ADÈLE » DEMONS HIDE BEHIND MY BACK.

La langue se délie, livre des mots blessants, ébranlants : belliqueuse, Adèle, elle ne fait pas dans la dentelle. La gueule fermée, les sourcils froncés et les mirettes teintées d'indifférence, elle attaque, Adèle, blesse, meurtrie les essences, ne laisse rien intact,. Hargneuse. Dédaigneuse. Charmeuse indomptable, frivole au cœur imperméable, Adèle, elle enivre. L'on se dope aux ondulations lascives de ses galbes, l'on s'extasie face à sa gueule parfaite. L'on bute contre son air éteint : rien ne l'atteint. Ne l’émeut. À l'abandon, Adèle. Amorphe. Carapace protectrice, pour camoufler le champ de bataille. Meurtrie, anéantie, elle ne croit plus en rien, se laisse vivre, en prétendant. Toujours. Parce qu'elle revoit sans arrêt l’homme. Elle revit en continu la scène qui lui a arraché sa famille. Apeurée, angoissée : elle hurle quand personne ne l'entend, elle pleure lorsque les yeux ne se posent plus sur elle, elle tremble lorsqu'elle s'enferme dans ses pensées, frôlant la paranoïa, elle se mutile en pensant mettre fin à ses jours, se défonçant le derme à coups de cutter. Et lorsque le soleil se lève, elle se vêtit de son masque indifférent, derrière son attitude de pétasse impériale, qui n'aime rien ni personne. Elle hait l’univers et cette putain de vie qui s’acharne. Et s’écharne. Elle joue, constamment, Adèle : des autres, les fait souffrir à la hauteur de son désespoir. Ses talons brisent les espoirs, ses prunelles glissent, sans jamais s’accrocher. Puis… La soie glisse le long des courbes élancées, se noie dans les draps immaculés. Les épidermes se collent : naissance des soupirs, de la moiteur des peaux. Adèle, elle aime ces moments d'ivresse charnelle, à se dénuder pour oublier, quelques minutes, avant de retourner dans son malheur. Se donner, en abondance. Se profaner, à profusion. Sensualité exacerbée. Les phalanges, serrant les draps, finissent par saisir une lame, tranchante, à se tailler les veines, laissant le cruor se répandre sur le sol. Les larmes fantômes, tandis que les perles cramoisies altèrent la couleur du carrelage. Avare de contrôle, les masques s'entassent, défilent dans le cabinet des illusions. À passer ses doigts rouge carmin sur le bâton, sur l'instrument baigné de plasma dans ses songes et à hurler, à s'en rompre les poumons. Toujours seule, jamais entourée : Adèle, elle joue des apparences, se montre sous un aspect des plus détestables, pour se faciliter la tâche, lorsque la faucheuse se pointera.

C'est comme si sa vie s'était achevée ce jour de juillet deux mille quinze. Une balle en plein crâne, rendant la précieuse amorphe. Celle même qui a détruit sa jeune sœur, celles qui ont mitraillé les enveloppes inertes des parents. Une qu'elle a esquivée, en se cachant, en cessant de respirer, jusqu'à ce que le sable se coince, cesse de s'écouler. Huit minutes. Fenêtre sur le jardin du diable, où les charognes prenaient des bains de sang, où les corbeaux picoraient des orbites creusées. Le reste n'a plus eu d'importance depuis. Il y a seulement les traumatismes qui continuent, des études achevées en pensant naïvement que la famille serait fière, mais Adèle, elle se trouve terriblement conne, de se dire qu'ils la regardent, alors qu'il n'y a que des nuages et des pigeons qui chient sur les passants. Adèle, elle est victime d'une existence injuste, rêve de mettre fin à ses jours, ne voit plus aucune utilité à cette vie menée. Il ne lui reste plus rien : même plus de larmes au compteur, éternellement planquée derrière un tissu d'illusion. Une ville changée, pour tenter de passer à autre chose, un abandon, de tas de projets et de choix, avec tous la même finalité : rien, que dalle, le néant. Elle survit, tente de s'accrocher à un brin de vie animée, mais lorsque le masque est jeté, Adèle dépérit, se tue à petit feu. Parce qu'ils sont loin, les souvenirs d'enfance. Passion envolée, reliée au traumatisme, refusant de s'y replonger, de peur de revivre, de faire un retour en arrière. Rêver que ces balles se soient logées dans son corps. Les larmes aux yeux, le corps tentant de ne pas partir en morceaux. Et il y a eu ce jour, où elle a accepté d’être aidée, que l’on guérisse ses peines. Un programme d’aide, implanté à Exeter. Adèle, elle a ouvert les paumes, tendus les doigts vers une lumière réconfortante. La première fut de partir en France, se reconnecter aux choses essentielles de la vie. C’est ainsi, que la poupée s’en est allée, du jour au lendemain. Plus de nouvelles, ce douze janvier de la nouvelle année. Se consacrer à cette remise en forme. Se déconnecter. Gonfler ses poumons d’air pur. Marcher pieds nus, dans la neige. Rester en peignoir, à faire de la méditation. Parler, se livrer à des expériences insolites. Absurdes. Adèle, elle a pu rejouer de sa musique, plus docile que jamais, malgré les difficultés du premier pas, du grand bain. Les notes renaissent de leurs cendres, dans des mélodies mélancoliques, une sensibilité accrue, mise au service de l’art volé. Les progrès sont à noter, chez la gamine, à la frange droite : les veines guéries, le corps présentant de belles cicatrices, se fondant à la pâleur de son épiderme et des larmes écartées. Les chimères persistent, cependant, parce qu’elle n’est pas toujours légère, dans le cœur, Adèle. Les blessures sont ancrées, dans la chair, les pensées se voilent parfois de noirceur et elle essaie, Adèle, de toutes ses forces, de ne plus goûter à l’auto-destruction, de ne pas la croquer. Et c'est ainsi qu'elle est revenue il y a quelques jours, à Exeter : terre de cendres. La montagne quittée, la thérapie se poursuit et Adèle, elle se fait discrète, se concentre sur elle-même. Les plaies encore à vif.

tortipouss a écrit:

A tes méchantes blessures. après bb tessa, reine adèle est de retour.  
petite dédicasse à @lou abellard et @erell valentine.
kezako, ton perso. inventé.

Hé oui, te voilà validé.e !  
Pour débuter ton aventure ici, je te conseille d'ores et déjà de passer dans les fiches de lien pour y déposer la tienne, afin de tisser ta toile sociale. Si tu as des envies de lien, n'hésite pas aussi à faire un tour dans le répertoire, faceclaim des membres du forum, certains te taperont sans doute dans l'œil.
Souci purement administratif et organisationnel, merci de venir recenser ton logement ce qui t'aidera sûrement à envisager des liens, et aussi ton métier merci. + depuis peu, il faut recenser aussi les activités illégales de ton personnage juste là.
La plume te démange, je le sais, je le vois.  Nous avons mis à ta disposition une loterie des rps si tu souhaites confier ton destin au big brother farceur (si t'as le cœur bien accroché, tu vas t'éclater).
Pour ce qui est du reste, le flood, les jeux, nous te laissons vagabonder dans le forum, partir à sa découverte, sur des territoires inconnus, qui sait.  Tu as néanmoins accès à ton mini-flood d'intégration, pour commencer.  

deux activités te sont proposées dès le départ. D'abord, big brother en appelle à toi et à ton arrivée ici pour donner de l'eau au moulin de son site internet nauséabond, big brother.org De plus, une grande soirée a lieu dans le casino du black bird. Tu y as été invité.e, bien que ton invitation semble s'être égarée. Cette soirée est masquée (non dans le sens covid time, cela va de soi ) , le fait d'être caché paraît autoriser l'expression la plus pure de ses démons.