☾ eye contact.
tics, manies, caractère. ☾
01. Dolores est une amoureuse du shopping, ne se lassant jamais d'une séance capable de durer toute l'après-midi entière. Elle est le stéréotype même de celle qui revient chez elle avec une vingtaine de sacs autour d'elle, allant jusqu'à pousser le vice pour qu'un des employés du Pandemonium porte ses sacs pour ne pas trop se fatiguer les mains. Elle a même fait construire un dressing dans le seul but de pouvoir admirer tout cet étalage de richesse, ces chaussures et ces robes hautes coutures. Le shopping est vraiment sa thérapie.
02. Son corps est un havre de paix qu'elle entretient avec rigueur, veillant toujours à prendre soin d'elle-même. Aussi, esthéticienne, prothésiste ongulaire, coiffeur sont ses grands amis, afin de maintenir cette chevelure ondulée semblable au reflet du soleil, entretenir ces griffes qu'elle possède. Avoir la classe, ça demande de l'effort.
03. Dolores est une personne intransigeante tant dans sa vie perso, que dans son travail. En général, il vaut mieux fuir quand elle arrive et éviter de venir au travail en retard et ce, afin d'éviter un licenciement immédiat et sans délai. Elle sait qu'au Pandémonium, les employés sont bien payés avec la volonté qu'ils fassent le travail correctement. S’il faut les dégager, Dolores n’en a rien à foutre de heurter, de détruire la vie tant que son intérêt à elle s’y trouve.
04. Dolores n'est plus vraiment famille, mais s'autorise quelques vacances avec ses parents. Mais plutôt que de les voir à Chicago et dans la maison familiale, elle préfère leur offrir un voyage tous frais payés dans un autre pays. Elle n'a pas d'autres frères et sœurs en dehors de Macha, sa sœur décédée il y a plus de cinq ans maintenant.
05. Elle a un tatouage, derrière son oreille, quatre lettres formant les initiales des prénoms de ceux qu'elle a perdu en ce jour funeste. Sa sœur, ses nièces et son bébé.
06. Gali est son meilleur ami, son égal. Et son départ a suscité en elle tous les émois du monde lorsqu’il a quitté Exeter pour vivre à New York. Elle en a pleuré, c'est vrai, de le voir s'en aller, elle qui ne pleure que rarement. Mais en lui laissant le Pandémonium, il lui a donné une raison de ne pas sombrer et de se battre pour maintenir à flots le business de Gali. Maintenant qu’il est de nouveau ici, Dolores peut enfin souffler, s’appuyer sur cette épaule qu’elle adore depuis bien trop longtemps.
07. Elle est pleine de rituels, appréciant de se lever et de s'octroyer le temps pour soi. En règle générale, elle se passe de petit déjeuner et finit par bruncher dans un café du quartier qu'elle affectionne pour ses repas heathly.
08. En dépit de son apparence de it-girl, Dolorès adore passer ses jours de repos, en pyjama, à chiller devant Netflix avec un bon thé. Ou un bon livre.
09. Bien qu'elle soit divorcée, Dolorès ne s'est plus remise en couple depuis, préférant le plaisir d'une relation sans lendemain, le coup d'un soir, l'extase et puis l'oubli total. C'est mieux et ça évite les situations gênantes.
10. Elle a un chihuahua âgé de onze ans qui s'appelle Horreur en hommage à ses yeux exorbités et globuleux. Il est moche. Il est con. Elle rêverait de lui foutre un coup de pied et de le voir couiner comme un couillon. Mais finalement, elle l’aime bien son chien, cadeau de l’époux divorcé, et serait bien malheureuse.
histoire. ☾
« Cette autre partie de moi »
Dolores est née en double. Une jumelle, Macha arrivant en premier, suivie de Dolores. Enfants venant combler deux parents qui s’aiment, venant conforter l’image idyllique d’une jolie famille. Le genre à posséder un gros sapin décoré quand c’est Noël. Le genre à avoir une grande tablée lors de Thanksgiving. La famille est si grande, si belle. Bien sûr, les frayeurs sont là. Les jumelles naissent prématurées mais, allongées l’une à côté de l’autre, les petits doigts roses se cherchent et se trouvent. Le lien est déjà là. Si grand, si pur, et véritable. Elles sont l’entité de l’une et de l’autre, un puzzle composé de deux pièces qui s’assemblent pour ne faire qu’un.
Elles grandissent avec ce lien touchant, celui qu’on appelle amour. Elles sont sœurs, compagnes de jeux et meilleures amies. Elles font la fierté de leurs parents leur donnant tout. Et c’est si beau. Si touchant. Si Macha est douée en littérature, Dolorès préfère les mathématiques et les problèmes. Si Macha est plus posée et douce, Dolorès n’a pas sa langue dans sa poche, capable de gêner les parents avec des questions indiscrètes. L’une et l’autre se protègent et se complètent de par ces différences qui auraient pu les éloigner.
Mais non et jusqu’à dix-huit ans, tout se passe si bien. Elles sont fusionnelles, dans une bulle que personne ne peut percer. Enfin… Si, il y en a qui y arriver et aux yeux de Dolorès, il n’en sera rien d’autre qu’un connard, celui qui lui enlève ce dont elle tient le plus au monde.
Sa jumelle, cette autre part d’elle-même.
« Il avait le cœur dur, la répartie violente mais les yeux aussi tendres que les levers de soleil, moment d’accalmie parfait »
C’est bien lui le problème avec un grand P comme putain de merde ! Quand Macha le lui présente, elles ont, à peine, dix-huit ans. Ce sont les vacances d’été et il est dépeint comme le voisin. Néanmoins, Doli le déteste d’emblée, trouve qu’il ne fait pas bonne impression. Il y a quelque chose qui dérange et en même temps – et même si elle ne le dit pas, qui l’attire – un charisme de fou. Peut-être parce qu’il fait trop « le mec », qu’il roule des mécaniques, fait son bad boy. Ce petit jeu réussit vis-à-vis de Macha, mais pas Doli. Si l’une en est dingue, pour la seconde, c’est l’inverse. Il est, certes, attirant mais il ne fait pas rêver.
Dolorès ne cesse de répéter à sa jumelle combien il n’est pas un homme fait pour elle, que sa jumelle mérite bien mieux, qu’il lui faut un homme capable de pouvoir lui payer des jolies robes et des chaussures, que l’argent ne tombe pas du ciel. Et si Doli a une vision précise du futur, de l’amour et des projets, Macha est plus rêveuse, se laisse bercer par les doux effluves d’amour. Elle a beau lutter, de toute façon, elle est foutue, craque à mort pour Sloan. Et même s’il n’a rien du gendre idéal, il est ce gars dont elle est folle amoureuse.
Aussi, au grand désespoir de la cadette, Macha finit par sortir avec Sloan à vingt-ans. D’abord en cachette, et de façon assez désagréable pour qu’il y ait des quiproquos entre eux trois, comme confondre les jumelles par exemple. Et puis ensuite, en révélant le tout. Officialisant l’histoire avec les procédés de base comme le présente aux copains, aux parents, aux oncles et tantes, et à Grand-mère aussi. A chaque fois, Dolorès s’imagine que ça partira en cacahuète, qu’il ne sera pas accepté par la famille. Mais hélas, il y a un charme qui opère chez ce mec : c’est le genre de grincheux que tout le monde adore, celui qui râle pourtant mais qui déclenche les rires de tout le monde. Celui à qui on voue la compassion nécessaire vis-à-vis d'une soeur que Doli voit, juste, bonne pour l'asile.
Plus le temps passe et plus, Dolorès s’éloigne de sa sœur et de Sloan, laissant, à ce dernier, une place de roi pour s’intégrer, être le gendre idéal. Et ça pue, ça sent l’amour à plein nez et Doli s’en écœure jusqu’à s’en rendre malade, à être jalouse et à rêver qu’un jour on puisse la contempler de la même manière que Sloan regarde sa jumelle. Avec cet amour qui pue toujours autant.
Cette intrusion dans sa vie lui en est, d’autant, insupportable que le chemin de Doli est moins sûre que celui de Macha. Si cette dernière voue à passer sa vie à Chicago, à fonder une famille avec Sloan, sa jumelle voit plus grand, espère une vie meilleure.
Et pourtant, elle n’est pas sans nier que Sloan, elle le regarde un peu trop. Ne peut nier qu’à chaque fois qu’il est dans les parages, Dolores est en transe, cherche la réplique bien dosée mais rêverait d’entendre autre chose que des insultes, de pouvoir espérer le posséder non pas comme elle s’achète des sacs, mais bien de rêver à ce qui la contemple de la même manière qu’il regarde sa sœur.
Nier qu’elle a le cœur qui bat fort, la haine qui mollit, qu’elle lui résiste en sachant très bien qu’il ne la désire même pas. Et c’est là, tout le drame.
« Sterling, le début de la fin. »
Pour ne pas suffoquer devant cet étalage d’amour, Dolores choisit de changer d’université, de ville, s’éloigne de sa sœur et de son connard de mec, de connaître les joies de la vie étudiante, ayant une piaule assez petite pour apprécier de ne pas tomber sur ce con d’irlandais.
Loin des siens, la cadette retrouve un peu de tranquillité, se lance dans cette faculté de sciences afin de devenir… Quoi, à vrai dire ? Dolores ne sait même pas, préfère bosser, faire la fête, savourer une vie d’étudiante qui se torche la gueule le soir, pendant que sa sœur se plaît dans des repas en amoureux avec son crétin de Sloan. Elles sont moins fusionnelles, c’est vrai, s’éloignant petit à petit. Macha est souvent là pour tempérer les tempêtes que causent Sloan et Dolorès lorsqu’ils se retrouvent à la même tablée. Les instants gênants sont souvent là. Et Doli espère que tôt ou tard, elle aura aussi quelqu’un à présenter, quelqu’un de mieux que celui que Macha a choisi, quelqu’un qui saura lui apporter tout ce qu’elle souhaite.
Alors en attendant, elle collectionne quelques histoires, présente l’heureux élu avec fierté pour que quelques mois plus tard, cuisante et honteuse, elle annonce qu’ils ne sont plus ensemble.
Quelle disgrâce ! Quel déshonneur, ne percevant même combien sa sœur est peinée pour elle, empêtrée dans cette idée de toujours bien montrer, ne jamais laisser entrevoir les failles.
Et c’est ainsi qu’elle rencontre Harlan.
C’est le gosse de riche par excellence, le cadet d’une famille de riches, tous voués à exceller dans un monde financier et politique. Et Harlan, il est beau, il est drôle, il est toujours entouré de tant de monde. Son nom de famille est rattaché à un vaste empire bancaire.
Il n’a pas de mal à se trouver des petites copines. D’ailleurs, quand ils se rencontrent, c’est exactement ça. Lui a vingt-trois ans, Dolorès, à peine vingt-un ans, toujours fourrée dans ses études scientifiques dont elle ne sait pas ce qu’elle en tirera. Elle hésite encore, n’y trouve pas son bonheur, mais préfère continuer tête baissée afin d’éviter de dire qu’elle s’est trompée sur ce choix d’études. De toute façon, elle aime bien trop sa vie actuelle, se plaît à raconter aux siens, combien tout est parfait.
Elle a un mec, prénom qui s’effacera de son esprit, ami de Josh dont elle fait ainsi la connaissance. Et bien que Dolores soit une femme de base, intéressée et matérialiste, elle a tout de suite un coup de cœur pour Josh. Bien sûr, ça aurait pu être différent si Josh n’avait pas une si belle voiture, ne possédait pas cette montre Cartier incrustée de pierres précieuses, ne montrait pas combien il est bourré de pognons.
Et pour Doli, ça ne passe pas inaperçu. Le tout se combinant à la personnalité charismatique d’Harlan, elle en tombe amoureuse. Avec lui, ce n’est pas comme avec ses anciens gars. Elle lutte un temps, se convainc qu’elle aime son mec actuel avant de finalement céder, répondant aux avances d’un Josh épris aussi.
L’histoire pourrait être belle… Elle pourrait.
Mais non.
« Only the wings »
Avec Harlan, le monde semble prendre une saveur nouvelle, Dolores se plaît dans ce rôle de petite-amie dont elle met toute son énergie, son cœur et son âme, veillant toujours à être parfaite. Le fils Sterling représente le Saint-Graal à ses yeux, une occasion inespérée de côtoyer un monde nouveau s’ouvrant à elle.
A ses côtés, elle découvre qu’être pourrie gâtée, ça existe dans un couple. Fini le garçon dégueulasse qui demande s’il faut partager l’addition, fini le mec qui ne sait pas s’habiller ou baiser convenablement. Oh non, Josh est plein de savoir-vivre et fait de Dolores, une véritable princesse des temps modernes.
Elle est, alors, si fière de le présenter à sa famille, quelques semaines après le démarrage de leur histoire, si imbue d’elle-même en ne cessant d’exposer la grandeur et richesse du nom que porte son « Harlounet », comme ne cesse de grommeler Sloan qui – au grand dam de Dolorès – est toujours présent.
Mais elle s’en moque, accepte même la critique qu’elle balaye d’un air condescendant, si forte de sa réussite qu’elle juge par ce garçon qui se dit fou amoureux d’elle.
Il faut dire que Dolorès s’en donne les moyens, devenant quelqu’un d’autre, à croire qu’elle aussi a vécu avec une cuillère en argent dans la bouche. Et pourtant, sa famille est modeste et aimante. Cependant, avec Josh et son portefeuille garni, la cadette y trouve sa place.
La suite logique est de l’épouser. Il ne lésine pas sur la demande en mariage, organisant une demande si romantique que Dolores en pleure d’émotion, bredouille un oui qui annonce un mariage grandiose, couteux mais à la hauteur de ce qu’est l’Empire Goldstein. Et quand bien même, il ne s’agit que du fils cadet, le dernier né, la place demeure importante. Il dirigera une partie de l’administration financière de leur boite.
C’est là que Dolorès connaît sa première dispute, assez violente, avec sa sœur. Macha lui reproche de trop se précipiter dans cette histoire, de ne pas voir que Josh, en dépit de son regard amoureux, n’a pas l’air si sincère. Et puis, ils sont jeunes. Ils ont toute la vie devant eux. Mais Doli ignore, Doli refuse d’admettre que Macha a raison. De toute façon, Doli la remet à sa place, lui rappelle que Sloan n’est pas un gars pour elle et pourtant, qu’il est encore là. Elles restent fâchées durant quelques semaines avant que la réconciliation n’est lieue uniquement parce que Macha est demoiselle d’honneur de sa sœur et qu’il y a tant à faire.
Le mariage est beau en dépit de tout. Dolorès est magnifique dans sa robe et son immense traîne, Josh n’a jamais été aussi souriant qu’en cet instant, ce « oui » qui résonne entre les murs de cette Eglise, écho qui raisonne et rappelle le glas de la défaite qui s’annoncera.
« I don't want them to know the way I loved you. »
Elle a abandonné ses études, a vidé les placards de sa chambre de gosse à Chicago et elle a suivi Harlan, à Exeter, là où le fils Sterling doit répondre de ses obligations, gérant une partie de l’empire financier avec un poste assez haut placé. Madame Goldstein toute fraîchement mariée, l’annuaire orné d’une bague à l’épais diamant qui ne cesse de recueillir les admirations des uns et des autres.
A vingt-deux ans et quelques, nouvellement enchaînée dans un mariage se voulant heureux, Dolores découvre la vie dorée à Exeter, se faisant de nouveaux amis au portefeuille aussi garni que le sien. Qu’importe, elle y met tant de sien que son statut de roturière passe presque inaperçu. Bien sûr, les réflexions arrivent parfois. Il y a toujours un couillon pour venir la prendre de haut et lui rappeler qu’elle n’est qu’une paysanne de Chicago. Mais Dolores ne se laisse jamais marcher sur les pieds, et par quiconque.
Ça peut très bien être son beau-père ou le frère de son époux, et ce même si c’est en plein repas de famille, laissant s’ensuivre le silence de la gêne ultime, faisant refroidir la dinde hors de prix ayant été achetée pour l’occasion. Plus le temps passe et moins Dolorès a sa langue dans sa poche mais elle se fait respecter et au bout d’un temps, on cesse de la voir comme une moins que rien. On la salue avec respect, on lui demande comment elle va. Et Dolores acquiesce toujours en dégainant son plus beau sourire.
Elle a enfin la vie qu’elle souhaite. Ses études sont à l’arrêt et de toute façon, ce n’est pas un problème et ça ne l’intéresse pas. Elle a trop à faire, son téléphone sonne souvent pour des invitations à rejoindre ces femmes se trouvant dans le même cas que le sien. Il y a toujours quelque chose à faire, de nombreuses associations où il faut préparer des paniers à distribuer et ainsi, se faire bien voir.
Ceci dit, Dolores n’en est pas entièrement heureuse, préfère se mettre se morde la lanque plutôt qu’admettre qu’elle se fait chier à rien faire. Hélas, elle est trop fière et son dressing le lui rappelle bien pourquoi elle triomphe en ce moment.
Un beau jour, Macha lui annonce qu’elle va se marier avec Sloan. Ce dernier lui a fait sa demande et si Doli ne peut s’empêcher de sourire en entendant sa sœur si joyeuse, elle ne peut s’empêcher de penser que cet avorton est toujours là, et qu’il va devenir son beau-frère, lui qui, une fois, s’est trompé de chambre alors qu’elle était plus jeune, vivant encore chez ses parents. Elle n’a pas oublié chaque seconde, le souffle de Sloan sur sa peau, le battement de son cœur fou. Et l’impossibilité de lui dire qu’elle n’était pas Macha.
Il a suffi d’une fois pour que l’esprit se rappelle et que le souvenir reste.
Elle n’a jamais oublié, Dolores et elle n’a jamais rien dit.
Néanmoins, Doli se rappelle qu’elle ne le voit pas tous les jours et heureusement, Sloan n’est pas sa tasse de thé, il ne sera jamais aussi distingué que son Josh. Néanmoins, le jour du mariage, il lui en bouche en coin, alors qu’elle est à la même place que le fut Macha, trois ans en arrière. L’Eglise est petite, intimiste et les deux mariés sont beaux. Heureux. Amoureux.
Durant la cérémonie, ils ne cessent de se dévisager mutuellement comme s’ils n’existaient rien d’autre au monde que ces deux âmes se chérissant et s’unissant devant Dieu. Avec un pincement au cœur, Dolorès se remémore son mariage mais ne se rappelle pas que tant d’amour avait brillé dans le regard d’Harlan. Il était bien trop occupé à sourire comme un benêt dans l’espoir de ne pas rater une quelconque photo alors qu’ils étaient mitraillés dans tous les sens.
Pourtant à l’image de son union, celle-ci est bien plus modeste, mais tellement chaleureuse. Doli en est jalouse, se retient de ne pas hurler « oui » lorsque le prêtre demande si quelqu’un s’oppose à cette union. Mais que pourrait-elle dire ? Qu’elle est jalouse… Oui… Complètement jalouse de la manière dont il a, de la regarder, elle, sa jumelle.
Et pas elle.
« Never an absolution »
Une fois le mariage fini, Doli retourne à Exeter, reprendre son rôle d’épouse parfaite mais elle ne peut nier qu’elle s’ennuie. C’est plus fort qu’elle. Harlan est souvent absent ou rentre tard. Le travail lui prend un temps fou, qu’il dit. Doli se retient toujours de lui jeter son verre de blanc à la figure en lui demandant si ce n’est pas sa secrétaire plutôt qui lui vole ces heures dont il pourrait faire usage à son mariage, uniquement.
Bien sûr, ils ne se privent pas de voyager et heureusement qu’il y a ça. Dans ces parenthèses où ils sont loin de tout, ils arrivent à se retrouver et à redevenir ces deux personnes qui s’aiment.
Mais c’est du sursis. Doli le comprend bien dès lors que le voyage se termine et que le retour à la réalité revient, avec son ennui mortel, avec cet appartement bien trop grand et ce chihuahua hideux dont Harlan a cru bien faire en lui offrant pour la Saint Valentin. Une horreur, mignonne au départ, mais qui a grandi avec des yeux qui partent dans les directions opposées. Elle l’a appelé Horreur, et espère qu’il mourra bien vite.
De toute façon, Horreur ne comble pas son ennui. Et Doli jalouse même l’époux qui part au boulot, ayant presque envie de le suivre. C’est ça qu’il manque… Une raison de se lever. Et le shopping ne suffit pas. Ou plus.
Pourtant, elle a tenu trois longues années. Et ce coup de fouet lui est donné quand sa sœur l’appelle pour lui annoncer qu’elle est enceinte de jumeaux. Elle se mort la langue pour ne pas proférer de phrases méchantes, pour ne pas se laisser envahir par l’envie, la jalousie de se dire que sa sœur a fait quelque chose, avant elle.
Doli aime Macha, pourtant. Mais c’est plus fort qu’elle, ce besoin d’être meilleure ne s’éteint pas. Et bien qu’elle ait acceptée d’être la marraine des jumelles, Doli ne peut s’empêcher de songer à sa propre existence.
Peut-être qu’un bébé pourrait être ce qui manque à sa vie ?
Il se pourrait ouais.
Avec Macha, elle suit sa grossesse à distance, se prend même le luxe d’aller assister à une échographie à la demande de sa sœur. Et devant cet écran fait de lumières noires et blanches, on lui présente les poupons. On lui fait entendre le battement des deux cœurs. Et Dolorès sourit, se remémore le lien sacré qui l’unit à Macha. Et ça, personne ne pourra le lui enlever.
Elle se sent prête à avoir un bébé, l’annonce à Harlan qui accepte sans trop de protestations. Il faut dire qu’avoir des enfants est une phase logique d’un couple, encore plus dans cette famille qui se dit pieuse et aimante, ce qui ne cesse jamais d’amuser Doli. Si seulement, ils pouvaient tous arrêter de se mettre de la merde dans les yeux et de se rendre compte que la femme du frère couche avec le cousin, et que le patriarche bande mou et que sa femme ne cesse de fréquenter des toyboys. Bref, des histoires de famille que Dolorès connaît si bien qu’elle sait que si Josh fait un pas de travers ou se montre trop bruyant, elle flinguera le tout sans trop de mal.
Néanmoins, Dolorès ne veut pas se réduire à attendre l’échéance, préfère vivre sa vie et espérer que ça viendra naturellement. Alors ils vivent les époux Sterling, voyagent souvent, fréquentent de nombreuses soirées. Et cet amour s’altérant peu à peu semble renaître de ses cendres, comme si Doli retrouvait un peu L’Homme qu’elle avait aimé au départ.
C’est à ce moment-là qu’elle fait la connaissance de Galileo Valcoro, un homme d’affaires influent que Doli cerne au premier regard. Il est de la même essence qu’elle. Un gars qui ne possédait rien au départ et qui a, désormais, le monde à ses pieds. Ils deviennent amis, s’entendant bien et c’est curieux parce qu’en Gali, Dolorès ne voit rien d’autre qu’un ami. Il lui paraît si fou de devoir s’envoyer en l’air avec lui, il est son ami.
Mais ça, Harlan ne l’entend pas de cette oreille, c’est plus facile de s’imaginer qu’elle se tape Velcoro, plutôt que de chercher à comprendre pourquoi Dolorès ne tombe pas enceinte.
Il évoque même l’idée de consulter un médecin, ce que Dolorès refuse, ne voulant pas que cette tentative d’avoir un bébé soit entachée par la peur de ne pas y arriver, d’être incapable.
Pendant ce temps, d’échec, Dolorès trouve du réconfort en la compagnie de Gali, le fréquentant assez souvent, que ce soit dans des réceptions guindées, ou alors en s’installant sur le siège passager de sa luxueuse voiture et en roulant jusqu’au bout de la nuit, jusqu’à revenir au petit matin et retrouver un mari complètement furax.
De toute façon, elle s’en fiche de ses états d’âme, Dolorès sait qu’elle tient Harlan par son silence. En dépit de l’affection qu’elle lui porte, la blonde n’ignore pas les travers dont il est doté. Cette manie qu’il a de ne jamais avoir la même secrétaire, de ne pas savoir taire ses pulsions et de dissimuler le tout à travers d’importants pots de vins dont il achète le silence.
Et si Doli est parfaite pour lui, c’est bien parce qu’elle accepte ce rôle. Celle d’être l’épouse bafouée, trompée et humiliée. Mais elle l’accepte, parce qu’elle n’aurait pas tout ce qu’elle a déjà. Ce joli appartement dans ce quartier huppé de la ville, tout ce matériel dont elle a besoin, qui comble ce dont elle a toujours rêvé. Cependant, ses échecs concernant les bébés arrivent à la remettre dans le droit chemin, lui faisant comprendre combien tout ceci n’est, sans doute, pas ce qu’il y a de mieux pour elle. Que peut-être être aimée comme sa sœur peut l’être est la clé pour y arriver… Pour la première fois de son existence, elle doute. Elle doute de tout jusqu’à ce que les jumelles arrivent dans ce monde.
« Nessa et Breena, »
Dès que sa sœur l’appelle pour l’heureuse nouvelle, Dolorès laisse Harlan et Horreur à la maison, se rue vers sa sœur, prête à découvrir les adorables poupons, endormies contre le sein de leur mère. Le bonheur se mélange à la douleur sourde qui résonne en elle, lui rappelle que son ventre reste irrémédiablement vide, qu’aucune vie n’y trouve place.
Peut-être est-ce une manière d’ouvrir les yeux et de réaliser qu’elle est à côté de tout. Mais Dolorès a trop de fierté. Dolorès est incapable de revenir en arrière et de se poser les questions nécessaires à une remise en doute de tout ce qu’elle a entrepris depuis.
Est-elle vraiment heureuse ? Les jumelles dans ses bras, oui, c’est clair. Elle se sent complète, si bien que sa présence s’éternise chez sa sœur, incapable de les quitter, ne se réveille que lorsque Sloan lui rappelle que ça fait deux semaines qu’elle squatte la chambre d’amis et qu’il serait temps pour elle de déguerpir. Mais en ce temps-là, elle réalise que son cher beau-frère n’a rien du gars simple qui bosse dans une usine et se couvre de tatouages. Oh non, ses activités sont louches mais Doli se tait, le souffle paisible des jumelles est une thérapie pour elle, jusqu’à ce qu’il soit temps de rentrer chez elle.
De retrouver son appartement immense. Le sourire faux d’Harlan. Et ce berceau qui reste vide. C’est dur à admettre mais c’est sa vie. Elle retrouve aussitôt Gali, trouve le réconfort nécessaire pour pleurer dans ses bras, pour se mettre minable et anesthésier ses sens. Juste un temps éphémère ou son ami devient son meilleur ami, celui qu’elle accompagne quand il le souhaite, lui donnant un coup de main dans ses affaires. Bien sûr, Harlan râle. Il grogne. Il déteste plus que jamais l’italien et souvent, le couple se dispute, se réconcilie sur l’oreiller.
Et pendant ce temps, les petites grandissent. Les jours deviennent des mois et si Dolorès tait la douleur de ne pas être mère, elle ne cesse d’être une tata attentionnée pour ses nièces. Et même si Chicago est loin de New York, elle ne cesse de les pourrir, imaginant toujours des cadeaux encore plus gros et plus grands, rien que pour faire chier Sloan. Elle entend encore le rire de Macha qui ne peut se contrôler en ouvrant les cartons de colis, toujours plus gros.
Même s’il est sur fond d’une absence de chair, le bonheur est là. Beau. Fragile. Et puis finalement, un beau jour, c’est la gorge nouée que Dolorès annonce à sa sœur qu’elle est enceinte. Ce qu’elle tait, c’est la façon dont ça s’est fait, ayant accepté de recourir à une aide médicale, à séparer l’acte de concevoir un enfant à un acte médicalisé. Mettre son sperme dans un gobelet. Se faire injecter un embryon. Tellement classe. Mais ce bébé est là. Ça a marché. Et Dolores est fière d’elle, prête à devenir mère, prête à voir Nessa et Breena, âgée de six ans, accueillir un cousin ou une cousine.
Par vidéo webcam, les petites comprennent et accueillent la nouvelle avec une joie si grande que Doli ne peut s’empêcher d’avoir les larmes aux yeux. Même Sloan a un mot gentil pour elle. Ce bébé est ce qui complète la famille, rabiboche Josh et Dolorès, ravis d’être parents.
Mais ce bonheur sans nuage se couvre aussitôt d’un vent violent, d’orages. Et puis tombe la pluie diluvienne. Et au beau milieu de la nuit, le téléphone se met à sonner.
« Elle avait des yeux où il faisait si bon vivre que je n'ai jamais su où aller depuis »
Quand elle répond, Dolorès est surprise d’entendre la voix de sa mère. Hachée par les pleurs, par des hoquets incompréhensibles, faisant s’énerver Madame Sterling. Elle ne supporte pas le bégaiement, s’imagine qu’il a dû arriver quelque chose à son père. Une chute. Une crise cardiaque. Elle est si loin de tout, sentant son bébé s’éveiller alors qu’elle attaque son sixième mois.
Cependant, la révélation est bien pire, et Doli finit par entendre la nouvelle, entre les orages grondant et faisant grésiller la ligne téléphonique.
Sa sœur… Les petites…
Elle en a la nausée, en fait tomber le téléphone par terre, incapable de tenir debout et s’écroulant dans un bruit sourd qui fait s’éveiller Josh, encore endormi. Dolores se met à vomir aussitôt sur le sol brillant de son immense chambre, crispant ses poings.
La douleur est si forte, si cruelle. Ça lui bousille le cœur, les tripes, dégueuler son repas avant d’avoir une crampe effroyable à l’estomac, là où ce deuxième cœur bat. Là où son bébé encaisse tout le choc émotionnel qu’elle est incapable de contenir, réalisant que Macha est morte, sauvagement assassinée, ainsi que les deux petites… Et Sloan… Pourquoi est-il encore en vie ? Songe Doli en se mettant à hurler, incapable de contenir la rage qui l’habite, la colère qui l’inonde et la douleur qu’elle ne maîtrise pas, qui ne part pas… Jusqu’à ce qu’elle sente un liquide chaud s’écouler d’entre ses cuisses et tâchant sa robe de nuit en soie fine.
Elle comprend vite que ce n’est pas normal, panique et Harlan appelle une ambulance. Entre pleurs de cette nouvelle et peur, Dolorès est en train de vivre le pire moment de sa vie.
Elle a si mal, dans son ventre, dans son cœur. Les contractions sont trop fortes, trop rapprochées. Et le gynécologue est sans appel, elle est en train de donner la vie. Cependant, le bébé n’est pas viable, il ne pourra survivre. C’est trop tôt encore.
Et dans les larmes, le sang, la douleur, Doli met au monde ce petit garçon.
Ce doux garçon qui ressemble tellement à sa mère et sa tante décédée.
A peine arrivé qu’il s’en va déjà. Doli et Harlan pleurent beaucoup, il faut du temps pour s’en remettre et ne pas pouvoir assister à l’enterrement, dire adieu à Macha, Breena et Nessa. Doli a perdu bien trop de sang, et guérir est si compliqué. Elle ne cesse de pleurer, se rend sur la tombe une fois que les fleurs sont déjà posées depuis quelque temps, se contentant de voir ses parents et évitant Sloan à tout prix.
La peine est un sentiment qui ne s’explique pas.
Et il en faut du temps à Dolores pour oser sortir de chez elle, revoir du monde autre que Gali qui a souvent été là pour elle, pour essuyer ses larmes et lui dire que tout ira bien.
« Mais les larmes ne sont pas un mal… »
Et pourtant, c’est ce que Dolores fait, au bout de quelques jours qui s’avèrent être des semaines, à être restée en pyjama et à pleurer sur ces décès, sur ce petit garçon qu’elle a reconnu et enterré au cimetière d’Exeter avec son mari meurtri.
Pourtant, le deuil ne se fait pas de la même manière. Si Doli a besoin de rester cloitrée chez elle, Harlan lui, est empli de devoirs, retourne bosser et laisse le cadavre gisant de son épouse. Incapable de lui parler, incapable de la réconforter, incapable de la comprendre. La douleur ne se vit pas de la même façon. Et il en faut peu pour créer ce fossé qui semblait s’être résorbé.
Le fait que Harlan ne sache pas la soutenir est ce qui marque le début de la fin, Doli refusant d’essayer encore de tomber enceinte et de ressentir encore la moindre contraction. Elle n’a plus le gout de rien, refuse de parler à Josh, et seul Gali est celui qui arrive à lui ôter quelques mots de la bouche, à la forcer à se nourrir et à ne pas sombrer. S’il n’avait pas été là…
Et peu importe les jalousies exacerbées et répétées de Harlan, Doli ne veut que son italien de meilleur ami pour la soutenir, pour l’aider à aller mieux et à enfin se prendre en main. Gali ne lui laisse pas le choix. Au lieu d’être conciliant, il finit par la confronter, la mettre dos au mur et lui faire réaliser qu’elle ne peut pas continuer ainsi et se perdre dans cet océan de douleur, elle va en mourir sinon.
Au bout d’un temps qui se traduit par de longues journées à réfléchir, seule dans son immense appartement, Doli se remet, enfin, en question. Sur ce qu’elle a entrepris, sur sa vie telle qu’elle est devenue, incapable de réellement savoir si elle a réussi ou non.
Tout ce qu’elle sait, c’est que son bébé lui manque. Qu’elle s’en veut, pour l’éternité, de ne pas avoir su gérer la douleur. Et d’en être là, pas maquillée, les cheveux sales, et l’ombre d’elle-même, son doigt lourd de cette alliance qui la brûle.
Et finalement, Doli prend la décision la plus radicale de sa vie, et pourtant, la plus juste.
Elle ôte son alliance et la pose sur le buffet du salon. Ce soir, elle parlera à Harlan.
« Le diable s’habille en Prada »
Le divorce met des mois à se prononcer, dans lequel s’engage un duel féroce entre les avocats de Harlan et Dolores. Cette dernière, bien qu’elle soit à l’origine de cette séparation, ne souhaite pas perdre un centime, ni que Harlan soit gagnant dans cette histoire.
L’amour vire à la haine en une fraction de seconde. Et Dolorès n’est pas seule, peut compter sur le soutien de Gali, que ce soit amical ou financièrement pour lui payer les frais d’avocats et le temps nécessaire pour qu’elle puisse rebondir sur ses pattes en attendant la fin du jugement.
Le divorce a le mérite de lui ouvrir les yeux, de se ressaisir. De ce fait, elle apparaît toujours impeccable quand il s’agit de se donner en spectacle devant un juge, à jouer l’épouse délaissée, la femme ayant perdu un enfant, capable d’émouvoir. Bien sûr, Harlan a droit au pire chantage du monde pour capituler. Et c’est sans aucun état d’âme que Doli lui fait comprendre qu’à jouer avec le feu, il risquerait de s’en mordre les doigts, qu’elle connaît bien trop ses secrets pour se taire et jeter la honte sur l’empire Goldstein.
Ce qui suffit à Harlan à capituler au bout de longs mois de combats juridiques. Et de lui, Doli obtient une pension bien dorée et lui permettant de s’assurer un train de vie aisé jusu’à la fin de ses jours.
Ce jour-là, cela fait an, jour pour jour, que Dolorès a perdu son bébé, sa sœur et ses nièces.
Mais elle se promet de vivre pour eux.
Elle est libre après tout.
Et la vie se poursuit avec ce gout amer, quand bien même, Doli découvre une vie après Josh. Une vie où elle reprend ses habitudes de garce toujours bien habillée, maquillée, qui en jette, une riche femme qui possède, pourtant, le cœur bien vide.
La vie est parfois mal faite mais Doli trouve son compte, arrive à sentir bien dans sa peau. On la juge souvent froide, beauté immatérielle et indéchiffrable. Peu le sache, peu connaisse son histoire et ses travers. Seul Gali est capable de raisonner le démon qui gronde en elle, la canalise en la faisant participer à ses affaires, s’associant parfois, imaginant toujours plus grand. C’est que Gali est un être assoiffé de pouvoir, comme Dolorès souhaite toujours plus pour mieux s’oublier.
Qui se ressemble s’assemble, comme il se dit souvent ?
Et ainsi, d’années en années, Dolores et Gali se rapprochent, restent des amis à part entière à qui on prête toutes les histoires les plus folles. Et pourtant, pas une seule fois, il n’y a de débordement entre eux.
Ils sont comme des âmes sœurs, les fruits d’un coup de foudre amical et peu prêt de s’éteindre.
Aussi quand Gali rachète le Pandémonium, il n’hésite pas à présenter Dolores comme son bras droit, lui conférant le rôle qui la destine depuis toujours. A ses côtés, à la tête d’un empire qui s’étend toujours plus loin… Toujours plus haut. Les affaires marchent à merveille et la blonde est contente.
Tout est parfait.
Et puis en fait, non.
Gali en décide autrement, empêtré dans ses histoires de cœur dont Doli ne cesse de lui reprocher d’un œil sévère, ne comprenant pas les caprices de son meilleur ami, ses dépenses, la présence de cette chienne furieuse qui le suit comme son ombre. A vrai dire, il est son ami mais il est des mystères qui ne s’expliquent pas. Tout comme le départ de Gali, jugeant bon de lui filer le bébé entre ses mains manucurées.
Un club à strip-tease à gérer, rien que ça…
Quelle blague !
- ton pseudo sur la toile. a écrit:
- A tes méchantes blessures. Coucou
c’est moiiiiiii !!
Dolores c'est une poupée glaciale inventée par ma merveilleuse @Gali Velcoro et je ne pouvais pas ne pas la ramener sur DP ![Dolores - Only the winds 906881928](/users/4113/47/56/93/smiles/906881928.gif)
Puis, je sais que ma @Lip Berkeley nous ramenera son grumpy de Sloan et qu'il me tarde que Dolores l'émascule ![Dolores - Only the winds 906881928](/users/4113/47/56/93/smiles/906881928.gif)
crédit icons strangehell.