servan - fucked up soul

écorché, le diablotin cynique. blessé et meurtri mais trop fier pour crier à l’aide. sos impossible à prononcer, restant coincé dans tes œsophages martyrisés de tout opium. alors tu crèves en silence. chaque jour, un peu plus. tu embrasses le sol avant de te relever, plus affaibli que jamais. quand le désespoir s’invite dans tes veines, quand la solitude déchire ton myocarde, quand tes cordes vocales refusent d’appeler au secours, tu succombes au pouvoir rédempteur des lames. elles ouvrent, elles labourent cette fine couche de chair. tu t’ouvres la peau pour calmer tes maux. la vue du sang t’apporte une certaine sérénité, comme si tu trouvais la paix dans le chaos le plus absolu. comme si la douleur physique baume celle de l’âme.
l’excès. tu es l’excès dans toute sa splendeur. tu es la rage, la colère, l'ire combinées dans un esprit ravagé par la violence que tu représentes à la perfection. tu es synonyme de coups, de plaies morbides, de carence de mots mais l'omniprésence de jurons en tout genre. c’est vrai, tu n’aimes pas user de ta voix. tu le fais seulement pour faire preuve de sarcasme, pour balayer vulgairement les questions trop indiscrètes.
tu es l’homme-enfant aux rêves bafoués, au regard hagard, absent. celui qui perturbe par sa nonchalance, celui qui dérange par ses micro sourires figés, celui à la voix éteinte. tu es d’un pessimisme sans égal. Il fut un temps où l’espoir t’allait comme un gant, où tu le repérais dans chaque recoin d’une mauvaise situation. c’est de l’histoire ancienne, l’actuelle est bien plus fatale. tu vis, tu respires, tu marches, tu manges sans conviction, aucune. un automate écorché dans un corps mouvant, c’est ce que tu es devenu. le seul moment où la vie semble animer ta chair c’est lorsque l’alcool circule dans tes vaisseaux sanguins. là, ton regard brille d’une malice envoûtante. ta langue se délie et tu deviens tactile, en manque d’affection, en manque d’attention ayant besoin d’étreindre, d’être connecté physiquement à une autre personne. dans ces moments particuliers, tu montres ta fragilité et ta sensibilité sans aucune peine, tu t’affiches comme tu es ; un homme bousillé par le temps.
la solitude, tu l’exècres parce qu’elle est un des premiers facteurs de ton mal-être. elle éveille tes démons tapis dans l’obscurité. elle te donne des sueurs froides, palpitant ton organe vital. alors tu l’évites, tu la fuis dans les unions éphémères. boulimique de caresses rassurantes et diversifiées. c’est ça, tu refuses de faire preuve de sérieux dans tes relations. volage, tu trouves ton salut dans les rapports passagers, d’où la prostitution à laquelle tu t’adonnes de temps en temps.
tu es passé maître dans l'art des faux-semblants. bon comédien, tu t'habilles d'un masque de bien être. tu souris quand il le faut. tu sociabilises quand c'est nécessaire. "tout va bien" c'est ta phrase phare et probablement ton mensonge préféré.  
centré sur toi-même, tu ne vois pas la douleur des autres. égoïste, rien ne compte que tes propres sentiments, ton propre malheur. pourtant, tu es quelqu’un de chaleureux. quelqu’un qui peut lacérer des peaux pour les êtres qui lui sont chers. tu as des moments de bonté, où tu peux faire preuve de bons conseils, où tu peux donner ta confiance facilement. seulement, si la trahison opère, tu continueras ta route sans regarder derrière toi. une fois pas deux, telle est ta devise.
si on dépasse cet amas de dépression et d’anxiété, d’égoïsme et de rancune, si on creuse un peu au-delà des apparences, on découvrira un homme tendre et passionné. un homme créatif et doué pour le dessin. d’ailleurs, peindre des formes est ta thérapie. quand le poids du monde écrase tes épaules, tes doigts vomissent de belles figures colorées sur une toile blanche ou sur ton propre faciès.

le sourire au creux des lèvres. les traits fatigués mais animés d’expression joviale. tu es attentif à son récit. tu bois ses mois, tu ressens sa joie. il cajole ton conduit auditif grâce à ses aventures. tu vis à travers ses expériences, toi, l’enfant effacé. le corps caché derrière un pyjama bon marché, tu t’allonges à ses côtés sur son lit. tu bailles. les bras de morphée veulent t’emporter dans son monde peuplé de rêves mirifiques mais tu refuses. tu veux encore profiter de sa présence. tu veux encore le savoir présent dans cette demeure gardée par des parents trop stricts, trop sévères. tu veux encore ressentir sa chaleur tant qu’il est encore temps car tu le sais. dans quelques jours, il partira te laissant derrière lui. il partira en te laissant seul. il partira pour rejoindre l’homme qu’il aime. l’homme pour qui tu voues une haine incommensurable. il t’a volé la seule personne importante à tes yeux, la seule qui ne t’a jamais jugé, jamais. solal, ton frère aîné, ton mentor et ton havre de paix.

la séparation est déchirante. elle te perturbe et t’introduit dans les abysses de l’abandon. oui, ton frère t’a abandonné au moment où tu avais le plus besoin de lui. pour compenser ce mal être, tu as commencé à multiplier les conneries. la seule façon que tu as trouvé pour attirer son attention. mais peu importe tes bêtises, il n’est jamais revenu à la maison. tu as ainsi appris à exister sans lui. à le détester tout en l’aimant. désinvolte et montrant un certain désintérêt pour les études, tu les as arrêté dès l’obtention du diplôme higher education. malgré le désarroi de tes parents, malgré leurs moyens de pression, tu n’as pas fléchi. tu n’iras jamais à l’université parce que cela ne t’intéresse guère. rebelle et marginal, les mauvaises fréquentations s’abattent sur ton existence. elles te traînent dans le fin fond des abîmes. tu découvres ainsi le plaisir estropié de la drogue, de l’alcool et du sexe. tu passes tes journées dans les entrepôts désaffectés, une carapace inanimée à côté d’une autre déshabillée. telle est la vie que tu as décidé de mener malgré les réprimandes de ton frère. malgré les fois où il t’a tiré de là avec l’espoir de te voir reprendre ta vie en main. vaine espérance. peine perdue d’avance.

c’est le début de la fin. non, c’est la fin tout court. la fin d’un être cher, d’un être aimé, d’un frère protecteur disparu à jamais. concentré sur tes propres blessures, tu n’as pas vu les signes de sa maladie destructrice. tu n’as pas donné d’importance à ses traits tirés, à la perte de sa tignasse couleur blé, aux cernes omniprésentes sous ses yeux azurés. malgré la souffrance de son corps ravagé, il n’a pas arrêté de te venir en aide, à te tendre la main encore et encore. la détresse de sa perte ne t’a pourtant pas sauvé, au contraire. tu as sombré, toujours plus bas. là, tu vis avec le regret d’avoir été aveugle, la colère contre cet homme qui l’a laissé crever. il est le responsable de son décès, il est la gazoline de ta rancune et le moteur de ton amertume. tu fais tout pour lui rendre la vie difficile, une promesse faite entre deux rails d’opium salvateur. entre deux coups de reins dévastateurs. une promesse que tu tiens à exécuter peu importe le prix à payer.

magma. haxän a écrit:

A tes méchantes blessures. je     je m'appelle eya, je suis majeure et vaccinée mais je refuse de grandir, syndrome de peter pan bonjour o/ je suis amoureuse de la musique et du cinéma que j'ai étudié. je suis chanteuse et je joue de la guitare aussi. sur la toile j'aime me casser la tête sur des codes et créer des monstruosités sur photoshop. sinoon la bière est ma fidèle compagne   j'ai une chienne rottweiler de 4 ans baptisée khalee et et l'accueil sur ce forum est juste parfait, je me sens déjà comme chez moi merci de m'adopter  
kezako, ton perso. scénario de @Trevor Morton le magnifique