when the party's over (ft. liam)

Ce soir elle sévit avec vice, Seven. Ce soir elle rafle l’argent avec une aisance malicieuse. La dame de coeur plante avec ses piques et se tord de dopamine sous les trèfles de sa chance provoquée. Elle s’extasie muettement de ses escroqueries nouvelles qui l’enrôlent dans les bassesses de son incivisme. Dans ses pupilles se lit la délectation de triompher malgré elle, Seven joue et brise les règles simplement pour ramasser le pactole qui lui tend les bras. Soirée sans fin et sans faim, elle ne manque de rien entre les apéros volés et les bouteilles dérobées. La danoise se revêtit de son manteau de neige et de sa frigidité habituelle en quittant la table de poker. La foule autour est avide de fortune et se bat avec mesquinerie les jetons jetés sur les tables vertes. La blonde s’efface entre les corps et danse entre les joueurs, elle esquive avec vitesse avant de se cogner dans une épaule dont elle n’a pas calculé la trajectoire. Elle peste « Putain. » et se fige avec fugacité. Liam. Roi des limbes à la peau de lait. Trempé de colère et de misère qu’il inflige avec douceur aux autres. Passé troublant redevenant présent. Seven se croyait exception, Seven se pensait trop bien alors qu’elle siégeait comme une allégorie du rien. Du rien et du néant laissé dans un myocarde au trou béant. Elle a rafistolé les plaies avec la fierté et l’humiliation, la blonde sied maintenant avec un flegme travaillé. Il n’y a rien qu’elle laisse transparaitre, la main d’acier dans un gant de velours. Et si de l’extérieur elle se dépeint froide, à l’intérieur règne un brasier incandescent quand elle se remémore son passage chaotique dans sa vie de miséricorde. Elle se souvient de ses traits écorchés par l’antipathie et la dureté cultivée. Un mensonge qu’il a façonné de ses doigts et qu’elle a fini par tout foutre en l’air par une énième arnaque. Le visage est glacé, opales céruléennes qui se posent dans les siennes. « Qu’elle agréable surprise. » Elle veut mourir dans l’instant. Mais peut-être crèvera t-elle entre ses doigts.

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Elle a le coeur couleur charbon, le myocarde qui s’effrite dans le feu de ses colères. Détesté où toujours adoré, le prince des limbes règne par sa splendeur maculée de regrets. Son sourire fin l’exaspère avec une force téméraire, Seven a la rancoeur au ventre et la haine aux poings. Ses souvenirs sont touchés d’un parfum de remords, elle s’est donnée au diable et y a laissé son âme. Perdue là entre les draps de soie, entre ses doigts et son stoïcisme sentimental. Elle a le sourire faiblard elle aussi, le défie de ne pas perdre la face devant son venin d’une toxicité authentique. Railleuse ou haineuse, ses traits s’estompent sous la quantité d’aigreur qu’elle cultive pour lui. « T’as rien de valeur et t’as aucune valeur, jusque là tu m’apprends rien. » Ca lui écorche la gueule avec une intensité sans pareille, Seven se veut de marbre devant celui pour qui elle a cru s’éprendre. Elle pourrait s’en aller avec aisance, lui cogner l’épaule comme pour signaler la guerre et lui dire d’aller se faire foutre avec une froideur qui lui appartient. Elle pourrait glisser entre les murs et s’évanouir dans la brume de minuit, laisser son passé dans la boite de pandore qu’elle a refermée avec une volonté d’acier. Mais elle reste. Fixée, plantée, trop fière pour s’en défaire. Ce soir, elle gagnera un plaisir tapissé de honte, elle veut saigner celui qui a a mutilé son orgueil bafoué. « En revanche toi t’as toujours été un bon menteur, tu t’es encore un peu plus amélioré avec le temps ? » Réplique salée, le rictus se fait plus grand qu’il devrait l’être pendant que sa main remet une mèche derrière son oreille. « Non vraiment ça m’intéresse, tu deviens quoi ? Serial baiseur doublé de menteur ? Belle carrière. » Bel échec, musique en boucle sur le naufrage des âmes enragées. Elle hait avec passion cette soirée, celle où elle retrouve l’un de ses ennemis autrefois adoré.