And I've been putting out fire with gasoline | Nastya

Il est rare de pouvoir attribuer chacun des sept péchés capitaux à une seule et même personne. Dans la religion, ils sont les vices premiers. Ils sont la source de toutes les offenses condamnables par Dieu. Mais qui peut se pavaner de croire en Lui avec une vie qui ferait rougir le diable en personne.

LUXURE // quand on a vu sa propre génitrice donner son corps à la rue, quand son propre corps est devenu propriété d’autrui, il n’y a plus rien qui peut rattacher à un quelconque respect de ce qui devrait être un temple. elle en a toujours usé pour obtenir ce qu’elle veut. plus grand des paradoxes quand on a la prostitution en horreur, en déshonneur. quand l’un sert au pouvoir, l’autre n’est que commercial. tout vient de là, tout se terminera par-là. c’est le destin.

AVARICE // l’argent, l’or, les bijoux. les vêtements de luxe, les objets haut-de-gamme. tout est tourné en ce sens, pour et par. rien n’a plus de valeur. c’est le but, la cause et la conséquence. elle a vécu son absence en douloureuse. elle a subi le manque, le vide, le rien. désormais, il ne sera plus jamais un problème.

GOURMANDISE // sa faille la plus lointaine, comme l’argent. celle d’avoir manqué. de ne pas avoir eu. avoir connu la famine, le ventre qui crie, qui se tord. depuis l’abondance, la boulimie, nouvelle amie. manger à outrance, découvrir le trop, être rassasiée. puis se vider, se défaire de toute cette graisse, de tout ce sucre, de ce qui pourrait abîmer ce corps qui l’a amené au-devant de la scène. la maladie, le secret, sa nouvelle amie, sa honte.

ENVIE // jalousie, mauvaise herbe infâme qui pousse infiniment dans son cœur. qui prend ses racines dans l’enfance, là où tout le monde avait plus, était mieux. gangrène qui guide ses actes. peur d’être en dessous, sous-terre à nouveau. peur des autres et de leur réussite, de ce qu’ils ont et qu’elle ne pourra jamais avoir.

ORGUEIL // sa supériorité feinte pour cacher cette envie. pour taire sa jalousie. ce besoin de tous les surplomber, d’être au-dessus. être meilleure, plus belle, plus riche, plus grande. avoir plus de pouvoir. toujours plus, pour toujours. cacher toutes ses peurs dans cet orgueil grandissant.

PARESSE // dans sa plus lointaine et profonde signification, son rejet de la spiritualité. son rejet de la prière et de Dieu. sa haine viscérale pour tout ce qui a attrait à la religion. tous ces hypocrites qui œuvrent en faveur d’une puissance qui n’a pas de visage. et cette mère qui priait son Dieu chaque jour espérant la grâce et l’absolution. dégoût profond.

COLERE // la tempête, la folie, l’impulsivité. cette haine de tout et pour tout le monde. mère du chaos, se nourrissant de tous les débris de ses colères. ce besoin malsain de voir la peur valser dans les yeux de ses sous-fifres. cette colère au creux de l’âme, contre la vie, contre sa mère, contre les autres, contre elle-même.

Ca craque, ça se fissure et ça se rompt sous ses pas. Le tac-tac des aiguilles de ses chaussures hors-de-prix résonne dans tout le corridor. Sa mélodie inquisitrice rebondit entre les murs comme un signal d’alarme, comme un cri de harpie. Le tac-tac étouffe, il couvre tous les bruits. Il les écrase, les avale pour se faire seul maître des lieux. Il y a aussi ses deux émeraudes perçantes, qui taillent sans relâche le moindre recoin, la moindre faille. Ses deux billes au milieu du visage auxquelles rien ne peut échapper. La Méduse sillonne, prête à fondre sur la première brebis un peu trop égarée de son droit chemin. Les mots sont souvent de trop. Le courroux de la Gorgone n’en a guère utilité. Dans l’antre du Black Bird, tout le monde le sait. Les plus raisonnables d’entre eux se plient, s’étriquent dans ce moule façonné par la matrone. Rien ne doit déborder. Ils le savent.

Pourtant, cela n’a pas toujours été. Loin de là. Loin d’Exeter, là où tout a commencé, il n’était rien de tout cela. La vipère est née vermine. Prématurément sortie d’un liquide amniotique âpre. À quoi pourrait-on être destiné quand le premier contact avec le monde est fait de rouille et de vodka. Elle n’a même pas crié, pas versé de larmes. L’âme déjà prête à subir, le cœur déjà fermé. Dans ce bled paumé en Russie. La mère patrie, la mère fardeau. Et sa mère à elle, Olga. Bien trop jeune, bien trop perdue. Les bras purulents d’un passage trop fréquent d’ongles et de seringues. Le bas du ventre déglingué, sali par le monde, détruit par les hommes. Cette mère qui appartenait à tous sauf à elle. Quand le froid se fait bourreau, qu’il est le seul qui ne claque pas la porte au petit matin, qu’il enrobe les corps comme un manteau de désespoir, comment le cœur pourrait-il se réchauffer ? Quand il vous lèche allègrement, vous laisse des brûlures en cadeau, emmène avec lui des lambeaux de chair.

Olga a essayé, pourtant. Elle est partie, loin, loin de la Russie. Loin du froid, loin du sale. Mais quand le corps est en putréfaction, l’odeur persiste, où que vous alliez, où que vous vous cachiez. C’est moche, le destin. Aucun choix n’est vraiment délibéré. Tout s’imbrique, a des causes et des conséquences. Exeter n’était pas la Terre de la rémission, ni celle du renouveau. C’était simplement le point de chute. Il fallait bien que ça s’arrête. Que tout cesse. Dans un élan d’amour bancal, Olga a appuyé l’oreiller un peu trop longtemps sur le petit être qu’elle avait mis au monde. Dix ans après qu’elle lui ait déchiré les entrailles, elle a tenté de la faire repartir d’où elle venait. Chez les anges, disait-elle. L’avenir n’est pas ici. Ni nulle-part. Elle n’eut même pas le courage de soulever le coussin. Il fallait qu’elle parte elle aussi, en même temps, pour se retrouver au même endroit, là-haut. Pour que Nastya ne soit pas seule, ne se sente pas abandonnée. Elle ne tarda pas et se fut sa seule réussite. Une vodka et une plaquette de morphine plus tard, son âme rejoint l’au-delà.

Mais on ne peut pas tuer ce qui est déjà mort. Quand la vie a déjà quitté le corps, elle ne peut pas le quitter à nouveau. L’instinct peut-être, la hargne, la ténacité. Sûrement quelque chose de bien plus simple. Le pire n’avait pas été l’oreiller. Plutôt les jours qui avaient suivi. Seule dans son cloaque décrépi, avec pour seule compagnie les mouches qui guettaient les signes de décomposition du corps sans vie de sa génitrice. Cette carcasse qui régnait comme une peau de bête près de la cheminée. Ce visage qui avait perdu bien trop de couleurs pour que Nastya ne puisse encore l’identifier. La délivrance vint de quelques lourds coups de phalanges s’échouant contre la maigre porte de bois. C’était le destin qui frappait, le sien, le seul. On n’a jamais vraiment le choix. Comme maman disait. Alors elle lui ouvrit la porte et les bras. La vie d’Olga appartenait à cet homme. Ses coups de rein étaient son gagne-pain. Elle l’avait doublé. Elle avait démissionné. Mais on ne démissionne pas de ces gars-là. Il fallait rembourser maintenant. L’enfant au corps d’os et de suie, aux cheveux en paille, à l’odeur de mort n’était pas une grande promesse. Pourtant, l’éclat de ses émeraudes lui transperça l’âme. Elles franchirent les couches de vêtement, de gras et de muscles pour atteindre le cœur en un battement de cils.

Elle n’eut jamais à vendre rien de plus que son temps à ces gars-là. Elle sauta les années à leurs côtés en évitant chaque piège, chaque épine. Elle devint la renarde, la rusée. Elle s’autoproclama princesse. Obligeant chaque passant à s’incliner. Bien sûr, elle ne serait jamais leur égal. Bien sûr, elle leur appartenait. Mais au fond, elle se savait au-dessus, elle se savait les surplomber, les dominer de son aura. C’est peut-être quand ils comprirent ça qu’ils la placèrent à la tête du Black Bird. Quand ils comprirent qu’elle avait ce besoin de diriger, qu’elle devait être nourrie du même sein qui les nourrissait tous. Si elle pouvait abreuver sa soif de domination là-bas, ils n’en subiraient pas les affres ici, et pourraient même en récolter les meilleurs fruits. C’était son destin, pas un choix, mais sûrement le meilleur. Pour une fois.

Lia a écrit:

A tes méchantes blessures. accro du rp, je suis tombée en amour de votre fofo. j'adore le design et le contexte sombre, j'étais tentée par mille PL donc j'ai craqué. sinon je vis en France et j'suis assez dispo en règle générale !  
kezako, ton perso. un pré-lien de @Edwin Fury

Hé oui, te voilà validé.e !  
Pour débuter ton aventure ici, je te conseille d'ores et déjà de passer dans les fiches de lien pour y déposer la tienne, afin de tisser ta toile sociale. Si tu as des envies de lien, n'hésite pas aussi à faire un tour dans le répertoire, faceclaim des membres du forum, certains te taperont sans doute dans l'œil.
Souci purement administratif et organisationnel, merci de venir recenser ton logement ce qui t'aidera sûrement à envisager des liens, et aussi ton métier merci. + depuis peu, il faut recenser aussi les activités illégales de ton personnage juste là.
La plume te démange, je le sais, je le vois.  Nous avons mis à ta disposition une loterie des rps si tu souhaites confier ton destin au big brother farceur (si t'as le cœur bien accroché, tu vas t'éclater).
Pour ce qui est du reste, le flood, les jeux, nous te laissons vagabonder dans le forum, partir à sa découverte, sur des territoires inconnus, qui sait.  Tu as néanmoins accès à ton mini-flood d'intégration, pour commencer.  

deux activités te sont proposées dès le départ. D'abord, big brother en appelle à toi et à ton arrivée ici pour donner de l'eau au moulin de son site internet nauséabond, big brother.org De plus, une grande soirée a lieu dans le casino du black bird. Tu y as été invité.e, bien que ton invitation semble s'être égarée. Cette soirée est masquée (non dans le sens covid time, cela va de soi ) , le fait d'être caché paraît autoriser l'expression la plus pure de ses démons.