on comblait nos vides

écorchée, l'âme à l'envers. les yeux brillants, une larme prête à couler. un sourire accroché aux lèvres prêt à exploser. vivre sur la balance des joies et des douleurs de la vie. ne pas être pas parfaite, au contraire. parfois être autodestructrice, parce qu'on respire de la poitrine, jamais des poumons. vivre à mille minutes à l'heure. sourire pour peu. pleurer pour rien. s'arrêter attristée devant un arc -en -ciel. sourire à un chat. regarder vers la mer. y voir une autre terre. une autre vie. savourer l'infini de paix et de tourments. transformer le sable en poudre d'étoiles. allumer un rêve dans le noir. être cette personne sensible, là, assise à l'écart. à attendre le bon moment pour donner cette étreinte qu'on a tant attendue. voir au -delà de l'apparence. au -delà d'un sourire, au -delà d'une larme. en plus de la colère. en plus de la douleur. parce que vivre de cœur. tout simplement

cœur érotomane. « c'est une histoire d'amour qui s'est déroulée uniquement dans ma tête ». le sourire facile. navrant. douée d’une sensibilité absurde, ce qui érafle les autres la déchire. vert, vert dru, vivace tendre, vert platane, vert calycanthe, vert tilleul, si semblable à cette solitude… ce sentiment de vide rattrapé par les vomissements de l’esprit. cette culpabilité exécrable à son cœur englué dans ses étiquettes, effrayée par cette vulnérabilité. et dans sa chaire, ressentir les émotions flottant dans l’air. haine. douleur. souffrance. avoir souvent l’impression d’être un petit morceau de papier de soie. pouvoir être si légère, voler si haut. comme parfois, rester clouée au sol, empoicrée par les incertitudes.

« je suis née comme ça, à fleur de peau. je ne sais pas qui m’a greffé cette ampli sur la tête et dans le cœur mais je ressens plus fort : le chagrin et la joie. les sons, les vibrations, les humeurs, un rien m’affecte. un rien me blesse. un rien m’achève. j’ai une quantité inépuisable de larmes qui s’écoulent à leurs guises. sans aucun contrôle. je m’attache top vite. j’oublie facilement les défauts de chacun et ne vois que le bien chez eux et le mal en moi. j’aime toujours trop fort. je m’oublie pour l’autre, je ne vis plus que pour lui. quand il part, ma vie devient sursis. pourtant je suis toujours là, je survis. je me bats plus que certain. je ne maîtrise rien. mais je ressens tellement plus. »

à Cáel.
« Je l’aime pour ce qu’elle est. Son impertinence, sa fragilité. Cette carapace qu’elle enfile pour montrer qu’elle est forte et la petite tortue en dessous qui se rétracte dès qu’on l’a frôle. Cette effronterie qu’elle affiche fièrement mais qui cache une grande intelligence. Elle essaie de se débarrasser de son enfance comme on secoue le doigt pour décoller un sparadrap. Sans succès. Elle a les défauts de l’adolescence et les qualités qui vont avec. Elle est entière et franche - certainement un trait de caractère Sweeney, avec des idées bien arrêtées sur ce qui compte dans la vie, mais elle se laisse naïvement embarquer dans des histoires qui la déboussole plus encore. Ton absence en fait partie. Tu lui manques. Nous manques. Il serait bon de te revoir. Juste une fois. Et si on nous donnait la chance de revenir en arrière, que changerions -nous dans notre vie ? Si c’était à refaire, quelles erreurs tenterions -nous de corriger ? Quelle douleurs, quels remords, quels regrets choisirons -nous d’effacer ? Oserions -nous donner un sens nouveau à notre existence ?

Mais pour devenir quoi ?
Pour aller ou ?
Avec qui ?

Je voudrais tout te dire sans rien te dire, mais pour ne rien dire les mots manquent toujours. Alors alors... »

« T’as tout chamboulé en débarquant dans mon univers. Tu y as mis une pagaille hors norme, mais tu sais quoi ? C’est la plus belle pagaille au monde. Celle qui me fait me sentir bien, me sentir épanouie, me sentir capable de surmonter bien des épreuves à tes côtés. Tu as retourné mon coeur en débarquant, et c’est ce dont j’avais besoin. Mon coeur a reçu un électrochoc face à toi, depuis il est incapable d’imaginer que tu le quittes un jour. »

à Rory.
«  Je t’aime toujours, en fait je n’ai pas cessé une seule seconde de t’aimer depuis ce jour ou ton sourire est venu s’écorcher à ma vie chaotique. Peut-être que je l’ai mal fait parfois, mais c’était vrai, c’était moi et je n’avais que toi. Et tu sais, je fais ce que je peux. Avec mes silences. Avec mes silences et le reste. Avec mes peurs de bêtes. Avec mes cris qui ne débordent pas.  Je fais ce que je peux. Dans ce petit bain de cruauté et de lumière. Dans les éclats de sucre et de mensonge. Dans la délicatesse. Dans la violence du temps qui piétine nos rêves. Dans nos petits pataugements précieux. Un matin après l’autre. Un oubli après l’autre. Un mot sur le suivant. Je fais comme tout le monde. Avec le ciel et sans les dieux. Tu n’es pas une seule façon d’être, une seule façon d’agir. Une seule façon de penser. Tu es un feu d’artifice. D’émotions. De certitudes. Et de contractions ma Rory.

Tout passe. Les jours, les peines. L’amour, la haine. Et toi. Tu me manques. J’ai ce besoin de te dire combien ton absence me blesse, tes silences me heurte. Le ciel est sombre. La tempête reste et me broie. Tu es partie. Toi, ma plus belle partie de ma vie. C’est pourquoi, non seulement je ne pourrai jamais t’oublier, mais même je t’aurai toujours constamment dans la mémoire la plus profonde, comme une raison  de vie. »

« Je n'attendais rien de la vie, je vivais sans penser au lendemain. J'appréciais ce qu'elle m'offrait, j'apprenais à me construire, j'oubliais doucement mes blessures. Puis j'ai croisé ta route. Et soudain, j'ai senti mon monde se chambouler.

Je n'attendais rien de la vie, pourtant, j'ai eu droit à une merveilleuse surprise. »

J e m e s o u v i e n s.
Je me souviens de ces instants. Précieux et fugaces . Tendres et chauds de ses baisers de mère enamourée. Dans ses bras d’un amour infaillible. Dans ses je t’aime inébranlables aux sourires vacillants sur des regards aux sentiments chagrins. Des après-midis fou -rire. Vivre, exalter, frissonner. S’empiffrer de ces moments, de ces opportunités délices. D’elles deux en leurs sentiments archerot indéfectibles. Et ne pas totalement comprendre ses comportements changeants aux mugissements silencieux de femme à l’agonie. Animal blessé dans les recoins sombres de la maison. Pas d’arc -en -ciel au dessus de notre demeure. L’orage grêle et lourd de foudres en violences silencieuses.
Enfant du désordre. Mirage d’une vie. A la regarder, candide sénile, frôler les murs et construire sa forteresse branlante en mutisme criant aigre bilieux. De cette peur latente dans les mires sombres assassines d’un homme qu’on dit mari. Pour le meilleur et pour le pire. Le roc solide, dit -on, connerie. Putain d’amour foudroyant. Celui qui terrasse et foudroie. Laisse séquelles et stigmates. Mauvais garçon, fléau, de ses caresses douloureuses à ses actes possessifs avilissants. Maman déchante. Maman s’abîme et s’oublie. Maman, de ses blues, aux remords de se dire si seulement, plus jamais. Claquer la porte. Bagages pèle -mêle. La gosse qu’on traine dans le sillage.
Partir un de ces soirs dans la fureur blessée de s’être encore laissée avoir à des plus jamais. Le choix définitif, qu’elle dit sans se retourner. Sa tête blonde au corps immobile sur l’assise rapiécée. Les doigts noueux autour du volant et des pensées chaotiques se répercutant dans le silence aigre algide de la vieille carlingue. Et moi. Cinq ans, deux heures du mat’, témoin silencieux de ce mal en spasmes affligeant. Des secondes s’égrainant en minutes agitées. Puis ce soupire déchirant à ce regard désolé lancé par dessus son épaule frêle. Les lippes tordues sur une moue rassurante somme toute déguisée d’une excuse toute trouvée : ma faute.

J e m e s o u v i e n s.
Je me souviens de notre départ. Rien de prévu. Une précipitation angoissante. Un soir. Des valises qui s’entassent sur le pas de la porte. Le silence mortifiant. L’attente exaltante et se dire : enfin ! Savoir que jamais plus la voix bourrue de mon vieux ne claquera dans les silences immobiles de l’appartement. De son pas raide et rapide. L’homme de ma vie.
J’étais jeune. Entre ses éclats de colères et tourments. Ses râles en insultes incontrôlées. J’étais jeune et naïve. Ses mains sur mes épaules, ma tête. Ses baisers nicotiniques en caresses brutales de ses doigts calleux à mes joues clairsemées, l’œillade apeurée. De ses mires en regards d’obsidienne. Ses je t’aime balancés comme déchets et cueillis sous les ecchymoses d’une carme souillée. Ses absences injustifiées et excuses bancales. Des appels tardifs dans la nuit. Des parfums épicés sucrés. Femmes en maîtresses qui s’enchaînent se succèdent sans pudeurs, l’adultère délétère en ces belles impudiques. Malléables et baisantes.
Œdipe dans toute sa splendeur et toutes ses merdes de psychologie enfantile. Amourachée arrachée bien qu’entachée. Je l’aimais mais la joie fébrile transcendait de savoir qu’un adieu se profilait loin de cette perfusion de poison. Homme parfait. C’est vrai. Voisin d’pallier souriant aimable en employé modèle. Il paraît. Armure en vernis lisse s’émaillant dès la chambranle d’entrée passée. Toujours. Humeur fluctuante. Vilain petit monstre, témoinvictime de ses dérives violentes décadentes. Un soir, dégager, virer sa femme à coups de pied du lit marital. De l’appartement. Cinq minutes pour faire un sac, prendre ses merdes. Se retrouver, quatre heure du mat’, sur le trottoir dégueulasse sous le déluge hivernal. Sans sous -vêtement. Juste le temps d’enfiler un jean, un sweat. Paumée. Sans nul endroit où aller, la mioche immobile sur le pas de la porte de chambre.
Cachet de cet amour nocif. Nounours et pyjama trop grand sur l’échevelée créature perdue. Sanglots avortés de perdre son repère. Maman et le giron serein de ses attachements. Des pourquoi qui encore aujourd’hui martèlent le ressac douleurs de mes axiomes. Le revoir encore « celle sans qui, il n’est rien ». Les sanglots déchirants, l’excès de rage passé, toxique, recroquevillé tel un enfant brisé en regard incrédule sur les dégâts chaotiques affligés dans l’appartement. De cette gosse de huit ans, mes regards affolés, cachée dans la salle de bain. Et maman, dans son malheur, au nom de lui mais surtout de son amour inconditionnel, toujours tout accepter. Démunie sans solution. La voir mourir, mourir a cause de lui mais pas pour lui.

J e m e s o u v i e n s.
Je me souviens de cette rencontre. Tadhg le mari bourreux. Douce et tendre. Parfaite illusion en mirage éthéré. Les fourmillements aux papillons virevoltant d’ivresse incontrôlée. Ce putain de sourire niais en regards énamourés à le voir s’étaler dans toute sa garce de prestance assurée. L’envie éperdue. Cette divine ode aux prémices de plaisir tentation. Un soir dans un bar. Dévorer du regard paroles et actes d’attentions maladroites aux timidités chaudes et plaisantes. Vouloir le revoir. Lui et ses manières. Encore. Sourde aux mises en garde d’amis éjectés mécontente des diatribes disproportionnées. Son accent chantant de pays en fougères et bruyères mordorées tapissant à perte de vue, tel un désert brûlé, monts et vallées aux flancs enflammés, l’image de son histoire tumultueuse.
Abandonner raisonnement dans des histoires mâtinées du doux crachin irlandais, happées dans les couloirs du temps jusqu’aux tréfonds des highlands. Sous ses doigts. M’éveiller du toucher habile en soupires languissants d’en vouloir encore. Encore une fois. Rien qu’une fois. Un peu plus. De son parfum à cette clope chaude ourlant une lippe à une moue boudeuse. De lui à moi. Et se foutre des signaux. Voir le mur se rapprocher et continuer la chute dans la décadence. Dans les reflets d’une vie déjà vécue. Déjà foutue.
Revoir dans ses sourires les ombres tordues d’un géniteur, mari, violent et misogyne. Et en aimer chaque reflets. Chaque aspérités. Trouver plaisant les stigmates brutales d’une mafia déguisée sous les traits agréables d’un homme au sombre passé. Découvrir par pans entiers des recoins cachés. De cette laideur aigre. Y connaître reconnaître la lueur hostile dans des je t’aime écorchés atrophiés. Dans ses caresses douces -amères. Dans le reflet de sa vie en diapason à celle de ma mère.
Moi et mes jamais jamais jamais jamais. Jamais comme elle. Pourtant je fus suis femme soumise éprise du mauvais mec. Me blesser, M’étioler dans les remarques acides. De ce maudit utérus qu’on dit stérile. Ne pouvoir concrétiser le but ultime. Et ne rien faire. Immobile. Funambule en suspends au dessus le vide. Se désagréger et n’être que sursis. Abdiquer aux plaisirs changeants, aux menaces d’un homme omnipotent versatile. Délaisser amis et études, s’enferrer dans une vie vide de sens. Des projets qu’on bousillent pour n’être que cette femme de base étage. L’étrangère renégate. A peine tolérer dans l’univers étrange dérangeant d’une pègre violente prônant la suprématie d’un lignage au contenances gaéliques, faite d’ondine purpurine.
La bague au doigt qui s’invite. S’y attache et rancie le noyau des vœux les plus sincères. Et tenter encore de chercher, certains soirs, les miettes d’une vie qui fut, un temps, chimérique. Une vie forte des décisions prises puis balayer en propos avilissants. En stigmates accablants. Se briser dans la cassure d’une relation étrange et regarder un jour, son reflet pour y voir, retrouver, le même éclat, écho d’une femme en sursis qu’avait autrefois maman. Et ne rien comprendre à comment les choses en sont venues ici. Identiques. vingt ans plus tard. Se trouver dans la même merde que la sienne. S’y complaire. Parfois. Mais n’avoir connu que ça. Comme un  alibi tout trouvé ; les violences gratuites avilissantes en excuses caustique sous des coups abrasifs.

J e m e s o u v i e n s.
De toi. Homme hostile immobile sur le perron de l’immeuble. Mains dans les poches avant de ton jeans. Le mine déconfite et cette fragilité dérangeante. De mes sentiments à vouloir toucher l’aspect revêche, cette fêlure apparente. La mire fixée sur la rue évidée de tout badauds. Le silence perturbant, linceul inaccessible à tes pensées chaotiques. Première rencontre, dérangeante à cette empressement à vouloir rejoindre l’écrin froid et sordide de ma vie en les murs austères de mon chez moi. Le palpitant s’affolant à l’élancement à vouloir regarder un peu plus de lui, de toi, du rebord de la fenêtre de chambre. S’y perde. Rien qu’un instant.
De toi. Sur le pas de ma porte. Empêtrer bien qu’ennuyé. Les bras chargés d’un doux fardeau qui, aujourd’hui, fait de ma vie moins sordide et plus jolie. L’avoir aimé dès les premiers instants. Innocence née de ses regards clairs à cette lippe. De ses pognes minuscules sur ses premiers pas incertains mais pleins d’entrain. De son rire bruyant, frissonnant de vie et plaisir. De ses bêtises en chutes répétées. De ses colères éclatantes aux tremblements affligeant de cette moue enfantine. L’avoir aimer pour avoir combler ce vide dévorant et obsédant. S’accrocher à l’importance qu’elle donne. Me donne. A vivre à ses cotés. Evoluer. Prendre tout d’elle et tout lui donner. La voir comme une fille. Oserais -je espérer, un jour, pouvoir dire : ma fille. Rory. Deux syllabes. Haute comme comme trois pommes rien de plus rien de moins.
De toi. Tard le soir. A veiller le trésor le plus rare de ta vie. Endormie dans les couvertures chaudes de son lit au plaid doux du canapé. La télé en bruit de fond et l’heure tardive qui ne cesse d’avancer. De cette angoisse qui, parfois, accompagne les absences répétées et ne jamais totalement te retrouver dans les ombres peuplant tes mires foudroyantes. A cette ode colérique s’échappant par rémanence en vagues douloureuses léchant par pans entiers mes angoisses et fuites en avant. Fermer les yeux. Ne rien voir. Des brèches en stigmates. Les bleus et écorchures maculant tes mains qui n'ont eu de cesse d’obséder chacun de mes instants. De tes sourires, trop rares, pour elle. L’unique. De tes attentions parfois destinées à mes déboire d’ivrogne, rouler sous la table en deux verres. M’accrocher aux miettes distillées. Cacher ce traite de palpitant en rougeur répétées sur les regards trop appuyés, ennuyés désolés. Et ne jamais récolter plus qu’une attention polie. C’est douloureux mais c’est un maux que je connais.
De toi. Assit sur une des chaises de la cuisine. La feuille en signatures penchées. Des mots qui m’ont dévorée. Encore aujourd’hui. Je la relis. Cette massive. Ce sentiment étrange et bruyant. Les larmes et cette gêne oppressante douloureuse régnant siégeant au font de ma gorge. A mes doigts goures et cette promesse qu’elle sera mienne autant qu’elle est tienne. Des droits parentaux en derniers legs. Prendre soin de cette reine gouvernant en maitresse absolue sur les terre arides de ton cœur enamouré dévouer à ta fille. T’ais -je réellement suffisamment remercié Cáel ? Pour ça ? Pour elle ? Avoir croiser mon chemin, un soir ?

J e m e s o u v i e n s.
Je me souviens du départ prématuré de ce voisin. Exilé dans 9M² de tôle froissée. Avoir perdu le roc solide d’une vie. De ma vie. Ouragan venu un jour, lui ses combats ses démons et de son petit alizé. Ebranler les murs fragiles de ma vie. Retrouver un nouveau souffle, un but, une vie et indépendance pour de nouveau chanceler sous l’absence déchirante dévorante. Cáel. L’aimer dans les secrets sombres. Etre forteresse puis défaillance. Sous ses regards remarques bien placés. Le laisser partir sans rien dire pour devenir cette nouvelle famille : Rory. Tout lui donner dans la joie, les larmes et les lacunes qu’occasionnent les absences du seul repère d’une vie. Celui d’un père. Se faire amie, dévouer, mère, bancale et incertaine. Donner le plus et garder le moins. Ne rien montrer de ses faiblesses. Se faire blinder sous les terreurs nocturnes d’une petite en traumatismes blessants que laissent un kidnapping. N’être que certitudes. Conseillère sur les premiers émois. Sur les choses immuables qui font d’une enfant une ado épanouie. Les colères virulentes puis les larmes dévorantes d’excuses balbutiantes.
Ne rien montrer des angoisses quand la némésis reviens. Tadhg. Jamais totalement partit. Vilaine blague. Point de rupture. Se faire la belle, souvent, Rory s’évade. Des excuses qu’on acceptent pour ce qu’elles sont : des mensonges éhontés à cette asphyxie sous le joug d’un mari jamais totalement partit. Demander pardon. S’il te plait. Se briser dans les sourires fragiles trop rares d’une enfance en sursis. Nourrir sa culpabilité d’être incapable de dire merde : c’est fini. Plus jamais. Sourde au je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime je t’aime ta faute. La tête haute, vague à l’âme aux appels disparates de cet homme fantôme. Des milliers de kilomètres séparant les bobards en craques colmatant les angoisses inquiétantes d’un père partit trop tôt pour sa fille. Trop vite. Trop… des photos, vieilles chimères qu’on mirent le soir dans les obscurités accueillantes de la cuisine. Les ronflements d’un être omis et l’attente angoissante d’une ado qui fait le mur.  
Se perdre dans cette fugue. La vraie. La réelle. De ce silence angoissant de ne rien savoir durant des jours et des jours si ce n’est, enfin, l'appel messager de bonnes nouvelles « je vais bien mais je ne veux pas revenir. » Petite phrase en pointillée éveillant une brutale réalité. Rory ne viendra pas. Plus. Partie pour rejoindre celui qui fut, un jour, l'amarrage solide de sa frêle existence. Cet homme bon et tendre sous ses regards de petite filles éprises. Avoir eu les mêmes pour ce père solitaire, vilain secret. Connaître les défaillances de son cœur. Et tromper honteusement, balancer sourires et parures grotesques aux demandes incessantes d’un homme qui a perdu depuis longtemps l’affection de sa femme.
Moi et mes désirs grignotant doucement la raison branlante de mon raisonnement. De cette bague qu’on abandonne un soir sur le meuble d’entrée. Bagages en main. Y revoir sa mère. Stigmates du passé. Le dernier regard qu’on lance au mariage foireux, au doigts d’honneur faire dressé à se va te faire foutre silencieux.

Symbole d’une union qui se termine et avoir le vœu pieux qu’il sera écouter et respecter. De cette évasion. De ce nouveau départ. Le billet pour l’Angleterre. Saint Graal. Ne pas trop savoir comment vont se faire les choses… se dire que c’est aussi pour le boulot mais pas que. Et espérer, sincèrement. Secrètement. Y nouer une nouvelle existence sur de nouveaux chemins, loin des souvenirs tortueux de cette amorce difficile.

oddities. a écrit:

A tes méchantes blessures. 
kezako, ton perso. un inventé.