rivalry is a dangerous game (azraël)

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En quittant Santa Monica après le drama impliquant le père d'Aleks, Arizona espérait pouvoir souffler un peu. Un renouveau. Une nouvelle vie, dans un nouveau pays, où ils pourraient poser leurs valises, retrouver Brice et avancer. Après tant de mésaventures, il était peut-être grand temps d'avoir une part de cette chose sympa appelée bonheur. Pourtant depuis leur arrivée, l'Australienne était persuadée qu'Aleks cachait quelque chose de pas net. Qu'il s'était peut-être replongé dans ses affaires de drogue. Arizona ne saurait expliquer pourquoi ce pressentiment la hantait, mais il était bel et bien là. Au fond d'elle, la jeune femme priait pour se tromper.
En voyant débarquer une de ses vieilles connaissances chez eux, avant de s'en aller sans aucune explication, ce sentiment s'était exacerbé. Cette Azraël dont elle avait déjà tant entendu parler ne présageait rien de bon. Au contraire, Arizona redoutait que quelque chose d'encore plus malsain ne se profile au loin. Bien loin d'être jalouse, elle ne voyait toute de même pas cette relation d'un bon oeil. Il faudrait être abrutie pour laisser une telle femme tourner autour de la personne qu'on aime. D'abord, car elle pourrait compromettre leur relation, mais surtout d'après les informations qu'elle possédait au sujet d'Azra, elle aussi traînait dans des choses louches.
Un peu inquiète, l'avocate s'était permise de contacter la brune, en lui laissant un message lui demandant de venir la voir. Discuter, poser les choses. Dans l'idée, voilà comment allait se dérouler la conversation. Mais Arizona se connaît. Elle peut très vite partir au quart de tour, et elle a la sensation qu'Azra va savoir où appuyer pour lui faire perdre son sang froid.
C'est après sa journée de travail qu'elle vit la jeune femme débarquer au logement qu'elle partage avec Aleks. Une fois de plus, elle s'était facilement retrouvée chez eux. Ouvrant la porte, l'Australienne tâchait d'arborer un mince sourire sur le visage. Il n'était pas sincère, mais on ne pourrait pas dire qu'elle ne faisait pas d'efforts. L'invitant à entrer, elle prit enfin la parole. "Merci d'être venue. J'ai bien conscience que mon message peut paraître étrange... Tu veux quelque chose à boire?" propose-t-elle, tout en refermant la porte. Même si la situation ne l'enchantait pas, elle n'en demeurait pas pour autant malpolie.

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Agacée. Détestant être convoquée. Détestant encore plus que ce soit elle qui en vienne à me convoquer, alors que je savais parfaitement que ce n'était pas prendre pour le thé. Me tapant déjà sur les nerfs avant même de l'avoir venu. Et n'ayant accepté de venir que parce que j'avais encore plus envie de lui taper sur les nerfs et que je savais qu'elle voulait certainement uniquement me parler d'Aleks. Ne voyant pas d'autre raison alors que nous n'étions pas amies. Et doutant un jour avoir le désir de l'ajouter à cette liste. Ce que j'aurai voulu à cette heure tardive de la soirée c'était sans doute un bon verre corsé d'alcool mais là encore, la soirée prenait un autre tournant. Cette certaine imprévisibilité bien qu'en soit son appel était aussi prévisible alors qu'il avait suffit d'apercevoir la jeune femme un instant, d'échanger un regard pour comprendre qu'un os allait lui rester coincé au milieu de la gorge. Cette arête de poisson dont elle ne réussissait pas à se débarasser même en avalant une nouvelle gorgée d'eau. La jalousie qui était comme de la mauvaise herbe, et il était certain que jalouse et possessive elle l'était. Ce qui était sans doute le plus amusant est que je n'avais nul intérêt, nul attrait pour Aleks. De l'affection, oui. Mais il était comme un cousin à mes yeux. Ce qui rendait la soirée plus délicieuse car dès lors il suffisait de réaliser un geste en direction de son homme pour que la jeune femme en vienne à sortir les crocs. La jalousie qui était maladive. En train de la bouffer jusqu'à la moelle. Et d'humeur à créer les problèmes ou d'humeur plus précisément à l'agacer un peu plus en mettant les pieds dans le plat. Du moins c'était ce que la voix du diable me soufflait à l'oreille. Il y avait peu de raison qui pouvait expliquer pourquoi j'avais accepté de me rendre à son domicile ou plutôt libérer un peu de place dans mon emploi du temps pour venir jusqu'à elle. Et peut être Aleks qui sera là.

Et son adresse que je connaissais bel et bien, auquel je m'étais déjà rendue quelques jours avant. Idée qui m'avait traversé l'esprit de venir avec des chocolats ou avec un bouquet de fleurs. Doutant toutefois qu'elle en vienne à me proposer de prendre un repas avec eux. Hésitation qui avait été bel et bien présente dans un coin de mon esprit, avant que je n'en vienne finalement à prendre le temps d'apporter quelque chose. Certes ne voulant devenir son amie et essentiellement là pour l'agacer, et voir de quoi il en retournait, mais éducation qui s'était rappelée à moi ou plutôt les règles de l'hospitalité turque. Pouvant tuer et commettre les pires crimes qu'il soit la nuit, mais certaines règles continuaient de s'appliquer. Alors au final une corbeille de fruits que j'avais composé avec soin avant de me rendre en direction de sa demeure. Partagée. Et porte à laquelle je toquais. Porte qui s'entrebaillait pour dévoile la silhouette d'Arizona. Un mince sourire sur son visage. Pas d'hypocrisie mais faisant un effort. Des pensées sans doute plus malsaines dans un recoin de son esprit. Sans doute aussi similairement. Et faisant de même. "C'est pour vous deux." Lui tendant la corbeille de fruits décorées et emballée avec soin. M'invitant à m'entrer et restant dans le seuil de l'entrée. Tentant de voir s'il y avait des chaussons avant de me rappeler que si la coutume était principalement aussi de se déchausser en Russie, là n'était forcément le cas dans leur demeure. Regard qui se reportait sur la jeune femme. Avant de reporter sur mon sac, brève hésitation avant de sortir de mon sac des chaussons et me déchausser avec soin. Son regard que je rencontrais de nouveau alors que je reprenais la parole comme pour me justifier. "Pour ne pas salir." Ce qui était le cas. Là enore c'était une chose de laisser des empreintes dans la poussière d'entrepôt désert au coeur de la nuit et de se rendre dans la demeure d'autrui. "Merci d'être venue. J'ai bien conscience que mon message peut paraître étrange... Tu veux quelque chose à boire?" Etrange mais pas tellement alors que j'avais une idée de ce dont elle voulait parler. "Est-ce que tu as du thé ?" Là encore cette habitude que de boire le thé, se réunir pour parler de choses agréables. Doutant que la conversation soit aussi agréable et me demandant aussi si elle savait faire le thé ou si elle avait même du thé. Un peu exigeante à ce niveau, peut être même trop. Mais certains breuvages comme le café qui avaient été rayés de la carte. Une certaine politesse et une certaine formalité pour le moment mais attendant encore de voir le coeur de la conversation et la voir se jeter à l'eau.

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Cette soirée va mal terminer, c'est certain. Même si l'Australienne tachait tant bien que mal de réfréner cette nouvelle jalousie, et sa colère, elle savait pertinemment que la turque ne perdrait pas une seconde pour tenter de la faire dégoupiller. Déjà, elle était venue, et c'était une bonne chose. Loin d'elle l'idée de faire la copine jalouse, mais Arizona sentait qu'il se tramait quelque chose entre elle, et Aleks. La venue impromptue de cette dernière il y a quelques jours n'avait rien inspiré de bon chez l'avocate. Si jalousie il y avait, Azra ne se doutait certainement pas que cela n'avait rien à voir avec son physique avantageux et la relation qu'elle partage avec son petit-ami. Arizona n'imaginait même pas une seconde qu'il puisse se passer quelque chose d'autre avec Aleks, autre qu'une relation amicale. Elle ne pouvait pas lui reprocher d'être proche du russe, elle était également très proche de ses amis hommes, sans pour autant avoir d'arrières-pensées. Cependant, l'Australienne redoutait que la brune vienne planter cette idée dans la tête.
Jusqu'à présent Azra s'était montrée sous son meilleur jour, en offrant notamment une belle corbeille de fruits. Arizona ne s'attendait pas à une telle attention, surtout que son message vocal était très évasif, ne souhaitant pas trop en dire intentionnellement. Un peu surprise, elle lui adressa un nouveau sourire, plus sincèrement que la précédent, avant de reprendre la parole. "C'est très gentil, merci" dit-elle, déposant la corbeille en question sur le plan de travail dans la cuisine, retournant dans l'entrée rapidement. La scène qui était en train de se produire la laissa sans voix une instant. Arizona regardait Azra enfiler ses chaussons, un peu surprise de la voir si à l'aise. Ne souhaitant pas envenimer une situation qui risquait déjà d'être explosive, elle restait muette, laissant la jeune femme faire son petit manège. C'était peut-être culturel, et l'avocate ne souhaitait pas non plus l'offenser de ce point de vue-là. On peut avoir des rancoeurs, des différends, mais il est important pour elle de respecter tout un chacun. Reprenant une contenance, l'Australienne proposa à boire à la jeune femme, et l'invita à entrer dans la pièce à vivre. Elles n'allaient pas rester éternellement dans le hall d'entrée, surtout maintenant que la turque était confortablement chaussée. "J'ai du thé acheté en vrac, j'espère que ça ira". Arizona se rendit rapidement en cuisine afin d'aller chercher les petits paquets remplis du thé, et pour mettre de l'eau à chauffer. La brune était certainement habituée à du thé bien mieux préparé. Elle disposait les paquets devant elle pour qu'elle fasse son choix, ainsi qu'un petit sachet en papier pour pouvoir y glisser le thé. Pendant ce temps, elle s'affairait à attraper deux tasses de thé, des cuillères et du sucre, ne sachant pas comment Azraël apprécie son breuvage. Arizona présenta le tout à son invitée en disposant les différents éléments sur la table basse. "Tu dois te demander pourquoi je t'ai demandé de passer" lança-t-elle simplement, pour commencer à amorcer la conversation.

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Attendant dans l'entrée. Ne m'avançant pas plus; bien que dès que le premier pas fut réalisé un peu plus loin, mon regard ne put que s'empêcher de virevolter. Curieuse. Et le décor retransmis dans une maison qui permettait d'en apprendre énormément sur son propriétaire ou plutôt ses propriétaires. Cherchant une trace du russe qui ne semblait pas être présent, si ce n'était peut être dans les photos affichés du jeune couple. Cette politesse un peu malaisable alors que je ne pouvais que me rendre compte du contraste avec ma propre demeure. Un foyer qui n'était pas celui que j'avais choisi avec mon coeur, mais celui que je connaissais depuis maintenant plus de dix ans. Une villa immense. Des murs sobres. Des lustres en cristal. Tout là-bas qui sentait l'argent et les billets dépensés, du canapé à l'écran plasma. Tout qui n'était qu'artifice et illusion. L'image de la parfaite maison. L'image de la parfaite famille. Une cage dorée. Une cage dorée dont je n'avais toujours eu que hâte de m'échapper à la moindre opportunité donnée pour retrouver la vie, pour m'échapper dans les ruelles d'Istanbul en compagnie de mes amies, pour m'échapper par la suite dans les ruelles d'Exeter. Jamais connu le réel foyer qui transpirait l'amour et la chaleur. Ce foyer-ci sans aucun doute bien plus chaleureux, plus humain que celui au coeur duquel je vivais. Doutant après tout qu'ici, la jeune femme ait l'impression de naviguer dans un lieu vide de sens, trop silencieux, trop fade. Fade de sa moquette aux murs peints. Trop silencieux. Loin d'être l'image que je me faisais d'un lieu sécurisant et aimant. Un lien dont je ne connaissais encore le terme exact. Difficile d'en apprécier la saveur alors que la loi du silence et du sang régnait depuis que j'étais petite. Cette même loi silencieuse que suivait un enfant se faufilant sans bruit au creux de la nuit pour jour avec les ombres ou observer les silhouettes masquées s'évader de la demeure pour rejoindre les ombres ou ne jamais ressortir. Son appartement qui était différent alors qu'il respirait l'amour, la sécurité et le cocon qu'ils s'étaient créés en fuyant la Russie, en fuyant les Etats-Unis. Fuir pour un jour espérer trouver un foyer. Ce qu'ils paraissaient avoir trouvé si @"Aleks Prestwitch" ne commettait pas d'erreur. La mafia ne pardonnant pas. Et la loi du silence qui continuait de s'appliquer, impertubable aux déchirements des balles claquant dans le ciel ou rencontrant les corps sans vie.

"J'ai du thé acheté en vrac, j'espère que ça ira" "Ce sera parfait, merci." La politesse. Ou le malaise. Plutôt ce malaise auquel il était impossible de donner un nom. La gênance à l'état pur. Ce moment de silence. Nous regardant comme deux chiens de faïence. Petit sachet de thé sur lequel je préférai me concentrer non sans avoir de nouveau pris le soin d'observer chaque détail de son environnement. Mémorisant. Mémorisant les détails si j'étais amenée à revenir et ayant appris à cesser d'être prise au dépourvu. "Tu dois te demander pourquoi je t'ai demandé de passer" Prenant un détour. Le virage à droite puis celui à gauche. Sans tenter d'aller droit au but. Ayant sans doute préféré qu'elle aille droit au but pour ne pas perdre mon temps alors que j'avais très peu de conviction quant au sujet de cette conversation, que je pouvais difficilement imaginer du contenant. "J'ai ma petite idée sur la question." Ne prétendant pas le contraire. Ou ne prétendant plus. En venant droit au but ou du moins au coeur de cette conversation que j'imaginais sans aucun doute. Petite cuillère que j'attrapais pour la reposer sur la table par la suite. Sucre que je dédaignais alors que lentement j'en venais porter ma tasse en direction de mes lèvres, non sans m'interrompre en milieu de chemin. La tasse suspendue entre mes doigts, dans l'air alors que je tournais lentement ma tête dans sa direction. "Aleks." Neutre. Comme si la nouvelle datait d'un millénaire et que la jeune femme était celle qui était en retard. Le seul lien qui nous unissait. La seule personne que nous avions en commun, si je ne comptais pas @Brice Standford. Un autre sujet. Une autre personne. Un autre style. Et la coupe que je portais avec délicatesse en direction de mes lèvres. Comme si de rien n'était.

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Spoiler:

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La tension était palpable, et ce, malgré le fait que les jeunes femmes ne se connaissent qu'à travers les propos rapportés d'Aleks. En réalité, Arizona ne connaissait que ce que son petit ami lui avait confié au sujet de la jeune femme, et elle ferait bien mieux d'avoir peur, ou tout du moins, de s'en méfier. De l'éviter et de ne provoquer aucune querelle, le résultat pourrait être dramatique. Même si elle ignorait les détails de ses activités, Arizona savait toutefois qu'Azraël trempait dans des affaires bien plus louches que celles de son petit ami. Cela s'approchait davantage de son paternel, s'il fallait qualifier et quantifier le degré d'illégalité. Malgré le malaise bien présent, l'avocate jouait la carte de la politesse, souhaitant être une hôte agréable, à défaut d'avoir un sujet plaisant à aborder. Entre les coups qui lui étaient assenés enfant, son père a pris le temps de lui apprendre les bonnes manières. Ironique quand on y pense. Le thé était installé sur la table basse, divers éléments à disposition de son invitée pour qu'elle puisse se servir à sa guise.
Tourner autour du pot n'est pas du style de l'Australienne qui se décida à aborder le sujet principal de cette fin de soirée. La jeune femme n'étant pas une sombre idiote, elle se doutait forcément que si Arizona lui demandait de venir pour discuter, le sujet ne serait autre que la seule chose qu'elles ont en commun : Aleks. Cependant, Arizona redoutait qu'Azra prenne cette invitation pour une crise de jalousie mal placée, une sorte d'intervention pour marquer son territoire. Ce n'était pas le but de cette rencontre. Alors qu'elle portait sa boisson chaude à ses lèvres, la brune prit le soin de répondre simplement. L'avocate retira son sachet de thé infusé de sa tasse, le déposant délicatement dans un petit pot prévu à cet effet, s'efforçant de ne pas faire une nouvelle catastrophe à cause de sa légendaire maladresse. La dernière chose qu'elle souhaitait, c'était de se ridiculiser devant Azra qui doit impressionner bien plus d'une femme par sa présence, et le mystère qui s'en dégage. "Voilà. Bon en même temps, je vois mal de quoi nous pourrions discuter mis à part Aleks étant donné que l'on ne se connaît pas vraiment..." dit-elle alors, le malaise prenant le dessus. "Vous avez passé pas mal de temps ensemble depuis qu'on est arrivé en ville, et je me demandais si tu pourrais m'aider. J'ai l'impression qu'il me cache un truc. Je sais que vous avez toujours eu ce lien un peu spécial, peut-être que tu en sais plus?" demanda-t-elle, directement. Elle espérait que la jeune femme ne sauterait pas sur l'occasion pour tenter de lui embrouiller l'esprit avec une éventuelle relation avec une autre femme. L'Australienne ne pouvait s'ôter de la tête cette impression que cette discussion n'apporterait rien de bon, et qu'au contraire, elle ferait naître davantage de tensions entre les deux femmes.

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Cette tasse de thé que je dirigeais de nouveau en direction de la table alors que je l'observais. Attendant de savoir si elle irait droit au but, si en effet Aleks constituait bien le sujet de prédilection. Ce qui ne faisait aucun doute. Attendant de voir comment elle allait réagir, si elle allait sauter au plafond, si elle sortir les griffes, si elle allait crier, si. De nombreuses hypothèses. Mais des hypothèses et une seule réponse qui n'appartenait qu'à elle. "Voilà. Bon en même temps, je vois mal de quoi nous pourrions discuter mis à part Aleks étant donné que l'on ne se connaît pas vraiment..." Mal à l'aise. Elle l'était. Peut être même plus que moi. Me demandant si elle pouvait aussi attraper ce couteau et tenter de trancher des parts de gâteaux dans cette épaisseur malaisable. Ne disant rien alors que je continuais de l'observer non sans boire une autre gorgée du précieux liquide, qui venait réchauffer ma gorge. "Vous avez passé pas mal de temps ensemble depuis qu'on est arrivé en ville, et je me demandais si tu pourrais m'aider. J'ai l'impression qu'il me cache un truc. Je sais que vous avez toujours eu ce lien un peu spécial, peut-être que tu en sais plus?" Revenant dès lors sur notre escapade. "Nous avions du temps perdu à rattraper." La vérité alors que nous avions été de nombreuses années sans nous voir. Des années ou des mois qui nous séparaient à chaque fois. Chaque réunion familiale séparée et néanmoins revenant constamment tôt ou tard l'un vers l'autre, au grès de ses réunions forcées et pourtant ces mêmes liens qui continuaient de nous unir. Toujours aussi complice et comme si nous nous étions séparés la veille. Des rencontres qui l'inquiétaient. Ce sixième sens qui la conduisait à croire qu'il se passait quelque chose. Cette confiance entre eux existante qui semblait ébranler. L'incertitude dans sa voix. Le doute qui avait pris la place dans son esprit. Le doute qui était là. Cette voix qui la guidait, qui risquait de la guider désormais. Cette voix qui la conduirait à se demander où il était, ce qu'il faisait. Comme du venin. Hypnotique et cherchant à comprendre, à rechercher la vérité. Si le doute était là, alors le couple serait mis à l'épreuve. Mais la jeune femme qui ne se trompait pas en pensant qu'Aleks lui cachait quelque chose. Le russe qui lui cachait bien quelque chose. Ne lui cachant pas quelqu'un mais lui cachant qu'il avait replongé dans l'illégalité. Une ville où l'illégalité était monnaie courante, ou peu se contentait d'un travail officiel. Ce que je faisais avant. Ce qui n'était plus le cas. Ce qui n'était pas non plus le cas d'Aleks à sa différence. Ou plutôt ne la connaissant pas suffissament pour savoir si elle trempait dans une affaire illégale mais paraissant à première vue qu'elle était droite dans ses bottes. Peut être un peu peiné pour elle, alors qu'Aleks continuait de créer du désordre et du chaos en s'apprêtant au trafic de drogues. Ne pouvant se contenter de se tenir à l'écart. Ce qu'il devrait faire à moins d'en venir à éveiller plus les soupçons. Ce qu'il devrait faire à moins de ne pas potentiellement ruiner son couple, à moins que leurs liens soient indestructibles, que la jeune femme soit prête à tout accepter et tout pardonner. Ce dont je n'étais pas certaine à 100% alors que déjà là, elle me posait des questions sans même savoir la vérité. "Tu voudrais que je trahisse sa confiance ?! que je l'espionne ?!" Noyer le poisson alors que je ne pouvais lui avouer que je savais en effet ce qui se passait, quel était le truc qu'il lui cachait. "Peut être que tu devrais juste lui poser la question toi-même ?" Ce qui était sans doute la meilleure solution, qu'elle lui pose simplement la question bien que le jeune homme en viendrait certainement à dénier. Ce que je ferai à sa place. Certaines affaires qui devaient être discutées dans l'ombre, à moins qu'il en vienne préférer lui dire la vérité. Ce qui restait toutefois son problème et leurs problèmes. Ayant déjà à faire pour tenter d'éviter qu'il se fasse tuer et que ses amis se fassent tuer. "Après tout, votre couple est solide non ?" Peut être que je distillais un peu de venin par la même ocassion, un personnage à lequel je devais coller. Des secrets que je devais préserver. Et leur couple qui était censé être suffisamment solide pour qu'elle n'en vienne pas à se poser ses questions, si elle lui faisait confiance. Sans doute un des problèmes que je n'avais pas, à être seule. Confiance difficile à accorder. Le risque de se faire briser le coeur. Et cette confiance qu'il fallait établir, cette base solide qu'il fallait fonder pour construire une pyramide, un foyer, une relation qui durerait dans le temps. Si la confiance n'était pas là, alors, c'était un tout autre problème et un bras de manche. Et mon regard qui se reposait sur elle alors que je reprenais une nouvelle gorgée de thé, soulevant la tasse en direction de mes lèvres.

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La situation était déjà gênante de base, mais elle prenait une toute autre ampleur maintenant que la conversation était lancée. Le but d'Arizona, c'était simplement d'en savoir plus. Et même si elle ne porte pas Azra dans son coeur à l'heure actuelle, et qu'elle s'en méfie, la jeune femme fait partie intégrante de la vie d'Aleks, ils sont plutôt proches, et donc, elle est susceptible de pouvoir l'aider à comprendre ce qui ne tourne pas rond chez son petit ami en ce moment. La réaction d'Azraël surprit quelque peu Arizona qui ne se laissa pas décontenancer pour autant. Cela n'avait rien à voir avec de la trahison. L'Australienne s'inquiétait qu'Aleks puisse avoir des problèmes, son amie devrait faire en sorte de l'aider si elle souhaitait réellement son bien. Cette réaction ne fit qu'intensifier les soupçons et la méfiance d'Arizona vis-à-vis d'Azraël. "Mais non, ce n'est pas ce que je te demande. Je te demande si tu sais quelque chose. J'ai peur qu'il fasse n'importe quoi. Et tu es son amie, c'est plus facile de se confier à ses amis non?" rétorqua-t-elle, avant de porter sa tasse de thé à ses lèvres. L'avocate ne put s'empêcher de rire nerveusement quand la brune lui lança qu'elle ferait peut-être mieux de poser directement la question au principal concerné. Si seulement! Connaissait-elle vraiment Aleks ? Il n'est pas du genre à se confier en temps normal, encore moins quand l'approche est frontale. "Comme vous êtes proches et que vous passez du temps ensemble en ce moment, je pensais que tu aurais peut-être remarqué quelque chose dans son comportement. C'est tout. Rien à voir avec la solidité de notre couple. Ne t'inquiètes pas pour ça" répondit l'avocate, sûre de la fin de sa réponse. Même si elle soupçonnait quelque chose de louche dans la vie de son petit-ami, l'avocate n'envisageait même pas une seule seconde que ce soit lié à leur relation. Il ne se serait jamais engagé dans une relation s'il n'était pas sûr de lui, d'eux. Son passé amoureux en témoigne. A en juger par la moue de son invitée, Arizona se doutait que cela n'allait pas être facile entre les deux femmes. Azra jetait délibérément de l'huile sur le feu, tentant d'appuyer sur les boutons qui feraient vriller l'Australienne. Calme, et bien intentionnée dans sa démarche, elle ignorait pour l'instant les attaques, mais pour combien de temps?

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Je n'étais certainement pas vraiment à l'aise à l'idée de trahir Aleks ou plutôt de ne rien dire. Entraînée dans ses mensonges. Entraînée dans le silence, pour protéger les ramifications de la mafia russe, pour le protéger lui ou pour la protéger elle. Ce secret dévoilé qui la rassurerait ou qui la briserait. Soit elle partirait, soit si leur couple était assez solide, elle resterait. Ayant peut être du mal à y croire maintenant. Ne me restant que ce vide et des fragments. Autant que j'avais ce plaisir à la chercher, j'éprouvais une certaine compassion pour elle, comme si avec ses yeux qui dévoilaient un message plus long, elle rappelait à moi cette ancienne Azraël. Cette fille souriante, pleine d'empathie qui peu à peu s'était tue pour laisser placer à la froideur. La glace qui avait remplacé le fe. "Mais non, ce n'est pas ce que je te demande. Je te demande si tu sais quelque chose. J'ai peur qu'il fasse n'importe quoi. Et tu es son amie, c'est plus facile de se confier à ses amis non?" Et elle avait raison, les amis se confiaient les uns aux autres normalement. Mais là encore, Aleks n'était pas vraiment un ami plus un membre de ma famille, un cousin. Proche oui mais tous les secrets qui n'étaient pas révélés, et un secret que je n'avais certainement pas appris de sa bouche en premier. Ayant peu à peu perdu la facilité d'entretenir des relations, des amitiés. Ayant perdu ce côté sociable alors que j'avais appris à évoluer autrement dans les quartiers plus obscurs d'Exeter. Ne faisant plus aussi confiance qu'avant. Un coeur que j'hésitais à placer entre les mains des étrangers. Et des gestes doux, des gestes affectueux que j'avais peu banni. Me refermant dans une coquille. Batissant des barrières. Des émotions que j'étais encore capable d'éprouver, de discerner comme cette peur qu'elle laissait entrevoir derrière pour son homme, mais des émotions qui semblaient se perdre dans le vent ou se heurter à ce mur. La jeune femme qui étouffait un rire nerveux et alors que plus consciente qu'il lui avait aussi fallut du courage pour m'envoyer un message, pour me demander de rompre cette confiance ou plutôt la rassurer que de se tourner vers un autre. "Comme vous êtes proches et que vous passez du temps ensemble en ce moment, je pensais que tu aurais peut-être remarqué quelque chose dans son comportement. C'est tout. Rien à voir avec la solidité de notre couple. Ne t'inquiètes pas pour ça" Manquant de lui dire que cet homme l'aimait à la folie. Manquant de lui dire que s'il pouvait décrocher la lune pour elle, il le ferait sans doute, qu'elle comptait plus que tout pour lui. Mais des mots que je retenais parce qu'ils étaient les seuls à pouvoir lui dire, à pouvoir lui montrer. Ou des mots en lesquels j'avais cru et que j'avais compris que ce n'était qu'une illusion. Blessée de l'intérieur et tout qui se mélangeait dans mon esprit.

"Il n'est pas son père. " Des mots que je murmurais lentement. La vérité. Le russe qui n'était pas son père. Un héritier qui ne voulait le trône. Mais le trône qui lui revenait et la mafia russe qui voudrait le voir sur ce trône. La mafia qui ne pouvait vivre sans un coeur battant pour elle. Un devant remplacé celui tombé au combat, même si c'était son propre fils, même si c'était celui qui avait ôté la vie du précédent. Un fardeau sur nos épaules. La mafia que nous avons toujours voulu éviter, fuir. Choisissant la vie plutôt que la mort. Mais personne ne pouvait échapper à la mafia ou son héritage. Personne qui ne pouvait tourner le dos à la couronne. Non seulement l'obscurité qui était là mais les mains qui surgissaient de l'obscurité pour nous tirer dans les ténèbres étaient aussi présentes. "Il est fort." Pas comme moi. Ayant cédé à l'attraction des ténèbres, parce que c'était plus facile. Parce que face à la solitude, les ténèbres étaient séduisantes. "Si vous êtes ensembles, si tu es toujours à ses côtés alors il ne tombera pas." Si elle était là, il pouvait résister ou du moins tenter. "Ne t'inquiète pas, il n'est pas dans les problèmes." Du moins il était pas encore en train de nager totalement. "Et s'il y est, j'irai le chercher avant que cela ne sente trop le roussi." Ce que je savais ce que je ferai sans doute. Choissisant l'amour à la mort. Ce qui se passerait sans doute s'il allait trop loin. Que consciente que s'il fallait choisir, quand bien même la raison et la mafia m'inculqueraient de le tuer, lui, elle et ses proches, le choix serait sans doute un tout autre que celui prévu. Et pour cela prête à m'enfoncer un peu plus dans les ténèbres. Promesse sous-entendu de lui ramener avant qu'il n'aille trop loin, ou du moins pouvant tenter toujours de le dissuader de mourir. La vie qui restait plus belle que la mort, bien que la mort comme la vie étaient tous deux aussi imprévisibles l'une que l'autre.

@Arizona Campbell

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Elles ne semblaient pas se comprendre, et pourtant, les deux femmes avaient la même chose à coeur : le bien-être d'Aleks. Du moins, c'est ce qu'Arizona se dit quand elle convoque son amie de longue date, celle qu'il considère de sa famille depuis ses années. Et Dieu sait qu'Aleks a besoin d'amis près de lui. Quand on connaît sa famille, on comprend mieux pourquoi il est assez craintif, et réticent à donner sa confiance.
Finalement, Arizona arrive à s'exprimer, à admettre ses craintes à Azraël. Pourtant, c'est la dernière chose dont la jeune femme a envie : se montrer vulnérable face à une femme qui en impose autant. Dans le fond, elle a ce besoin d'essayer de l'impressionner. Mais les affaires dans lesquelles la Turque trempe sont bien plus impressionnantes qu'une petite avocate. Contre toute attente, Arizona est surprise par les réponses que son invitée finit par lui apporter. Elle qui pensait qu'elle devrait à nouveau tenter de justifier son invitation, elle reste scotchée en l'entendant simplement dire qu'il n'est pas son père. Après tout, elle est bien placée pour savoir de quoi elle parle. Comme soulagée, l'Australienne reprend son souffle, et aborde la suite de la conversation bien plus sereinement. La hantise de son petit-ami serait de ressembler à son paternel. Ce monstre sans coeur, sans pitié qui abat quiconque lui désobéit, ou à le malheur de le contre-dire. Arizona ignorait si Azra était au courant de la vraie raison de leur venue à Exeter. Ce n'était pas uniquement pour rejoindre Brice, mais aussi pour fuir les problèmes restés à Santa Monica, avec la dépouille du mafieux. Forcé à agir pour lui sauver la vie, Aleks avait vu son pire cauchemar prendre vie : tuer quelqu'un. Qui plus est, tuer son propre père. Bien qu'ils n'aient jamais eu une vraie relation, il n'empêche qu'ils étaient liés d'une façon ou d'une autre. Encore profondément choquée par cet évènement, l'avocate tachait de penser à autre chose, et de ne pas se remémorer les bruits, les odeurs. Ce moment terrible où elle a vu son regard devenir vide. Son âme, si donné qu'il en ait eu une, s'envoler de son enveloppe corporelle. "Tu as raison" lâcha simplement Arizona, portant une nouvelle fois sa tasse à ses lèvres, se délectant de sa boisson chaude qui lui réchauffait la gorge. Oui, elle marquait un point. Malgré le traffic, malgré la mort de son père, Aleks ne lui ressemblerait jamais. Les mots de son invité se voulaient rassurants, alors qu'Arizona imaginait déjà des horreurs sortir de sa bouche afin de semer le doute dans son esprit. Pourtant, l'Australienne n'était pas tout à fait d'accord avec Azra quand au fait que tant qu'elle était au côté de son petit-ami, tout irait bien. C'est par sa faute qu'il s'est retrouvé face à un choix cornélien. Chaque jour elle est également tentée de replonger dans ses travers. Pas sûr que ce soit la meilleure chose pour le russe. "J'en suis pas certaine, mais j'apprécie tes mots. Merci de veiller sur lui" dit-elle alors, doucement, portant son regard sur la jeune femme.

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« intoxicated with madness »

"Tu as raison" Imaginant que la même remarque ne s'appliquait pas pour moi. Ce même sang qui coulait de mes veines. Et un portrait qui commençait de plus en plus à devenir ressemblant. Sans doute que ce n'était que pour aller en connivence avec le portrait familial accroché dans la ville. Une note de narcissisme ou simplement soudain qu'il avait eu d'ajouter un peu de couleur sur les murs blancs. Une couleur toujours plus accueillante que le rouge sang. Un portrait qui n'était pas moins un peu triste alors que Lucifer était évidemment assis sur son trône. Dans l'ombre, en retrait sa femme. Et tout aussi dans l'ombre, la silhouette esquissée censée me ressembler. Une silhouette pourtant bel et bien représentante même cinq années après. La seule différence est qu'elle avait perdu son sourire, que son regard était devenu plus ténébreux, plus glacial. "Qu'est-ce qu'il en est pour ta famille ?" Une question soudainement directe. Une question auquel elle ne s'attendait pas mais il était vrai que je ne connaissais rien à propos d'elle, ne sachant pas qui elle était réellement. N'ayant jamais pris le temps de la connaitre vraiment et réciproquement elle n'avait pas tenté vraiment non plus. Un peu sur le même pied. "C'est vrai, on ne se connait pas au final toi et moi." Ne faisant que préciser cette réalité. Nous avions chacune une idée, une opinion particulière sur l'une et l'autre mais il y avait certainement beaucoup que je ne savais pas. "On devrait apprendre à se connaitre plus... ne serait-ce que pour Aleks." Un argument alors que nous serons certainement amenés à nous connaitre. "Tu me poses des questions et je te pose des questions." Aussi simple qu'un jeu d'enfant. Et nécessitant peut être une boisson plus forte que du thé pour me dévoiler entièrement. A elle de voir mais une proposition ou un pas que je continuais de faire dans sa direction.

Lui promettant de faire attention à lui, à Aleks. Ce qui était préférable tant pour lui que pour moi. "J'en suis pas certaine, mais j'apprécie tes mots. Merci de veiller sur lui" "Il est bien entouré. Et je suis certaine que je ne serai pas la seule à veiller sur lui." N'étant sa baby-sitter. Quelqu'un d'autre qui pouvait remplir le rôle. Ne comptant pas le surveiller à chaque minute. Ce qui ne servirait d'autant rien alors que j'avais bien conscience que des rapports seraient déposés, que dès qu'un gars d'un des gangs le verrait en train de trafiquer ou de reprendre le trafic, je serai mise au courant. Toute la mafia qui était déjà au courant qu'il était nécessaire de veiller sur cette cible, de garder un oeil sur lui. Ce qui n'était pas non plus forcément bon signe alors que tout se savait très vite, mais la machine était aussi très bien rodée. Mais l'homme qui n'avait pas un seul ange gardien. N'étant pas sa seule amie ou sa seule sorte de cousine, ou quelque chose de similaire. Comme tel. La famille qui était parfois un cercle restreint. La famille qui n'était pas forcément lié par le sang. La biologie qui ne faisait pas tout. Et Arizona était certainement un membre de sa famille, ayant su conquérir sa place dans son coeur. Leur amour intact. Leur amour qui survivait aux épreuves. Le mien qui n'avait pas survécu. Ce qui me rendait soudainement triste et peut aussi un peu jalouse de leur couple idéal. La nostalgie qui s'emparait soudainement ou la douleur alors que je contemplais mon verre vide. "Est-ce que tu as quelque chose de plus fort ?" Une soudaine question. "De la vodka ? je suis sûr qu'Aleks en a de caché de quelque part." En étant certaine et allant peut être un peu trop loin mais j'avais soudainement besoin de me changer les idées, ou de retrouver cette note d'optimiste que j'avais soudainement perdu. L'amour qui était une vague illusion.

@Arizona Campbell

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Soudain, alors que la discussion venait de prendre une tournure inattendue pour l’Australienne, elle prit un nouveau tournant, tout aussi surprenant. Une question. Directe. Simple comme bonjour. Quand on a la parfaite petite famille. Où commencer pour l’Australienne? Son père violent et complètement dingue? Sa petite sœur décédée sous les coups de son paternel? Sa mère, invisible et soumise? Le tableau fait peu rêver. Arizona prend soin de ne jamais parler de sa famille. Pourquoi? Parce que pour elle, la famille ne représente pas forcément les personnes avec qui on partage de l’ADN. On choisit sa famille. L’avocate a choisi Brice et Aleks. Depuis de nombreuses années maintenant. Ce sont ses bouées de sauvetage, ses piliers. Ceux qui l’ont sorti de ce malheur constant, cette noirceur qui l’a toujours pesée. « Mes parents sont toujours en Australie » se decide-t-elle à répondre. Rester brève. Non pas parce qu’elle ne veut pas se confier à la jeune femme et apprendre à la découvrir, simplement car elle n’aime pas ressasser ces mauvais souvenirs qu’on appelle l’enfance. Azraël marquait un point. Elles ne se connaissaient ni en blanc ni en noir. Juste à travers des propos rapportés par de tierces personnes. Pour Aleks, elle se devait de faire un effort avec la brune. « Ma sœur est décédée il y a une dizaine d’années » confia-t-elle finalement, sans donner plus d’informations concernant sa mort. « Et toi, ta famille? ». Arizona se doute qu’elle risque de se montrer évasive elle aussi. Le peu que son petit ami lui a raconté semble compliqué.
La remercier de veiller sur Aleks, cela semblait été la moindre des choses. Azra n’était certainement pas la seule à garder un œil protecteur sur le russe, mais elle était la seule à venir du même milieu. Ne sachant pas quoi ajouter de plus, elle reprit simplement la parole, en tentant de détendre un peu l’atmosphère. « De toute façon s’il continue ses conneries, Brice et moi, on lui dévissera la tête ». Elle rit légèrement mais dans le fond, elle sait que c’est ce qui se produirait. Par amour pour lui, par amitié pour lui, ils feraient tout pour l’empêcher de plonger pour de bons dans les ténèbres.
Quand la jeune femme lui demande quelque chose de plus fort, Arizona fut un peu surprise, mais elle s’exécuta en apportant de l’alcool fort à son invitée. Même si elle ne boit plus depuis des années, l’envie est toujours forte. Ils ont des boissons chez eux, car l’Australienne est désormais capable de se contrôler. De résister. Un petit verre à shot, la bouteille de vodka se trouvaient désormais face à Azrael. « Désolée, je ne bois pas, mais je t’en prie, sers-toi! » dit-elle, mal à l’aise. D’abord car elle n’accompagnait pas son invitée en ne buvant pas. Dévoiler un de ses vices ne l’enchantait pas non plus. Les jeunes femmes se connaissent peu comme l’a souligné Azrael.

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Au final. Ne la connaissant pas. Ou pas suffisamment. Alors tentant. Tentant de voir qui elle était vraiment, de la découvrir. Un pas que je réalisais vers elle. Et la jeune femme qui prenait la parole doucement, suscintement. Elle n'en disait pas trop. Curiosité renforcée. Des réponses brèves ou un passé qu'elle tentait de ne pas remuer. Peut être des squelettes dans le placard. Cette nouvelle triste. Perdre une soeur. Soeur de sang que je ne connaissais pas. Fille unique. Mais Zeynep qui n'était pas seulement ma cousine, mais comme une soeur à mes yeux. Une confidente. Des podiums sur laquelle nous avions défilé. Des nuits que nous avions passé à discuté. Des rues d'Istanbul que nous avons parcouru main dans la main. Des essayes de robes. Des éclats de rire. Elle aussi obligée de partir en exil il y a 10 ans. Elle aussi obligée de fuir, même si elle n'avait rien demandé. Une relation qui s'était distancée alors que je ne l'avais pas prévenue avant de fuir. M'en voulant. Mais doucement tentant de recoller les morceaux, de la retrouver. Parce que j'avais besoin d'elle. « Je suis désolée. Je sais pas comment je ferai sans Zeynep, elle n'est pas ma soeur officiellement mais elle l'est à mes yeux. » Au-delà des liens du sang. « Quant à mes parents, ils sont ici. C'est disons compliqué, du moins avec mon père. » Un euphémisme. Et certaine qu'Aleks lui en avait touché quelques mots. De préférence mieux valait qu'elle ne s'approche pas de lui. Un père qu'il paraissait difficile de présenter avec facilité à son copain ou lors d'un repas de famille. Compliqué. Stricte. Les affaires qui passaient avant. Et pourtant un homme auquel je tenais autant que je pouvais parfois le détester. C'était simplement compliqué et un surnom qui n'était pas non plus pour le mettre en valeur. M'ayant nommé Azraël. Mais lui aurait pu autant être nommé Lucifer, l'étoile du matin.

« De toute façon s’il continue ses conneries, Brice et moi, on lui dévissera la tête » « Il en serait capable. » Une certitude. Mains enserrées le long de ma gorge. « Il frappe fort. » Des mots qui m'échappaient peut être mais ne pouvant que repenser à ce combat qui nous avait opposé. Et en effet, il frappait fort. Il savait où faire mal. Il ne retenait pas ses coups. Il se battait pour se battre, pour rechercher la douleur et faire mal. Il se battait pour la mort. Tendance. Plus désireux de mourir que de vivre. Des coups qu'il avait infligé qui étaient restés après le combat, qu'il avait fallut camoufler pour ne pas se faire remarqué. Peut être un peu trop d'informations dévoilées alors qu'elle ne savait certainement pas que je me mêlais aux combats illégaux. Un vice ou plutôt un plaisir.

Une bouteille d'alcool déposée devant moi, mon regard qui se posait sur elle. « Désolée, je ne bois pas, mais je t’en prie, sers-toi! » Mal à l'aise. « Est-ce que tu préfères la ranger alors ? » Ne voulant pas la mettre mal à l'aise plus que nécessaire. Ne voulant pas attiser l'envie. Et conversation qui prenait une autre tournure, sensible. « Je peux continuer avec le thé. » Une boisson moins alcoolisée. Le thé qui ne serait pas certainement suffisant pour chasser les images du passé, sa silhouette. L'alcool non plus. Simplement un moyen de tromper le temps, d'endormir l'esprit, de chasser les ombres, de danser avec des illusions. Faire semblant. Comme si tout allait bien. Ne rien montrer. Reste force. Rester de marbre. Ne pas craquer. Ne pas penser à lui. Comme si ce serait suffisant pour conjurer le sort alors qu'il était aussi partout. Un vide qu'il avait laissé. Un coeur toujours en miette bien que je tentais toujours de recoller les morceaux. Me voilant sans doute en partie la face mais continuant néanmoins de me lever chaque jour.

@Arizona Campbell

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Se dévoiler, ce n'est pas dans ses habitudes. Encore moins avec des inconnus. Pourtant, l'Australienne ne devrait pas se méfier d'Azra, amie de longue date de son petit-ami. Elle devrait lui faire confiance aisément, par procuration, mais cette barrière qu'Arizona se fixe toujours l'en empêche. Cette certaine rivalité inexplicable entre les jeunes femme aussi. Pourtant, quand la conversation devient plus intime, Arizona décide malgré tout de faire un effort, de se livrer. A minima bien sûr. Mais si son invité est capable de faire un pas vers elle, de s'ouvrir, elle peut en faire de même. L'Australienne se surprend même à vouloir en savoir davantage. Elles ont des points communs visiblement. A commencer par une relation compliquée avec leur paternel. Bien sûr, Aleks lui en avait vaguement touché un mot quand il s'est confié à propos de son propre père, mais Arizona ignorait certainement beaucoup de choses. "Le mien est en prison à cause de moi, si jamais ça te fait relativiser ta relation avec le tien". L'avocate se doutait que leur relation devait être bien plus compliqué, et tordue. On parle de la mafia après tout. Il s'agissait là d'un simple tentative de continuer la conversation. "Il a tué ma soeur" lâche-t-elle finalement. Autant être dans la confidence. De toute façon, même si elle le voulait, Azra aurait du mal à utiliser cette information contre la jeune femme. Quitte à apprendre à se connaître, autant partir du principe qu'il n'y a pas d'intentions mal placées derrière cette proposition. Méfiante de nature, la brunette ne peut s'empêcher de penser au pire, et d'imaginer le pire chez les gens.
La conversation portant toujours sur le Russe, Arizona avoue s'inquiéter pour lui, et de ses activités. Même si son invité tente de la rassurer, le doute s'est installée et l'Australienne n'arrive pas à passer à autre chose. Azra semble bien connaître le boxeur, et ses talents. "Vous vous connaissez bien?" demande-t-elle, simplement. Pour s'être entrainée pendant des années avec son ami, Arizona sait qu'il frappe fort. Mais le ton employé par Azra est tout autre. Comme si ses mots étaient à double sens. L'Australienne ne voulait pas paraître curieuse, mais elle aime savoir qui traîne avec Brice et Aleks. Pas par jalousie. Plutôt pour les protéger. C'est plus fort qu'elle.
Quelque chose de plus fort. Peut-être pour délier les langues plus facilement. S'ouvrir. Se confier. Mais l'alcool, elle ne peut s'en approcher sans être tentée de retomber dans ses travers. Et encore, ce n'est pas le pire qu'il puisse arriver. Arizona a un certain contrôle sur son débit de boisson. Pas comme la poudre. Toutefois, elle apprécie l'attention d'Azra qui propose de laisser tomber. Ne pas insister. "C'est gentil, mais si tu en as envie, tu peux, ça ne me dérange pas" dit-elle alors, lui adressant un mince sourire. Reprenant le fil de la conversation, c'est l'Australienne qui se jette à l'eau cette fois. "Tu es en ville depuis longtemps?". Même si elle connaît quelques petites informations sur la jeune femme, Arizona ignore beaucoup de choses, tout simplement parce qu'elle n'en a jamais discuté avec son petit-ami. Mais aussi parce que cela ne la regarde pas forcément.

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Des révélations brutales, choquantes. Aleks qui avait sous-entendu qu'elle avait beaucoup de valises derrière elle. Comprenant mieux. "Le mien est en prison à cause de moi, si jamais ça te fait relativiser ta relation avec le tien". Un autre degré. Idée qui m'avait effleuré l'esprit. N'ayant jamais réussi à me départir de mes chaînes ou le tuer malgré la haine qui me faisait parfois vibrer. "Comment tu as fait ?" Comment avait-elle fait pour se retourner comme lui. Tout comme Aleks l'avait fait, et l'homme qui était allé encore plus loin, prenant l'arme et tirant. Tuant son géniteur. Tuant celui qui l'a menacé elle. L'histoire qui semblait toujours prête à se reproduire. Est-ce qu'au final c'était un cycle, que nous étions condamnés à reproduire les erreurs de nos précédesseurs ? du passé ? Etant après tout devenu contre lui, plongeant dans l'illégalité, l'arme en main. Etant devenue une version différente, pire. Le démon me chuchotant à l'oreille. Et sa réponse qui ne laissait lieu à aucun appel. "Il a tué ma soeur"

"Vous vous connaissez bien?" "Non." C'était la vérité. Ne le connaissant pas bien. "Et je suis pas non plus une de ces poufs." Vulgaire précision pour indiquer que je n'étais pas une des celles qui s'était envoyé en l'air avec lui, qui était passé entre ses mains. Coeur ailleurs. Le connaissant parce que nous nous étions rencontrés il y a un moment maintenant lors des combats illégaux. Louveteau qui avait fait ses premiers pas sur la scène. Ayant appris à évoluer dans ce monde d'hommes, à me faire ma place, à me tailler ma place dans le sang. Là où certains voyaient les femmes comme des êtres inférieures. Transformant mon corps. Laissant libre court à la bête. L'adrénaline dans les veines. Me laissant emporter par cette atmosphère des combats. Là-bas que je m'étais rendue compte, dans la rue, que je n'avais pas à craindre la violence, n'ayant pas à craindre cette colère ou ce désir de vibrer. Comme un peintre, je pouvais m'emparer du pinceau et peindre la toile, ajouter des touches de couleur. Transformer ce monde en noir et blanc en lequel nous vivons en un monde plus sanglant, plus colorés. Des couleurs vives. Ayant pris des coups. Mais les premiers coups donnés n'avaient pas été ceux subis sur le ring. Là-bas que je n'avais néanmoins connu Brice bien que les combats s'étaient intensifiés avec lui récemment. Des coups qui avaient laissé leur trace. "On s'est rencontrés dans les combats illégaux." Réponse qui pouvait choquer. Réponse qui pouvait la surprendre, de l'imaginer que je prenais part aux combats illégaux mais doutant que la réponse en vienne à la choquer. L'homme qui était connu dans le milieu, dont la réputation le précédait. "Il frappe fort." Un euphémisme. Un guerrier en acier. Titan. Comme nombre de ses colosses sur le ring. Et pourtant des silhouettes différentes, parfois le combat entre David et Goliath. Ce qui importait à la fin restait de gagner.

Hochement de tête alors que j'attrapais la bouteille de vodka, verre servi. "Tu es en ville depuis longtemps?" "10 ans. 5. Les années passent vite." Les années qui passaient vite depuis que ma famille était partie en exil. Ayant fui. Cette fuite dont elle semblait moins au courant. Ne m'étayant pas alors que les souvenirs remontaient à la surface, simplement entrecoupés par l'alcool. Toujours en ville au final. Toujours là, à arpenter les ruelles obscures. Un retour au bercail pourtant récent, différent. Comme deux personnes totalement différentes. Ayant changé. Peut être top. Verre d'alcool que j'approchais de mes lèvres de nouveau, trop proche et trop rapide pour juste oublier.

@Arizona Campbell

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» Ceux qu'ont pas trimé pour le biff n'apprécieront jamais le steak. || ft. Azraël