme  pullulant au fond de ses tripes. Les changements, Cáel les encaisse avec le flegme de ceux qui ont vu défiler tant de chamboulements dans leurs vies qu’ils s’en sentent plus spectateurs qu’acteurs à présent, et se contentent de ce siège confortable pour contempler d’un œil distrait les planches où tout se joue.
Parmi ces virages secs et souvent imprévisibles figure la mort barbare de l’ancien patron du bordel, suivie, quelques mois plus tard, de l’arrivée d’un nouvel usurpateur déclamé roi pour maintenir ce royaume à flots, qui ne tenait déjà qu’à un fil depuis le début du conflit entre Turques et Irlandais. Si cet établissement a connu la gloire et la prospérité à une époque, l’Américain n’en a jamais entendu parler (et n’éprouve pas la curiosité suffisante pour connaitre ce récit) ; il ne l’a connu qu’ainsi, au bord de la rupture, de l’effondrement, et pourtant toujours solide sur ses fondations branlantes, gouverné par un monarque colérique et impulsif.
Parfois, il se demande comment cette maison de passe a tenu aussi longtemps.
Quel dictateur sera le O’Reilly qui vient d’atterrir au sommet de la chaine alimentaire de la Mob en Angleterre, tout droit expédié depuis New-York, couronné à la hâte ?

Avisant la silhouette féroce du maitre des lieux installé au comptoir, Cáel s’immobilise quelques secondes à mi-chemin vers l’une des sorties de secours du club. Qui pourrait nourrir la folie de croire que Cináed devient naufrage, loin des siens, et de tout ce qu’il a toujours connu, malgré les quelques êtres qu’il a embarqués dans ses valises ? Ils n’ont pas vraiment eu le temps de se présenter depuis que l’autre homme a fait cet endroit sien –pas que ce soit réellement nécessaire, étant donné que malgré la relation que le blond entretenait avec Nelson, il n’a jamais cherché à gravir les échelons de la hiérarchie, satisfait d’être un pion que peu de regards retiennent, et dont encore moins se méfient.  
Et ce n’est pas l’envie d’être sympathique avec le nouveau patron en poste qui mène Cáel à dévier de sa route, et réclamer d’un geste au barman un whisky sec, en prenant place aux côtés de son compatriote.
« Tu n’as pas testé la Murphy’s, j’espère. Elle est dégueulasse. On dirait celle qu’ils servent aux US. »
(La fragile rivale de la Guinness –il se doute qu’en bon Dublinois, Cináed honore certainement avec minutie cette dernière.)
Est-ce qu’il a plus de l’Irlandais ou de l’Américain dans l’âme ? Cáel ne peut s’aventurer à statuer, lui qui n’a fait qu’observer de loin, peu concerné par les changements doucement initié par cet homme  qui doit s’arroger de la lourde tâche de faire évoluer ce béhémoth paresseux et prisonnier de ses habitudes qu’est le Devil’s Den.
A coup de sang ou d’esprit, il détient à présent leurs vies à tous entre ses doigts.


Dernière édition par Cáel Sweeney le Mar 19 Jan - 17:53, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Cináed O'Reilly

Cináed O'Reilly


∴ Pseudo : Milie.
∴ Pronom irl : Elle.
∴ Posts : 466
∴ Faceclaim : Michael Fassbender.
∴ Merci à : Jenesaispas.
∴ Âge : Quarante ans le coco et toujours en pleine crise d'adolescence.
∴ Pronom inrp : Il (ou Dieu)
∴ Occupation : Gérer la branche anglaise de l'Irish Mob, reprendre une maison close à deux doigts d'exploser, officialiser le commerce de meth avec sa cuisinière particulière, Raven l'effrayante. Se saouler à la Guinness avec son cousin. Ne rien respecter, pas même la voisine.
∴ Statut : Célibâtard, la seule personne qu'il respecte ici, c'est lui-même.
∴ Place : Au milieu des ruines d'un business déchu.
∴ Vice : *déroule le parchemin de dix mètres de long.*
∴ Free land :
CINÁED&CÁEL » The truth doesn’t always make a good story, does it ? 9t70
Cináed, maquerelle irlandaise.

Les RPs en cours
Bastet ; Trevor ; Lip ; Rocky ; Leofstan ; Moira ; Azrael ; Manus ; Joyss
; Raven ; Ruby


Wendiposa <3
CINÁED&CÁEL » The truth doesn’t always make a good story, does it ? Cz09
Le visage de ton père et les yeux de ta mère.
Moira


∴ Triggers, refuse de jouer : Il n'y a rien que je refuse de jouer tant que c'est joué de façon intelligente.
∴ Warnings, va être amené.e à jouer : Du vice à l'état brut, volcanique.

∴ Présentation : The thin red line
∴ Liens : Guinness Lover

CINÁED&CÁEL » The truth doesn’t always make a good story, does it ? Empty
MessageSujet: Re: CINÁED&CÁEL » The truth doesn’t always make a good story, does it ?   CINÁED&CÁEL » The truth doesn’t always make a good story, does it ? EmptyLun 18 Jan - 17:23

La soirée est déjà bien avancée et pourtant, chez elle, il n’est que le petit matin. Il entend sa voix endormie, s’efforçant de lui poser des questions de sa voix pâteuse, typique de ces gens qui viennent de se réveiller. Des mots, des interrogations auxquels il répond difficilement. Non pas qu’il n’a pas forcément envie de lui répondre mais parce qu’elle alimente l’exil et ce mal du pays qui le ronge tant. Il a dû mal, Cináed. Ça reste coincé en travers de la gorge, tel un aliment qu’il aurait mal avalé. Il a du mal à supporter la trahison qu’il a subi des siens, notamment de son père.
Pourtant, il qu’elle n’a rien fait. Qu’elle fait partie de ces innocents qui ont dû se rendre à l’évidence de cette fatalité inévitable. Celle de voir son frère aîné faire ses valises, lui annoncer qu’il s’en va avec une nonchalance n’ayant jamais trahi ô combien ce départ a été difficile. De cette main qui s’est posée sur le sommet de sa petite tête, effleurée les mèches rousses, folles et éparses. De cette même masse qui s’est posée sur l’épaule du cadet tant haï, lui ayant simplement demandé de veiller sur leur demi-sœur. Et puis, il est parti. Sur un autre continent, avec un décalage horaire important et malgré tout, Naimh l’appelle encore, souhaite savoir comment il va.
La conversation est creuse et finit par s'estomper du fait qu'elle doit se préparer pour aller à son ballet, enchaîner dieu ne sait quoi, permettant au coeur de souffler dès lors que la communication se coupe. Soulagement ou avoir le bourdon ? Il ne sait pas trop.
Sans doute, se rend-elle compte ou alors, elle a deviné… Cinaed n’est pas du genre à se poser mille questions. Il a un trou dans le cœur, ça s’arrête là. Et c’est vrai, il a du mal à repartir, des difficultés à reprendre un train de vie avec la même insouciance qu’auparavant, à se foutre de la gueule du monde, ne lui ayant jamais accordé d’intérêt, non pas que ça va changer. Mais il ouvre les yeux et ce qu’il voit ne lui plaît guère.
En dépit de sa situation un peu catastrophique, il se sait chanceux. L’irlandais aurait pu finir en taule ou au fond des égouts de New York. Et pourtant, il est encore là, en compagnie de Manus et Raven ayant accepté de le suivre (ou plutôt l’ayant suivi sans trop lui demander son avis). Leur compagnie est ce qui permet au mafieux de reprendre du poil de la bête même si ça n’est pas gagné. Long sera le chemin avant de détrôner tout ce monde de merde pullulant dans les rues d’Exeter. Ce qui l’agace parce qu’à New York, il n’avait pas trop à craindre, il était puissant quand aujourd’hui, il n’est que miséreux. Il était au sommet quand aujourd’hui, ça pue la rénovation dans ce bordel à revoir. Heureusement, il y a ce bar qui tourne et qui alimente l’échange entre l’alcool et la prostituée. Un enchaînement aussi étrange que nouveau, ayant toujours proliféré dans la drogue et non pas dans ce genre d’industrie. Et chaque soir, il vient, essaye de s’intégrer tout en restant silencieux, lui le roi de la connerie incarnée. Il est bien trop silencieux, observe, analyse et obéit aux conseils de Manus : éviter de faire trop de bruit pour savoir qui est l’ami de l’ennemi.
Dans sa solitude, il s’octroit le doux réconfort d’un verre de whisky admettant qu’il y a de bonnes bouteilles ici. L’ancien propriétaire savait quoi prendre visiblement, n’en déplaise à celui qui boit et à celui qui vient rejoindre l’irlandais. Un blond répondant à l’appellation aussi gaélique que la sienne, sans pour autant qu’il y ait eu de franche camaraderie. Il est encore trop soupçonneux.
Pourtant, quand Cáel vient s’asseoir à ses côtés, Cináed lui relève un œil dénué de la moindre animosité et puis ne peut s’empêcher de sourire. « Avec mon frère, c’est notre bière préférée, figure-toi. Je crois que les amerloques ont mauvais gout n’est-ce pas ? » Il parle d’une voix étonnement calme et bien douce, pour une fois.  « Ceci dit, je dois admettre qu’ici, la bière a meilleure gout. Faut croire qu’elle n’aime pas trop les grands voyages. » comme lui après tout. La comparaison demeure étrange mais c’est la vérité. Il soupire alors pendant que Cáel se pose et se commande son propre verre. « ça va, je ne suis pas trop différent de ton ancien boss ? » Dit-il en rentrant immédiatement dans le vif du sujet, buvant son verre de whisky, prêt à entendre la moindre information qui serait des plus intéressante.
Revenir en haut Aller en bas
Cáel Sweeney

Cáel Sweeney


∴ Pseudo : Javelot (Alex).
∴ Pronom irl : Elle.
∴ Posts : 145
∴ Faceclaim : Joel Kinnaman.
∴ Merci à : PHILTATOS. (avatar), old money (signature), Neil Gaiman (quote signature).
∴ Âge : Quarante-et-une détonations. À se demander combien de balles le chargeur de la vie contient-il encore, et si la prochaine sera celle qui lui pulvérisera le crâne.
NOTHING LEFT TO SAY.
∴ Pronom inrp : Il.
∴ Occupation : Pion insignifiant sur l'échiquier de l'Irish Mob. Chien de garde de la maison close des Irlandais, le Devil's Den ; enchaine les jobs en journée sans grande volonté de stabilité -tout y passe, rien ne reste. Bousille ses poings dans les sous-terrains poisseux de sang et de cris de combats illégaux.
∴ A Exeter depuis : Juillet 2016. (Il est Américain, natif de Chicago -impossible de l'ignorer quand on l'entend parler.)
∴ Statut : Les entraves de l'attachement consumées dans les corps-à-corps sauvages qui ne délaissent sur sa peau que l'empreinte éphémère du plaisir. Le cœur enterré dans les rires d'une enfant à un océan de ces terres stériles où seule l'amoralité prend racine. L'ivresse de n'avoir plus rien à perdre bien trop délicieuse pour songer à dégriser.
∴ Place : En soirée, il habille la façade du Devil's Den, pilier inébranlable enchaînant clopes sur clopes, le regard lourd et les poings attentifs. Le reste du temps, c'est pas tes affaires. (Réside à St Sidwells (nord).)
∴ Vice : Les corps qu'il possède ou abime, satisfait ou fracasse. Le vide qu'il dévore à tous les repas de la journée, jusque dans les heures les plus sombres de la nuit. Les souvenirs pour addiction. Et cette tendance à danser sur le fil, bête loyale et traître insidieux.
∴ Free land : Chapitres en cours de rédaction.

» I breathed in the night and felt the stars fill up my soul. (Icare)
» Des bleus au coeur. (Trevor)
» No lie in her fire. (Moira)
» The truth doesn't always make a good story, does it ? (Cináed)
» How can it be that my memories are more alive than I am ? (Hazel)
» Les jeux de l'impromptu et du hasard. (Raven)
» I wanted the whole world or nothing. (Gali)
» Cette nuit du corps, cette nuit de l'âme que l'on appelle la mélancolie. (Joyss)

(UA)
» The funeral under the sea. (Arnlas) (UA)
» You got power over me. (Galess) (UA)

Chapitres à venir.

» Seth, Erell <3
∴ Triggers, refuse de jouer : À discuter ensemble.
∴ Warnings, va être amené.e à jouer : Violence physique et psychologique, dépendance, addiction, abandon d'enfant.

∴ Présentation : Standing in the ashes of who I used to be.
∴ Liens : Only ashes in my wake.

CINÁED&CÁEL » The truth doesn’t always make a good story, does it ? Empty
MessageSujet: Re: CINÁED&CÁEL » The truth doesn’t always make a good story, does it ?   CINÁED&CÁEL » The truth doesn’t always make a good story, does it ? EmptyVen 12 Fév - 20:22


Cináed glisse un sourire en sa direction ; ses traits durs se détendent légèrement, laissent entrevoir l’Irlandais bien plus que le patron d’un bordel à la dérive, le solitaire arraché à sa terre de jeu, le roi dépouillé de son royaume et pourtant si déterminé à en reconstruire les fondations sur ces terres stériles.
Ils ressemblent à deux créatures sauvages qui s’épient en reconnaissant l’odeur familière de leur propre espèce, encore bien trop sur leurs gardes pour s’accorder plus de libertés.
« Qu’est-ce qu’on peut attendre d’un peuple s’est inspiré du vieux continent sans jamais parvenir à l’égaler ? » laisse-t-il entendre, la question rhétorique, le ton pensif.
Son contact à New-York avait vaguement mentionné un frère O’Reilly. Un cadet, qui avait raturé son héritage en reprenant le patronyme de leur mère, aussi étranger aux affaires de la Mob que l’on peut l’être en ayant grandi au sein de ses méandres, en étant né entre ses bras tissés de fraternité et d’horreurs. Cáel les pensait au mieux en froid, au pire complètement étrangers l’un à l’autre, car le sang n’a à ses yeux que peu de significations, là où il en possède tant à ceux des clans qui ont pris racines dans le terreau du Nouveau Monde. Quelle pire trahison que d’effacer ce nom qui incarne la fierté d’une longue lignée ? En surface, à des milliers de kilomètres de la vérité possédée par le cadet de Cináed, cela semble si simple. Le frère renié, la ramification de cet arbre généalogique amputée, car les branches pourries n’ont pas de place au sein de ces familles qui ont porté la mafia sur leurs épaules.
Mais dans les faits, la réalité s’encombre rarement d’une logique aussi manichéenne et tranchée.
Le blond n’oserait pas supposer qu’il perçoit quelques grammes de tendresse ou de mélancolie mal dosée au creux des intonations de son patron –l’homme s’avère indéchiffrable, ou bien Cáel s’en méfie-t-il bien trop pour accorder une trop grande confiance à ses impressions premières ? Songer que son sang resté par-delà l’Atlantique lui manque ne serait pas dénué de sens ; néanmoins, l’homme de main ne peut s’empêcher de réfléchir avec prudence.
Si le cadet O’Reilly n’a pas suivi dans le sillage de son ainé, la réponse au pourquoi pourrait s’avérer aussi complexe que piégeuse.

La remarque sur le goût absent de la bière pour les grands voyages disperse quelques étincelles ironiquement amusées dans ses iris.
Difficile de ne pas dresser un parallèle avec leurs deux carcasses d’exilés loin du territoire de l’Oncle Sam. Eux non plus ne paraissent pas particulièrement façonnés pour de telles épopées, bien que les raisons diffèrent peut-être -cela les rapproche-t-il, et les sépare-t-il d’autant plus ?  Ses iris voguant entre les tréfonds alcoolisés de son propre verre, et l’expression sereine –en confiance- de son patron, Cáel tente de jauger, de comprendre ce gouffre qui les écartèle. Il ne devrait pas voir en l’autre homme un ennemi –ne sont-ils pas frères, en vertu des chants gaéliques qui se délient dans leurs veines ?-, mais son ignorance vaguement comblée à l’aide de quelques informations glanées auprès d’hommes demeurés à quai sur un autre continent l’appelle instinctivement à la prudence.
Une attitude qu’il n’avait jamais réellement abandonnée en présence de feu Sullivan, mais à l’époque enrobée de bien moins de couches de réserve, parce qu’il avait appris à connaitre l’homme et ses humeurs en dents de scie, à défaut de pouvoir pleinement l’apprivoiser.
La remarque concernant Nelson et les prétendues différences qui pourraient le séparer de Cináed l’enjoint à arroser sa gorge d’une lampée de liqueur maltée, pour absorber le temps qu’il consacre à la réflexion.
« Parait que tu as refusé d’augmenter les filles, en débarquant, rétorque-t-il, la voix si sérieuse sur des tons pourtant légers. Vous êtes plutôt consistants, côté gestion des ressources humaines. »
Certaines s’autorisaient quelques dérives en présence de Nelson, induites en erreur par son air affable et son sourire généreux –aussitôt recadrées et rappelées à leur statut de chair à vendre, tout juste humaines, et encore moins en capacité d’émettre des demandes.
Cael l’entend encore ronchonner à propos des putes qui pensent.
Cela lui parait presque étrange de l’évoquer, lui qui s’est retrouvé enterré dans un cercueil aux planches lasurées de silences après la violence de son assassinat.
Nelson ne lui manque pas, mais il incarnait une stabilité par sa présence éclaboussée sur les murs de ces lieux.
Qu’est-ce que Cináed désire savoir ?
Ses avant-bras se déposent sur le bois maltraité du comptoir, l’attitude détendue et posée, tandis que ses prunelles se verrouillent dans celles d’O’Reilly, attentives.
« Tu sais quoi à son propos ? »
Une invitation implicite à poser les questions que l’autre homme conserve –un appel à sa curiosité dopée à l’ambition.
A l’attrait du pouvoir.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé




CINÁED&CÁEL » The truth doesn’t always make a good story, does it ? Empty
MessageSujet: Re: CINÁED&CÁEL » The truth doesn’t always make a good story, does it ?   CINÁED&CÁEL » The truth doesn’t always make a good story, does it ? Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
CINÁED&CÁEL » The truth doesn’t always make a good story, does it ?
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Cinaed - Guinness Lover
» This is a story that I have never told
» Elea ▬ having a v*gina doesn't stop me from believing my balls are bigger than yours.
» You make me troubles ; Dex
» does that make me crazy (dex)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: The Devil's Den-
Sauter vers: