the handsome trio doing some dusty mischiefs (suggar daddies in action)

Une journée habillée d'une robe de mariée. L'hiver approchait à pas de velours. Plus que quelques jours. Un environnement glacial pour un cœur foudre flamme. La mélodie douce de la cérémonie débutait son ode à l'amour, mais rien du spectacle de danseurs sur glace n’apaisait l'irritation chronique qui habitait le sale caractère de Leofstan. Ce soir, il était en retard. Et d'habitude, il s'en foutait pas mal, de faire attendre le peuple quémandeur de sa sainte attention, les sourires requins des journalistes sans foi, les soupirs las de ses rivaux sur-stressés et...  son assistante, eh bien, elle, disons qu'elle était payée à l'attendre. Il s'en délectait même ouvertement, de tout ça. Après tout, il était peu utile de préciser que les gens en retard étaient de bien meilleure humeur que ceux qui devaient les attendre.

Non, sur l'instant, son retard ne lui plut pas. Le regard déviant en conséquence si peu discrètement vers sa montre dorée. Car pour une fois, il le mettait lui même dans l'embarras. Celui de gâcher son temps à écouter un abruti fini plutôt que de profiter de sa soirée à jouer et saccager la morale en compagnie de ses deux salopards favoris. Liam et Ed, qui d'autre sinon ?

La patience. Cette vertu que certains - peu - possédaient avec assurance, une valeur sûre ou nulle, et que les autres, plus sanguins, se contentaient d'écraser pour mieux exiger, colériques qu'ils étaient. Une réaction des nerfs, du système central ; comportement adéquat en société à adopter, une nécessité à parer au quotidien. Leo n'avait jamais fait que l'imiter hypocritement... De façon très juste, mais le fait demeurait. Il fallait bien admettre qu'il était plutôt bon acteur, avec évidence, l'on ne gravissait pas aussi rapidement les escaliers pavés de fortune, mais surtout d'incalculables gouffres, des abîmes de la politique sanguinaire britannique sans être un minimum doté d'une quelconque façade et d'un apparat irréprochable. Avec l'étiquette familiale tachée de ce sang conservateur, la tâche qui lui était conférée s'avérait par ailleurs bien plus compliquée. Dans un dernier soupir, le politicien put enfin prendre congé.

Lorsqu'il passa la porte du fameux bébé de Fury, Leo dénoua légèrement sa cravate, comme une bouffée d'air, de liberté. Ici, avec ses deux joyeux lurons ténébreux, pas besoin de grands apparats, de perfection infectieuse, ni de faux-semblants. Détente et jeux de salauds, rires connards et regards batârds. Un sourire amusé s’arqua sur les lèvres du Sterling alors qu'il vit non loin se dessiner les deux silhouettes qu'il aurait du rejoindre il y a déjà une heure de ça.

— Eh bien, on prend même plus la peine d'attendre Lord Sterling à c'que j'vois... Elle a changé, l'ambiance, ici...

Ton désabusé, pointe d'humour feintée, typical Leo et ses dramas égocentrés.

À les regarder se jauger l'un l'autre, il comprit de suite que le petit jeu mené par messages il y a peu les faisaient toujours vibrer férocement, comme deux mâles en rute, compétitifs et obsédés par une seule et pauvre femelle, quoique pauvre, peut-être - sans doute - en serait-elle secrètement ravie. Alors, de toute son élégance princière, le politicien prodige se positionna entre les deux hommes, bras au dessus de leurs épaules, accolade amicale éphémère, air malicieux en coin, billets de cent pound sterlings entre les crocs.

— Toujours besoin d'un bookmaker, messieurs ?

Lion secoue sa crinière. Lion aime le combat. Et la compagnie de ses chers compères.

(( @liam kerwin & @edwin fury j'espère que ça vous ira les bros ))